mardi 23 octobre 2007

UN PRIX NOBEL AUSSI CON QU’UN NAZILLON


Il paraît que Monsieur James Watson aime la provoc. Avec le titre de ce billet, le voilà servi. Aussi, qu’il ne vienne pas pleurer. Qui est ce Monsieur Watson ? Le triste sire du troisième fait raciste qui a retenu mon attention dans la presse ces jours-ci. En attendant de lui faire sa fête, voici les deux autres.


Le premier nous est rapporté par France-Infos et le JDD. Monsieur Tewfiq Khenouche, jeune vigneron français d’origine Kabyle, installé à Castelsarrasin, est victime de gros pignoufs racistes dans son Tarn-et-Garonne. Ces gros nazes s’amusent depuis 2005 à détruire les fruits de son labeur. Ses récoltes de 2005 et 2006 ayant été totalement détruites par ces salopards. D’autre part, ces fumiers qui salissent l’honneur du monde rural, n’hésitent pas à taguer sur l’exploitation de Monsieur Khenouche « pas d’arabe paysan » ou bien « bâtard d’arabe, on va t’achever». Alors certes j’aurais préféré que ce soit ma LICRA ou bien SOS Racisme qui se soient saisis de cette affaire puisque le MRAP sent depuis quelques années de plus en plus mauvais. Cependant comme je ne suis pas sectaire, que même une horloge en panne donne l’heure exacte deux fois par jour, et que par ailleurs seul compte pour moi la justesse d’un combat, je salue ici le MRAP pour l’assistance qu’il offre à Monsieur Khenouche.

Le deuxième fait est en rapport avec le titre. À savoir qu’un récent sondage indiquerait que 25% des Allemands trouveraient des points positifs au nazisme, notamment « en matière de construction d’autoroute, de politique familiale ou de criminalité ». De quelle criminalité parlent donc ces abrutis ? Des politiques génocidaires ou bien des 50 millions de victimes engendrées par la folie guerrière de l’Allemagne nazie. Quelle horreur ! Mon sang Suève n’a fait qu’un tour. Je vous en foutrais des coups de pieds positifs au cul, moi.

En parlant de nazisme et de coups de pieds au fion, revenons à James Watson. Ce biologiste et généticien, codécouvreur de l’ADN et prix Nobel de Médecine en 1962, estime que « les politiques d’aide à l’Afrique noire ne peuvent pas fonctionner car elles reposent sur l’idée que les noirs sont aussi intelligents que nous ; or toutes les données prouvent le contraire »… Excusez-moi mais il faut que j’aille vomir…

Me revoilà. Savez-vous quelles sont ces fameuses « données » qui « prouvent le contraire » ? Des tests de QI. Ces tests incapables de faire la part entre l’inné, l’acquis et le hasard, entre les capacités personnelles, l’éducation et le milieu. Des tests établis par des chercheurs Blancs. Ça me rappelle qu’il fut un temps pas si lointain d’ailleurs, où de brillants scientifiques germaniques déterminaient la fourberie des groupes humains selon la courbure du nez et l’intelligence selon la forme des crânes. Le crâne dolichocéphale germanique étant bien évidemment plus disposé à accueillir un cerveau brillant que le crâne brachycéphale des Français. Mais revenons à nos tests de QI. Pourquoi ne pas mesurer « scientifiquement » l’intelligence des groupes humains par voie de sondage tant qu’on y est, dans les sondages nazis. Tiens dans la partie commentaire, je propose que mes lecteurs se prononcent sur le fait de savoir si la tribu du docteur Watson est conne à manger du foin ou aussi brillante qu’un banc d’huîtres d’élevage. À vos réponses messieurs dames.

En attendant les conclusions de ce sondage scientifique, il est d’ores et déjà possible d’établir de façon définitive qu’il n’y pas toujours de lien entre le génie humain, son intelligence ou son niveau de conscience et la maîtrise d’une quelconque technicité scientifique. Et je ne dis pas ça parce que j’ai lamentablement échoué aux tests de QI de notre Armée.

Oui, je l’avoue, lors de mes « trois jours » militaires, comme je faisais partie des déjà diplômés de l’enseignement supérieur, j’ai eu droit de subir la batterie de tests capable de détecter les futurs bons officiers. On me plaça alors dans un caisson électronique, genre sanisette publique ou pour ceux qui s’en rappellent, genre la boite à questions du film « les sous-doués passent le bac ». Après un temps qui me parut interminable en unités de temps bergsonien, pendant lequel je m’évertuais, entre autres tests, à guider avec des joysticks tous pourris, une petite fusée Pac-Man dans un labyrinthe pixélisé à mort, et ce après que je me sois réveillé aux aurores pour me rendre à Orléans et que le repas de midi n’était pas digne de s’appeler repas de midi, le préposé aux tests me donna les résultats. Me regardant avec pitié, il me dit « vu votre niveau d’études, vos résultats sont pour le moins étonnants » J’ai compris que j’étais en dessous de tout, que je ne ferais jamais un bon officier. Dehors ! Moi qui rêvait d’officier dans les services secrets, d’être une sorte de Jack Bauer français. Sniff ! J’avais beau me dire dans le train du retour que d’échouer aux tests d’intelligence de l’Armée n’était pas forcément un mauvais signe, j’étais tout de même un peu déçu au vu du respect que j’ai pour l’une des institutions gardiennes de notre démocratie.

Déçu jusqu’à l’autre jour. Je venais d’acheter un nouveau jeu pour ma PSP (pub). «Practical IQ ». Un tout nouveau jeu cérébral censé mesurer notre Quotient Intellectuel Pratique. Je l’ai essayé tout de suite, une fois chez moi. Rebelote, échec total. Là, je me suis fâché. Puis j’ai vu le nom du concepteur, Masuo Koyasu, un vulgaire nippon. J’ai éclaté de rire. Comment ce professeur en psychologie de l’université de Kyoto, cette science du verbeux, serait-il capable de mesurer au mieux l’intelligence pratique d’un fils de portugalicien dénommé Manuel. Sachez cher Monsieur Koyasu qu’en fils de Manuel je suis génétiquement prédisposé à trouver en un temps record des solutions pratiques à tout problème posé. Et pour vous le démontrer, outre ce blog qui valide tous les jours mon génie, je suis prêt à vous affronter quand vous le souhaitez sur un terrain très pratique. Non pas celui des théories fumeuses de l’intelligence mais sur un chantier bien réel du BTP. Sur mon terrain à moi. On va rire…

De même, que mes potes Africains n’hésitent pas à concocter leurs propres tests d’intelligence. Pourquoi il n’y aurait que les Japonais et les blancs qui mesureraient l’intelligence ou plutôt prendraient leurs aptitudes culturelles pour point de repère biologique universel en matière d’Intelligence. Je vois bien par exemple, un test typiquement culturel africain où pas mal d’Africains brilleront et où tout blanc-bec de type Watsonnien s’y brisera le bec.

Exercice numéro 1 : voici une liste de 50 mots issus de cinq dialectes différents. Vous avez deux minute pour faire cinq phrases, une en bambara, une autre en wolof, une troisième en mandingue, la suivante en français et une dernière en anglais. Top départ !

Alors, histoire d’être un peu sérieux, il est « élémentaire mon cher Watson » que l’intelligence dépend aussi de facteurs biologiques par le simple fait que nous sommes faits de chair et que la chair répond à la loi des gènes. Mais de là à extrapoler au niveau d’un groupe humain pris dans son intégralité ce qui tient du niveau individuel par la loterie génétique qui se déroule lors de chaque conception, il y a de quoi vous décerner un Prix Poubelle au lieu du Prix Nobel. Car non seulement il y autant de différences entre Africains qu’il peut y en avoir chez les indo-européens, entre un Islandais et un Srilankais. Mais même au sein d’une famille, des différences génétiques en matière d’intelligence s’opèrent. Il y a qu’à voir la famille Watson. James Watson prix Nobel a un fils qui souffre de retard mental. À moins que le retard mental de son enfant ne soit la preuve de sa théorie génétique et raciale de l’intelligence. Une forme d’aboutissement dans la pureté raciale de la famille Watson.

Veuillez m’excuser pour cet emportement fort peu élégant mais ce genre de divagations dogmatiques qui n’ont rien de scientifiques et qui salissent la Science, ont tendance à me faire revêtir le masque d’Amma pour aller chasser le grand Renard pâle. Mes potes Dogons comprendront…


SILka Zoulou


PS : Puisqu’on est au chapitre nazillons, j’invite notre cher président de la République à donner vie à l’une de ses déclarations faite au soir de l’élection présidentielle. « À tous ceux dans le monde qui croient aux valeurs de tolérance, de démocratie et d'humanisme »,qu’ils sachent que la France sera « à leurs côtés, qu'ils peuvent compter sur elle"... Á donner vie à cette déclaration en accueillant et protégeant Ayaan Hirsi Ali, cette grande dame qui résiste courageusement au totalitarisme islamique, au moment où le gouvernement néerlandais, se refuse à assurer sa protection. Ça nous changera de cette tradition française qui a longtemps consisté à donner asile aux ex-dictateurs ou aux futurs tyrans. Que vive la rupture.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour le SIL.

C'est mon 1er message mais pas ma 1ere visite depuis qu'une personne bien informée m'a conseillé votre site.

C'est un sectateur gauchiste de la corporation enseignante (canal historique en plus !)qui vous écrit. Je me doutais bien, vu la teneur du reste, que le GuyMôquethon devait vous plaire. Bingo.

Alors bon, quoi, je vais plaider ma cause puisque, comme la majorité des collègues de mon lycée (je ne sais pas ce qu'il en fut au niveau national), j'ai refusé de lire cette lettre.

Je ne reviens pas sur les histoires de manipulation mémorielle ; non qu'elles soient sans importance, mais si vous avez suivi le débat sur internet ou dans les journaux, vous avez dû les trouver exposées brillamment par tel ou tel historien de 1ère bourre.

Alors je vais taper dans le personnel : cette initiative constitue le dénigrement public de mon travail quotidien. Je m'explique :

- Elle laisse entendre la bonne vieille rengaine : "les élèves n'apprennent plus rien, mais vous allez voir ! avec ma grosse rupture que j'ai, ça va changer." Or l'histoire de la Seconde GM (et donc de la résistance), autant que je le sache, elle est au programme et je la traite déjà.

Et utiliser un doc larmoyant pour jouer sur l'émotion, c'est un procédé pédagogique comme un autre, c'est à dire qu'il ne faut pas en abuser. Et surtout le remettre dans son contexte ; c'est la base du métier. Chapeau au collègue qui est déjà arrivé au chapitre sur la 2eGM au mois d'octobre (pardon, le 22 octobre à 8h42 pile si possible!).

Mais bon, ça veut dire qu'il a traité en quelques minutes ces autres broutilles républicaines que sont l'affaire Dreyfus, la guerre de 14 ou la montée des Ligues dans les années 30...

- Mais vous savez, ce qui m'agace encore plus avec tout ce tapage, c'est qu'en une ou deux petites phrases bien qualibrées pour le JT elle suggère au téléspectateur que les profs s'assoient quotidiennement sur les valeurs de la République, qu'ils se torchent avec l'idée nationale pour se la péter progressiste devant les élèves, et qu'ils n'accomplissent plus d'éducation civique parce qu'ils trouvent ça réac et que ça pue la droite.

Et suggérer ça au télespectateur la main sur le coeur (si possible les yeux humides) : "je ne vois pas où est le problème de rendre hommage à un résistant au nazisme, mort pour la France et la liberté à 17 ans !" ; suggérer ça donc, eh bé ça me fait mal aux youc.

La dimension civique de mon travail, non seulement je ne la renie pas, mais j'en suis fier. Que les programmes d'histoire soient taillés pour faire passer un message civique, non seulement je le sais (et pour cause ! c'est officiel) mais encore je l'approuve ! Les programmes d'histoire sont "orientés", ils sont porteurs d'une idéologie républicaine implicite ; et pourtant je ne crie pas à l'instrumentalisation nationaliste.

Je trouve normal et souhaitable que les élèves reçoivent une éducation civique à l'école. Je trouve puant de laisser entendre que cette éducation n'existe plus et que désormais, avec ma grosse rupture, ça va changer tous les 22 octobre.

Bon, voilà. J'aurais encore mille choses à dire sur le sentiment que j'ai de me faire manipuler par les bons sentiments, au seul profit d'un coup médiatique de notre président, trop heureux d'emmerder la gauche.

Je suis déjà "un fonctionnaire qui fonctionne", en appliquant des programmes officiels particulièrement précis (une spécificité française parmi les démocraties libérales, soit dit en passant). Qu'on ne vienne pas me dire (et surtout dire à mes compatriotes) que je ne fais pas mon travail.

Voilà. En espérant vous avoir un peu plus convaincu que ne l'aurait fait François Hollande...

Bonne continuation pour votre blog. Cordialement.

Antoine Villain-Guillot.

SIL a dit…

Ma parole, mon cher Antoine, vous vous êtes concerté avec mon epouse, qui est l'une de vos collegues, pour me ressortir les mêmes arguments, re-ma parole.

Sachez,cher camarade, mon humour gras mis à part, que vos arguments ne peuvent que faire mouche chez un ancien NUMEN, epoux de prof et historien de formation. Je partage avec vous pas mal de vos sentiments d'ailleurs.

Moi, c'est juste la mauvaise foi, la memoire politisée et selective qui m'agacent. Car au fond l'emotion n'empeche pas la reflexion, le symbole l'analyse, et une demande des representants de la Nation d'effectuer son travail d'enseignant en donnant du sens à tout cela.

A bientot et bien amicalement,

Sil