samedi 12 mai 2007

BÉAT XVI, LA REVANCHE...


C’est laid Benoît ! Mon Dieu que c’est laid ce que tu fais là mon Benoît ! Alors comme ça, dégoûté d’avoir perdu les voix du Portugal fœtal avec le droit à l’avortement qui vient d’y gagner sa place, voila que tu t’attaques à celles du Brésil, ce Portugal mondial. Le Brésil, ce que le génie portugais a produit de mieux. C’est mesquin, mon Benoît. Miskin va !

Soit disant que tu te refuses à perdre des parts de marché au bénéfice des évangélistes ainsi que tous les avantages fiscaux que cet Etat t’accorde, que tu tiens à reassoir ton influence morale, ton monopole du cœur sur ces terres, y prêchant le refus du matérialisme, l’abstinence et la défense de la vie.

Laisse moi, tout d’abord, te dire mon cher Benoît que tu n’as pas le monopole du cœur ! Non, tu ne l’as pas, Benoît ! Nous les laïcards, avons aussi un cœur, si, si, je te le jure sur la Bible de la Mecque !
C’est comme pour la vie. Tu n’as pas le monopole de la défense de la vie, Benoît. C’est ainsi que je déteste quand tu t’arroges celui-ci en te permettant de menacer les députés mexicains, et à couvert les brésiliens, d’excommunication selon le principe canon « que le meurtre d'un enfant est incompatible avec la communion ». Comme si les pères de l’Eglise s’étaient posés, il y a plus de mille ans, la question du fœtus.
Si tu tiens tant que ça à jouer de mauvaise foi, réponds donc à la question suivante, Benoît. Est-ce qu’un prêtre pédophile, ayant meurtri un enfant, est compatible avec la communion au point de la refuser à un député ayant voté le droit à l’avortement ?

Pour ce qui est de l’abstinence, abstient-toi donc, déjà de dire des âneries, ça sera déjà ça de pris. Ce n’est quand même pas de notre faute si t’es vilain.
Va donc faire tes jolies bulles de savon pontificales au Vatican et laisse la gestion du réel aux gens qui y vivent dedans. C'est qu'il va falloir, quand même, que tu comprennes un jour le sens de la formule christique « rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». A toi les rêveries paradisiaques. A nous le réel. L’abstinence pour seule contraception ! Je rêve. Dis-moi, t'as pas l'intention d'ouvrir des camps de rééducation pour les récalcitrants quand même?

Il serait tout de même bon qu’un jour l’Eglise catholique sorte de sa logique stalinienne (sic ! Pure provoque gratuite, je sais), fasse son aggiornamento social-eucharistique ou écclésial-démocrate, comprenne que « les Chrétiens des pays démocratiques veulent une Eglise concrète, une Eglise du réel pas de l'idéologie, une Eglise efficace pas incantatoire, une Eglise qui règle les problèmes, pas une Eglise qui ressasse les solutions d'hier ».
Ou bien alors, si l’illusion du Verbe est définitivement son seul royaume, que l’Eglise accepte le marché gagnant-gagnant suivant : Dans les pays démocratiques, elle se contentera d’avantages fiscaux, de nous faire la morale de temps à autres, de prier et laissera le Droit, le Politique aux Nations. Après tout, comme nous avons tous besoin de nous bercer d’illusions, je suis sûr que bien des gens sont prêts à accepter que l’Eglise parle à leur cœur, y compris en latin, qu’elle instruise nos âmes, du moment qu’elle arrête de nous prendre la tête ou de vouloir asservir nos corps. Bande de vieux vicieux ! Pour la partie du marché concernant les autres pays, non démocratiques, on verra plus bas.

Pour ce qui est des évangélistes, là aussi il va falloir que tu t’adaptes, que tu rendes ton catholicisme plus sexy, plus tropical, que tu améliores son jeu de jambes. Tu n’as qu’à faire comme le père Marcello Rossi, ce curé très samba du mouvement « charismatique », qui tout en ne changeant rien au dogme, et en évitant de reproduire les délires de toutes ces branches agitées de l’évangélisme protestant, arrive à créer du lien, à « religere», à relier au point d’en remplir des stades entiers, alors que les églises se vident.
Et oui Benoît, à l’ère du télévisuel, au pays de la « telenovela » (les séries télé fleuves brésiliennes) , le pauvre qui reste dans ces pays ton principal fond de commerce, le pauvre ne se contente plus d’un paradis hypothétique, d’un pitch, d’un résumer du film pour calmer sa peine. Il lui faut un minimum de divertissement, de l’image, du son, du grand spectacle.
A moins que tu ne tiennes à ce que ta boutique spirituelle reste un hard-discount aux rayonnages lugubres et aux caissières tristes. Cela dit, même les hard-discount ont compris que le pauvre apprecie d'avoir le choix entre le produit pas cher à l'emballage austère et celui de grande marque plus guilleret. Je crois que tu t’es un peu trop embourgeoisé. L’emballage t’importe peu parce que tu te fais livrer. Normal pour un oisif mais insuffisant pour un miséreux.

Et puisque nous restons dans les petites leçons de stratégie religieuse, je ne saurais trop te conseiller de signer un traité de paix avec les évangélistes, voir même de conclure une alliance, selon les termes suivants:

Vous, les évangélistes, nous laissez les marchés acquis et nous, les Catholiques, vous soutenons, y compris financièrement, dans la conquête de nouveaux marchés dans nos banlieues remplies d’immigrés ainsi qu’aux frontières du monde musulman.
Du coup, d’une part, les évangélistes dégageront de nos bouches de métro où ils y font leur prosélytisme à la con, pour sillonner loin de ma vue, les rues des « quartiers » ; d’autre part, vu leur énergie fanatique, ils ne manqueront pas de la dépenser sans compter aux frontières comme à l’intérieur du monde musulman. Ce qui ne manquera pas de leur offrir un certain nombre de martyrs, c’est toujours bon les martyrs pour le bizness, et de foutre un dawa, un bordel pas possible dans la maison de l’Islam. Comme je préfère les accords bilatéraux et puisque jusqu’à présent, seul l’Islam fout la merde chez nous, il n’y pas de raison qu’on ne leur rende pas la politesse. Si en plus, on a suffisamment de tarés pour le faire. Pourquoi s’en priver.

Y a pas à dire, force est de constater que ta stratégie religieuse n’est pas au point. T’as qu’à relire le Coran, que tu sembles connaître assez bien au vu de ton discours de Ratisbonne, avec un regard plus militaire que théologique. Tu verras que c’est un très bon manuel de guerre religieuse.

Le mieux serait encore que je sois nommé Pape. Il parait que les laïcs peuvent s’asseoir sur le saint siège. Pourquoi pas un laïcard ? De toute façon je ne peux pas faire pire que Jean XII, l’un de mes papes préférés (je vous en parlerai un jour si vous êtes sages). Mais bon comme cela ne risque pas de se produire, si jamais t’as besoin de cours particuliers, tu sais où me joindre.

Bon, mon Benoît, ce n’est pas que je n’ai que ça à faire de te pourrir la tête, mais il faut que j’aille m’acheter des capotes pour ma partouze de ce soir. Enfin ça t’apprendra quand même à t’en prendre à mon Brésil que j’aime.

Allez, va donc en paix et que les dieux te bénissent, mon fils !

SIL I papiste à ses heures

Aucun commentaire: