vendredi 4 mai 2007

BATTLE ROYALE : ULTIMATE FIGHTING


Ah la vache ! Eh ben, qu’est-ce qu’elle t’as mis mon bon Nico ! Pourtant c'est pas faute de t'avoir prevenu dans mon billet du 22 avril que ça allait saigner. Sinon ça va ? T'as pas trop mal ? Montre moi ça, veux tu !

Bon, côté fond, Les fans de Nico l’auront trouvé génial, ceux de Ségolène auront trouvé celle-ci formidable et les socialistes dans mon genre auront apprécié en plus la couleur enfin sociale-démocrate du verbe. S’agissant des indécis ou des centristes du premier tour, une partie aura trouvé Nico bien plus au fait des dossiers, tout comme bien plus clair et l’autre se trouvera enfin rassurée. Ségolène est loin d’être la gourdasse insipide que l’on décrivait. Ils peuvent donc voter pour elle l’âme politique en paix. En ça, chapeau bas ma gente Dame. Non seulement vous venez de gagner la bataille du Centre mais surtout, même en cas de défaite, vous venez de légitimer votre candidature de 2007 comme celle de 2012. La Battle Royale n’est pas prête de s’arrêter là tout comme les cauchemars de certains éléphants. Mais revenons à la forme et à mon « oh la vache ! »

Et oui, en deux heures et demi de temps, ma Ségo a fait subir à mon Nico, la totale, l’intégralité de ce qu’une femme qui en impose peut faire subir à un homme sous neuroleptiques pendant un débat domestique qu’il s’agisse de politique, de l’avenir des gosses ou du choix de vacances. Le pire, c’est que visiblement mon Nico n’était ni habitué à ce genre de scènes de ménage, ni même préparé. Pourtant, il n’a eu droit qu’à tous les classiques de la gonzessitude: le coup des vieux dossier, le mépris, le sarcasme, la mauvaise foi féminine dans toute sa splendeur, le « je t’embrouille la tête » avec des trucs hors sujets, la grosse colère au moment où tu t’y attends le moins… Faut croire que la presse a beaucoup exagéré quant au coté caractériel de Cecilia. Ce n’est pas Gilles Besson que t’aurais du emmener en Corse pour te coacher mais Michelle-Alliot Marie. Une basque de caractère, il n’y a pas mieux comme sparring-partner. Reprenons !

D’entrée de jeu, voilà t’y qu’elle lui fait le coup du bilan, soit la fameuse technique du "je t'envoie tous les vieux dossiers", par classeurs entiers, à travers les dents. De quoi te mettre d’emblée, les nerfs en pelote. Tu crois alors respirer en répondant à ses attaques mais non, puisque après avoir repéré où elle allait frapper en écoutant ta plaidoirie, elle se met à t’embrouiller la tête avec tout ce qui passe par la sienne. Ça a l’air con comme ça, mais non ! Comme tu es tout perdu dans ta tête, donc moins vigilant, elle peut désormais bien mieux placé ses banderilles.

Piqué au vif, tu te décides quand même à contre-attaquer en tentant de la mettre face à ses contradictions. C’est là qu’intervient la mauvaise foi féminine, maîtrisée ici à la perfection par mon amour de candidate. Une vrai ceinture noire 10e dan, je vous dis. Dans les yeux, elle te dit que tout depuis le nucléaire, le social, l’économique, la recherche, la politique étrangère comme la conquête de l’espace « sera décidé en concertation avec les partenaires sociaux », « qu’elle fera raccompagner toutes les policières à la maison », que l’on récupèrera tous les chats perchés dans les arbres et que si tu prétends le contraire, c’est que t’as pas de couilles et qu’il te faut alors « éviter de briguer des responsabilités politiques ». Comme le dirait Diam’s, « Oh ! T’es une victime ou quoi ? ».

A ce stade, l’homme du commun soit envoie chier sa gonzesse en allant pisser, soit ironise avec des « oui, ma chérie », ou bien se met à bafouiller, à transpirer du slip et à lâcher des « Ah bon ! ». Il comprend surtout que bien qu’étant sûr de lui, connaissant ses dossiers par cœur, qu’il lui faut lâcher l’affaire. Que veux-tu, quand ta femme a décidé que 2 et 2 font 451, 2 et 2 feront 451. Le pire, c’est que certaines sont si douées que tu finis par t’interroger sur la possibilité du 451. De toute évidence, ma Ségolene est trés douée. Ne te frappe pas ainsi mon Nico, elle est trop forte pour toi, voilà tout ! T’auras beau essayer comme hier la pharmacopée la plus novatrice, ils n’y a rien à faire. Tu me donneras quand même, au passage, la marque de tes calmants. Ils m’ont l’air super efficaces mais je m’égare.

Comprenant qu’il est cuit, l’homme du commun tente le coup des ex dont visiblement elle n’avait cure ou essaye de rattraper sa partenaire par le biais du sexe. Il lui envoie une remarque du genre « avec vous je serais une victime consentante ». En général, la fille rougit.
Là, que nenni ! La fille en question lui a répondu du tac au tac « tant mieux, au moins, il y aura du plaisir ». Trop forte ! Ségolène garde toujours le dernier mot comme le dessus. Le dessus... ma position préférée. Celle qui laisse les mains libres pour les caresses. Dieu, ce qu’elle a pu m’exciter à ce moment de la discussion. C’est elle la maîtresse, je te dis. Si elle a envie que ça dure, elle ralentit la cadence. Et si tu crois mener la danse, elle te fait alors jouir d’un bon coup de reins sans que tu puisses te retenir.

Mais ce n’est pas fini. Histoire que tu rabaisses ta garde, elle te fout la paix pendant quelques instants. Juste le temps de te détendre, de placer deux trois idées sympas histoire de démontrer que tu es vraiment un mec super sympa. Et là patatras ! Elle transforme ton humanisme, ta bonhomie en ignominie. Elle te pique une de ces colères, sortie de derrière les fagots, au point que tu ne sais même plus où t’habites. T’as beau essayer d’éteindre le feu avec des « calme-toi ma chérie », elle s’enflamme derechef.
Elle te répond comme toutes les femmes « je ne m’énerve pas; c’est toi qui m’énerves ». De crainte de te manger des assiettes, un rouleau à pâtisserie ou une bonne taloche, tu t’enfonces dans ton siège, t’as envie de te planquer sous la table. Comme tu ne le peux pas, tu cherches un soutient du coté de tes potes. Tu regardes PPDA espérant un geste de solidarité. Il essaye de l’interrompre. Elle le rembarre en lui demandant d’aller ranger sa chambre et de laisser parler les grandes personnes.

Tu t’enfonces alors, à chacune de ses phrases assassines, un peu plus dans ton fauteuil pendant qu’elle se redresse continuellement, avec sa veine du coin de l’œil qui se gorge de sang entre chaque décharge. Elle devient à chaque phrase un peu plus belle et toi un peu plus laid, un peu plus petit, un peu plus nain. Le méchant crocodile se transforme en petit canard de baignoire.
Cependant ton hypothalamus s’emballe. Il tambourine ton cerveau reptilien d’une série de « tais-toi salope », « mets toi à quatre pattes que je te montre qui c’est le bonhomme ». Tu rêves d’appliquer la méthode d’Eddy Mitchell dans « le bonheur est dans le pré », la gifle suivie d’une bonne sodomie, mais tu ne peux pas le faire. Ton néo-cortex d’homme civilisé te l’interdit. Alors elle te domine. Et ton cerveau mammalien, ce lâche, te commande de la jouer petit garçon devant sa maman.

Et c’est là que tu te ridiculises, que tu sors cette phrase qu’aucun autre prétendant à une telle fonction n’aurait jamais osé prononcer. « Ce n’est pas gentil de dire des choses comme ça ». Tu te rends comptes. Tu vois un Mitterrand dire ça à un Giscard en 1974 ou un Chirac faire de même devant ma divinité politique en 1988. Bien sur que non ! « Ce n’est pas gentil... » Miskin, sérieux !
Elle t’aura tout fait, mon bon Nico. Ce n’est pas grave, va ! Ça ne te rend que plus sympathique après tout, plus humain, si proche de nous, les autres hommes du commun. Tout ça fait de toi un mec que l’on peut aimer, un pote possible. Le Sarcosuchus Imperator, ce n’est vraiment que de la gueule, de la fanfaronnade bien de chez nous, bien gauloise. « Ce n’est pas gentil... » J’en pleure encore.

Les deux speakerines hallucinent, esquivent tes regards implorants. Ils n’osent pas trop la ramener de peur de s’en prendre une, eux aussi. Cependant il leur faut poser une dernière question. « Que pensez vous de votre partenaire ? »

Totalement subjugué, sans doute séduit et excité comme moi par cette femme qui pour la première fois depuis ta maman te tiens tête ainsi, tu lui avoues ton respect, que c’est elle la patronne, la matrone, la maîtresse de la maison France. La même question lui est posée. Que répond elle ?

Rien ! Elle parle à la France. Elle s’en bat les ovaires de ta gueule. Elle ne te calcule pas. Après n’avoir quasiment jamais prononcé ton nom de tout le débat, t’avoir mis à une distance galactique avec des « vous », « vos », « les vôtres », « votre parti », elle conclu ce remake du « Mépris » à la Godard par un « tu n’existe pas ! »

T’en peux plus. Il te reste trois minutes mais tu déposes les armes. Tu les lui laisses, ses « trois minutes », de peur qu’un seul de tes mots n’entraîne une nouvelle avoinée. C’est quelle est tout à fait capable de prendre le temps pour le faire, comme elle l’a fait comprendre aux deux speakerines, qui cela dit en passant auront décroché le prix des deux plus belles potiches de la 5e République avec une mention spéciale pour Arlette Chabot qui n’aura placé que deux mots, « Bonjour » et « France 2 ».

Sérieux, les femmes fuyaient le vote « Ségolène » parce qu’elles la croyaient faible, idiote, incapable de protéger la maison France, préférant ainsi le petit male suffisamment agressif pour se montrer protecteur. Elles ont découvert mercredi 2 mai 2007 leur maître ultime en gonzessitude, une manieuse de rouleau à pâtisserie redoutable, rouleau qui entre ses mains tient de l’arme 6e catégorie, voir même dissuasive, tout à fait capable non seulement de protéger la maison France mais également tous ses enfants.
Sérieux, les gars, pourvu que ce soit notre Nico qui gagne dimanche sans quoi ont va déguster, c’est moi qui vous le dis. Maître Ségolène, en cas de victoire, serait tout à fait capable d’ouvrir des Dojo dans toute la France et d’enseigner à toutes nos greluches les techniques redoutables de son art verbal à l’accent martial. Votez Nico, les gars ! Surtout, votez Nico !

Quant à moi, après la prestation de ma chérie, je me dis qu’elle m’a caché des choses. De toute évidence, cette nana est à coup sûr la fille spirituelle cachée de Mitterrand.
Comment que je la kiffe trop, moi ! Dans les yeux je vous le dis. Elle serait capable de mettre à l’amende tous les dirigeants de ce monde, Poutine y compris... Sérieux, je comprends mieux quand mon pote Régis, videur de boite de son état, m’explique qu’il préféra toujours avoir à faire à un troll en colère qu’à une minette en furie. Tu m’étonnes Régis !

J’espère par ailleurs, très sincèrement, que TF1 vidéo va nous sortir ce débat en DVD car je vous assure que ce combat politique dans l’arène médiatique, c'est du pur Collector. « Battle Royale : l'Ultimate Fighting ». N’oubliez surtout pas d’y mettre des bonus : la préparation, l’échauffement, les vestiaires, les coulisses, les douches, Arlette chabot en pleurs, PPDA en panique, j’en passe et des meilleurs...Sincèrement, je ne regrette vraiment pas d’avoir raté la prestation de mon Julien de la « nouvelle star ».

SIL, petit scarabée, 5e dan en « Verbal Taijutsu », en gonzessitude quoi ! Ma femme étant mon maître à moi...

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