mercredi 5 septembre 2007

L’APPEL DU REPUBLIKAHN


Le 4 août 2007, le Gengis Kahn de Marianne, décide de convoquer le ban et l’arrière-ban républicain autour de lui pour mieux contrer la sourde menace qui gronde depuis les gouffres insondables du néant. L’horrible menace que constituerait pour la France, la tendance au pouvoir ultra-personnel de ce descendant d’Attila que serait Nicolas le Hun.

Bouhhhhh ! Attention les enfants, si vous descendez du lit en pleine nuit, le vilain Hun vous mangera tous crus. Lol !

Il va vraiment falloir que l’on parle à Jean-François Kahn (JFK) pour lui demander de se calmer. Parce que là, entre ses psychanalyses sauvages du candidat Sarkozy et sa tendance à vouloir transformer l’opposition légitime à ce mandat présidentiel, en une quête digne du Seigneur des Anneaux, avec des combats de Trolls et des batailles titanesque contre les troupes du Mordor afin de récupérer l’Anneau du Pouvoir, c’est pas que j’aime pas mais quand même. Rendons à Tolkien ce qui est à Tolkien et au juste débat démocratique ce qui lui revient.

C’est ainsi que le Republicoin ne rejoindra pas le Ban de Gengis Kahn et ne répondra pas à son appel. Désolé ! « Pourquoi ? »

Oh, ce n’est pas que question principes républicains, il y ait de grandes différences entre le RepubliCoin et le RepubliKhan. Sur bien des points, je serais même son digne fils. Ce n’est pas non plus que je n’adhère pas aux trois points de son éditorial. 1- ne pas s’opposer par principe et même apprendre à applaudir 2- critiquer l’action menée sans oublier que ce programme procède d’un choix démocratique 3- éviter la dérive ultra-personnelle du pouvoir sarkozyste. Non y a pas à dire, sur les principes j’adhère.

Il y a juste que la formulation du dernier point annonce ce qui me gêne assez souvent chez Jean François Kahn, ce qui nous sépare. « Résister, en revanche, par tous les moyens légitimes, à la dérive monarcho-bonapartiste d'un pouvoir ultrapersonnel qui tourne de plus en plus le dos à tous les principes qui caractérisent et définissent un régime républicains, authentiquement démocratique.» Et voilà, le retour de la psychanalyse sauvage, de l’anticipation, de la science-politique-fiction. Cela ne fait pas trois mois que le Président préside, que la dérive monarcho-bonapartiste pointerait déjà son nez, tournant le dos à on ne sait quels principes qui définiraient un vrai-veritable régime républicain, pour sûr démocratique. À cette vitesse ce n’est plus une dérive de type géologique mais carrément une propulsion cosmique.

Au lieu d’appeler à une juste vigilance quant au respect de nos institutions ou encore de nous démontrer factuellement en quoi nos institutions républicaines, participant au fonctionnement d’un régime « authentiquement démocratique », seraient dépossédées de leurs prérogatives, JFK appelle à résister à quelque chose qui doit venir tout en etant deja là. Parce que quand la maison du Verseau est dans Pluton avec un Nicolas travaillé par la douzième Lune noire en pleine conjonction avec Mercure dans la maison du Cancer, bein, ça donne une dérive monarcho-bonapartiste.

Ce n’est pas que je sois, moi aussi, incapable de psychoter, d’avoir le tournis devant la danse médiatique que nous impose notre Président, de juxtaposer dans ma tête l’image de la bonne mère Cecilia en Libye avec celle de la bonne mère Evita Peron dans son « Rainbow tour » européen. Ce n’est pas que je sois incapable de tirer des conclusions hâtives. Mais c’est justement pour tout ça que je tiens à fuir ma capacité de psychanalyse sauvage pour me concentrer sur l’analyse des faits.

Et oui mon cher JFK, contentons nous d’analyser les faits politiques et non médiatiques, de renvoyer notre Président aux points du programme pour lequel il a été élu et qu’il n’aura pas respecté, à ses promesses d’ores et déjà biaisées et au final à son futur bilan, histoire que le Peuple puisse se prononcer dans cinq ans sur la suite du programme. Car tant que notre Président ne touchera pas, sans notre permission, aux prérogatives des institutions « qui caractérisent et définissent un régime républicain authentiquement démocratique », depuis celles du Parlement jusqu’à celles des Communes, en passant par celles d’un Conseil Constitutionnel qui vient, ceci dit en passant, de retoquer son projet de Loi sur la déduction partielle des intérêts liés à l’achat d’un logement, je laisserai notre Président assumer à sa guise, son goût pour l’action, la responsabilité politique et l’illusion de contrôle. Pour une fois qu’un président mouille le maillot, j’applaudis. Vas-y mon petit gars !

Voici ce qui nous sépare mon JFK. Cependant sache que je ne t’en veux pas. Tu partages après tout comme beaucoup de tes confrères journalistes, satiristes, y compris quand ils se disent républicains, un défaut assez rependu. Tu n’as toujours pas compris, ni digéré, et encore moins assimilé notre héritage révolutionnaire. Tu as gardé des réflexes d’Ancien Régime mon petit gars. Tu sembles regretter les scandales de la Cour, les rumeurs de salon, de ne plus pouvoir assister à la toilette du Roi. Je me demande même parfois si toi et certains de tes petits camarades, vous ne rêveriez pas de redevenir l’œil de judas sur un pouvoir absolu. « Qu’est ce qui me permet de dire ça ? »

C’est simple. Une petite analyse sauvage pardi ! N’est-ce pas toi, qui te définit comme un « centriste révolutionnaire » ? N’est-ce pas là une preuve que pour toi la révolution républicaine est encore à faire ? Alors que pour moi, tu vois, elle est faite depuis longtemps. Ne reste plus qu’à expliquer et défendre ses principes pour qu’ils soient un jour assimilés par tous nos concitoyens.

N’est-ce pas là un réflexe d’Ancien Régime quand tu t’attaques à la personne du Président comme s’il s’agissait d’un Roi ? Or je te rappelle que si le pamphlet sur la personne royale s’entendait du fait que le Pouvoir du Roi procédait de sa personne, une attitude pamphlétaire envers une personne titulaire d’une charge élective n’a que peu de sens politique en république, puisque son pouvoir procède du programme pour lequel il a été élu. Seules sont donc logiques les critiques sur le respect ou pas des engagements pris ainsi que sur le respect ou pas des droits et devoirs rattachés à la fonction.

Et oui, en te focalisant sur la personne du Président, non seulement tu en fais un Roi, parasitant ainsi la légitime critique de son action politique, faisant oublier que déjà certaines promesses pré-electorales s’envolent, mais tu démontres au final que tu n’as toujours rien compris à ce qui « caractérise et définit un régime républicain ».

Donc, bien que la personne du Président ne me laisse pas indifférent, même si je le taquine de temps en temps, tes attaques ultra-personnelles se feront sans moi. Ce qui me conduit à préciser encore une fois le sens de ma démarche ainsi que le créneau déserté que j’ai choisi d’investir.

Alors qu’il apparaît légitime à tout le monde de critiquer la République, nos institutions, ceux qui les incarnent, nos fonctionnaires, l’exercice du pouvoir, il est curieux que peu de gens ne trouve tout aussi légitime le fait de défendre tout cela ainsi que d’exercer la critique ou la satire sur la seule et unique source de pouvoir. Le Peuple. Etrange non ?!?

Aussi vous comprendrez que je défende la République quand on l’attaquera, la personne du Président quand on l’attaquera, le Parlement, notre Armée, nos fonctionnaires du Fisc, de l’Aide Sociale, de l’Inspection du Travail ou de la Police... Ce qui n’empêchera pas quelques mises au point comme celle-ci. Sérieux ce serait bien que la Police Nationale soit un peu plus gendarme dans ses modalités d’intervention et dans son comportement. Le vouvoiement ça a du bon. L’aspect carré d’une intervention de gendarmerie cela rassure...

Aussi vous comprendrez également que j’exerce mon sens critique sur ce que nous sommes, sur le Peuple, la source du pouvoir, afin qu’il regarde en face les enjeux qui se présentent à lui, n’oublie pas ses responsabilités et ne s’en défausse pas sur ceux qu’il a élu sans réfléchir.

Eh, oui, alors c’est qui le plus grand républicain ? C’est qui ? c’est bibi !

SIL

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le Khan en photo, c'est Axel ou Jean-François? C'est le médecin ou le malade ?

Pierre ARCHAMBEAUD