dimanche 13 mai 2007

BATTLE ROYALE : LE COUP DES AUTRES


Tu ne pourras pas me dire que je ne t’avais pas prévenu. Eh oui, dès le soir du 22 avril, je t’avais demandé, en cas de taule le 6 mai, de faire preuve d’un minimum de dignité politique et surtout d’éviter de paraphraser la chanson d’Abdel-Malik, la faute aux « autres ». Vu que tu n’as pas daigné m’écouter, voici la fessée que je te réservais.

C’est que t’es, tout de même, sacrement gonflée! Alors que le son du cor sonne la débandade à 20 heures tapantes, voici que tu ne trouves rien de mieux à faire qu’à poser pour la postérité, devant des téléspectateurs médusés, sur le radeau qui traversait la Berezina à rebours. Arborant un sourire dont on ne savait pas s’il exprimait une jouissance sado-maso, un sentiment de victoire schizophrénique ou le soulagement de ne pas avoir été élue, voici que tu remercies tous les soldats tombés sur le champ de bataille et qu’il faudra compter sur toi pour de nouveaux carnages, juste avant d’aller t’offrir un bon bain parmi la foule survivante qui surnageait à la surface de cette Berezina gelée. Fêter une dégelée. T’es givrée au quoi ?

Et après tu t’étonnes que mon Dominique, face à ce spectacle kafkaïen, pète un câble à l’antenne. Tu trouves le moyen de tirer la couverture à toi devant les cameras et tu voudrais que les cadres du PS te laissent faire, tranquillement, pour n’en discuter après, qu’à huit clos, dans l’intérêt d’un parti dont visiblement tu n’as cure. Tu voudrais qu’ils respectent les règles alors que tu n’en as respecté aucune. Tu sais que t’es flippante comme meuf !

Je suis dur ?!? Non, agacé ! Si je me permets de te balourder tout ça à travers tes dents refaites, c’est d’autant plus légitimement que bien avant les primaires, je soutenais déjà ta candidature. Pourquoi ?!?

1- Parce que tu exprimais pas mal de bonnes intuitions, sur le travail, la sécurité et la social-démocratie.
2- Parce que mon nounours de Dominique Strauss-Kahn n’était pas encore sorti de son hibernation. Maintenant que cela semble fait, je peux te dire et j’espère qu’il en ira autrement au PS.
3- Parce que le temps des femmes est venu et d’autant plus bienvenu quand elles sont aussi belles que toi. Et oui je te soutenais également parce que t’es bonne. Désolé, je ne suis qu’un homme.
4- T’étais effectivement une belle bête de concours, avec une bonne croupe, une belle robe et le poil juste ce qu’il faut de brillant pour gagner.

Mais voilà, autant le grand air des primaires me transporta, au point d’enfin me faire chanter « juste » sous ma douche, autant ce qui vint après me fit très vite déchanté. Question primaires, même si sur bien des thèmes développés lors des débats, tu semblais bien légère, avec une envergure politique plus proche de celle d’une ministre des PTT que de celle nécessaire à la magistrature suprême, comme parmi tous les autres prétendants aussi bien à gauche qu’à droite on n’avait que des candidats taillés pour un poste de premier ministre, je me disais que c’était jouable. À cette époque, même ceux qui s’opposaient à toi trouvaient le moyen de se ridiculiser tout seuls avec des phrases type « l’ordre juste, c’est juste l’ordre ». C’était bien parti et tu remportas les primaires. J’ai fêté cela. Mais comme je le disais plus haut, la suite de la chronique devint très vite celle d’une défaite annoncée.

Dés le lancement de la campagne d’hiver, tu oublies tes axes « primaires » qui nous avaient si bien accroché, tu fais fi des plan de batailles, des cartes d’états major, des difficultés du terrain, de l’inexpérience de tes troupes fraîchement engagées et de l’état de celles de tes adversaires. Pendant que ceux-ci fortifiaient leurs positons, mobilisaient troupes et officiers tout comme leurs arrières en martelant un message clair et galvaniseur, toi tu n’adoptais pour principale stratégie que celle du « qui m’aime me suive », celle de la fuite en avant, entourée de ta seule garde rapprochée, te coupant des arrières, n’écoutant pas les vieux généraux du parti et surtout le premier d’entre eux. Ta seule présence devait assurer la victoire.

Au lieu d’expliquer à la Nation les vertus et les bénéfices que nous retirons tous de l’impôt, de la solidarité collective, tu lançais des troupes à l’assaut du parti des émigrés fiscaux. Au lieu d’expliquer ce qu’est une politique de sécurité de gauche, tu te lançais juste dans l’incantation, dans la personnification de cet ordre. Au lieu d’expliquer les vertus de l’école républicaine, tu n’as fait que de te présenter comme l’un de ses fruits. Un fruit qui apparut très vite comme trop médiocre, ce qui n’est pas vendeur. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que les profs aient déserté tes rangs. Ils ne t’ont pas reconnu comme l’un des fruits de cette école. « Peux mieux faire ! » « Hors sujet ! » « Trop brouillonne ! » Brouillonne comme toute ta campagne. Un coup, on va à droite. Un coup, on prend à gauche. Là, tu décides de passer un col difficile, en plein hiver. Le coup d’après, tu décides d’une pause en terrain découvert. Puis le printemps arrive. Le moment de la bataille approche et tes troupes sont dispersées un peu partout avec des officiers privés de toute autorité comme d’instructions claires. C’est le carnage. Tu bats en retraite. Tu engages dans l’urgence des troupes mercenaires. Tu conclus des alliances de dernière minute, en position de faiblesse. Tu tentes une dernière percée. Les glaces sur la Berezina se rompent. C’est la noyade.

Et maintenant tu oses nous la jouer victime. « La pucelle abandonnée ». Sérieux, t’es pas une femme politique. T’es une gamine ! Non mais tu te fiches de nous. Passons sur les mensonges où tu mélanges les critiques de ta campagne et celles des primaires, certainement ridicules mais légitimes. Par contre t’es sacrément gonflée d’oser pleurer sur le manque de discipline du parti. Qui donc a décidé de faire fi du parti, de ses cadres et surtout de son premier secrétaire. Que votre vie privée ait du plomb dans l’aile est une chose. Une autre est celle qui va de l’intérêt de notre pays et du fait que cette campagne n’aurait jamais dû se faire sans lui. Y a pas à dire, t’as le sens de l’intérêt général.
De même t’es gonflée de nous faire croire que « chaque matin, tu t’attendais à une nouvelle petite phrase en provenance de ton camp ». Mais, ma grande, les petites phrases, tu te les faisais toute seule. Chaque matin, c’était tes atermoiements, tes voltes faces, tes propres âneries, ton manque total de cohérence qui faisaient la une des journaux. Il n’y avait pas un matin, où je n’étais pas catastrophé par l’une de tes improvisations. En parlant de cohérence, c’est comme pour mon DSK. Tu prétends faire la « social-démocratie », tu envisages l’ouverture au Centre entre les deux tours au point de t’afficher avec Bayrou, mais pendant toute la campagne et ce jusqu’à une semaine du second tour, tu refuses de t’afficher officiellement avec l’un des principaux tenants de cette social-démocratie. La victimocratie ça va deux secondes. Un peu de sérieux maintenant.

Oh, je ne te demande pas d’aller te faire brûler à Orléans, de t’exiler sur Sainte-Hélène. Je te demanderai même pas de nous lâcher les bijoux de famille et d’aller faire joujou dans ton Poitou. Tout simplement par ce que je suis de suffisamment bonne foi, et oui ça m’arrive, pour reconnaître que si tu avais d’aventure remporté la bataille, je serais actuellement en train de lécher le bout de tes pieds. Je te demanderai juste de grandir un peu et d’utiliser tes « moi ci », « moi ça » pour reconnaître que la seule responsable de cette défaite c’est vraiment toi, au lieu de jouer de notre engagement décisionnel pour nous vendre d'ores et déjà ta candidature de 2012.

Non mais sans blagues ! Tiens, prends donc cette petite crème, histoire que ton mari te l’étale sur tes jolies fesses. Elle calmera ces rougeurs. Je ne voulais pas en arriver là, mais puisque tu ne comprends que ça…

SILim Abdel-MaTrique

P.S.: en plus, histoire d'echapper aux critiques, Madame se planque à Djerba. C'est à gerber!

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