lundi 9 avril 2007

COCA GROUND ZERO


À la cantoche, jusqu’au 11 septembre 2001, j’étais plutôt Oasis™ comme garçon. Entre deux bouchées de nourriture asséchante ou de propos assez chiants, servis par certains collègues du ministère gogochisant où j’officiais alors, ces gorgées d’Oasis me permettaient de me plonger dans des rêveries orientales fort agréables. J’étais encore un peu jeune et cultivais alors quelques illusions quant aux oasis.

Dès le 12 septembre 2001, à la cantoche, je suis passé au coca-cola™. Chose que remarquèrent les gogochisants qui avaient refusé ce jour-là d’honorer la mémoire des victimes par une minute de silence. Ils me demandèrent de leur expliquer mon goût soudain pour ce soda. Je leur répondis par une minute de silence. Le lendemain, ils me reposèrent la question. Comme j’étais encore un peu islamoptimiste et lâche au point de nier par trois fois ce soutien symbolique à l’Amérique, on fait ce qu’on peut, je leur expliquais que c’était ma façon de nourrir mon cancer, la seule « belle mort » actuellement disponible pour les citoyens des pays riches. La seule où l’on se bat.

Le problème avec le coca c’est que j’ai fini très vite par ne plus en supporter l’intégral et par trouver trop fadasse le goût de sa version light. Refusant de revenir à l’Oasis™, j’ai opté pour le Fanta™ qui appartient aussi au groupe Coca-cola™.

Depuis, j’ai changé de ministère. Vous allez rire, j’y ai trouvé des collègues encore plus gogochisants. À la cantoche, après en avoir soupé de leurs salades américanophobes, le gaillard de gauche américanophile que je suis, s’est remis à boire du Coca lourd, mal de bide ou pas. Le coca lourd m’ayant fait mûrir en même temps que pourrir, la lâcheté s’en est allée. Devant les remarques sur ce choix de boisson, j’ai répondu sans hésiter que c’était-là ma façon de soutenir l’effort de guerre américain. Un effort qui me pesa sur l’estomac jusqu’à la sortie du Coca Zéro™. Il m’a conquis tout de suite.

Sa robe foncée, son goût corsé en même temps que frais et agréable en font, ma foi et mon foie, un coca on ne peut plus gouleyant.

Quant au Zéro, il vient à point nommé. Il conjugue à la perfection, le nom que l’on donnait aux kamikazes japonais de la seconde guerre mondiale avec le besoin attenant de les siphonner et le niveau de mon humeur lorsque j’ai longé, tête baissée, les larmes aux yeux, l’une des arrêtes de Ground-Zero. Allez ! À la vie ! Puisqu’il le faut ! Saoulons nous au Coca Ground-Zero pour mieux oublier ! Coca Ground-Zero, Ma boisson commémorative.

SIL proud to be an american's friend

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