jeudi 13 septembre 2007

COCA GROUND ZERO


À la cantoche, jusqu’au 11 septembre 2001, j’étais plutôt Oasis™ comme garçon. Entre deux bouchées de nourriture asséchante ou de propos assez chiants, servis par certains collègues du ministère gogochisant où j’officiais alors, ces gorgées d’Oasis me permettaient de me plonger dans des rêveries orientales fort agréables. J’étais un peu jeune et cultivais encore quelques illusions quant aux oasis.


Dès le 12 septembre 2001, à la cantoche, je suis passé au coca-cola™. Chose que remarquèrent les collègues gogochisants qui avaient refusé ce jour-là d’honorer la mémoire des victimes par une minute de silence. Ils me demandèrent de leur expliquer mon goût soudain pour ce soda. Je leur répondis par une minute de silence. Les gogochisants aimant manier la Questionnette, ils me reposèrent la même question, le lendemain. « Bein pourquoieuuu ? » Comme j’étais encore un peu islamoptimiste et lâche au point de nier par trois fois ce soutien symbolique à l’Amérique, on fait ce qu’on peut, je leur expliquais que c’était ma façon de nourrir mon cancer du côlon, la seule « belle mort » actuellement accessible aux citoyens des pays riches. La seule où l’on se bat.

Le problème avec le coca c’est que j’ai fini très vite par ne plus en supporter l’intégral et par trouver trop fadasse le goût de sa version light. Refusant de revenir à l’Oasis™, j’ai opté pour le Fanta™ qui appartient lui aussi au groupe Coca-cola™.

Quelque temps après j’ai changé de ministère. Vous allez rire, j’y ai trouvé des collègues encore plus gogochisants. À la cantoche, après en avoir soupé de leurs salades américanophobes, le gaillard de gauche américanophile que je suis, s’est remis à boire du Coca lourd, mal de bide ou pas. Le coca lourd m’ayant fait mûrir en même temps que pourrir, la lâcheté s’en est allée. Devant les remarques sur ce choix de boisson, j’ai répondu sans hésiter que c’était-là ma façon de soutenir l’effort de guerre américain. Un effort qui me pesa sur l’estomac jusqu’à la sortie du Coca Zéro™. Il m’a conquis tout de suite.

Sa robe foncée, son goût corsé en même temps que frais et agréable en font, ma foi et mon foie, un coca on ne peut plus gouleyant.

Quant au Zéro, il vient à point nommé. Il conjugue à la perfection, le nom que l’on donnait aux kamikazes japonais de la seconde guerre mondiale avec le besoin attenant de les siphonner et le niveau de mon humeur lorsque j’ai longé, tête baissée, les larmes aux yeux, l’une des arrêtes de Ground-Zero.

Allez ! À la vie ! Puisqu’il le faut ! Saoulons nous au Coca Ground-Zero pour ne pas oublier ! Coca Ground-Zero, Ma boisson commémorative. Dans l’entreprise de BTP que j’ai reprise depuis, nous ne buvons plus que ça. Les salariés de mon entreprise n’osant pas émettre la moindre critique de type américanophobe. Ils savent bien que je n’hésiterais pas à les licencier pour « insubordination ». Gaucho ma non troppo. Allez !

SIL on the left, proud to be an american's friend

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