vendredi 7 décembre 2007

LES EFFETS LAXATIFS DE LA COLONISATION


Monsieur d’Aucun m’écrit de nouveau. Cela faisait longtemps. Il ne va pas très bien. Entre moi qui ai osé parler du vin comme « d’un effet négatif de la colonisation romaine » et notre Président qui aurait selon lui « à moitié baissé son froc devant les Algériens, en commençant par retirer sa ceinture », il est tout dépité. Que je m’y sois mis avant notre Président et que je semble avoir une mauvaise influence sur celui-ci, le catastrophe au possible car « Monsieur SIL, vous qui vous dites un peu historien, ne pouvez pas être sans ignorer, tout du moins, les effets positifs de la colonisation romaine ».

En effet mon cher Monsieur d’Aucun, en effet, je ne suis pas sans ignorer tout ça car vous n’êtes pas sans savoir que je ne méconnais presque rien de la réalité de notre continuum espace-temps.

S’agissant des effets positifs de la colonisation romaine, pour tout vous dire, je ne suis pas mécontent que nos cousins romains nous aient colonisé un bon coup car avouons-le, avant les routes pavées, leur administration, leurs lois et leur commerce, l’Europe des tribus celtiques c’était bien le bordel. À tel point que dans ma Galice celtique, ils ont dû installer des légions à demeure, dans notre ville sanctuaire de Lug(h)o, tant nous étions réfractaires à tout ordre, surtout romain. C’est qu’on leur a fait la misère à ces pré-Ritales. Face à leurs légions, choc après choc, jour et nuit, été comme hiver, nous résistions avec une férocité telle, à leur volonté de nos faire rentrer dans le rang SPQR, que l’historien Polybe, lorsqu’il témoignera des batailles menées contre les Celtes d’Ibérie, parle de « Guerres de feu ». Du reste, nous sommes restés de tels casse « colhões » (facile à traduire) qu’il a fallu attendre l’église catholique et sa liturgie latine pour nous faire oublier nos langues celtiques et nous imposer cette langueur toute latine. Ces cons de romains avaient fini par comprendre que notre mélancolie gaélique nous portait à être plus sensibles aux messages larmoyants d’un gars que se serait sacrifié pour nous, qu’aux ordres impériaux de soumission. Enfin quittons la colonisation romaine pour revenir à des considérations plus générales.

Car d’un point de vue général je tiens à signaler trois trucs :

1- La colonisation fut le propre du sapien-sapiens dés sa venue au Monde (cliquer sur l'illustration). Un sapiens-sapiens toujours en quête d’espace vital, de situations favorables et d’expansion possible pour le bien de sa progéniture. Aussi que le groupe humain qui n’a jamais colonisé daigne jeter la première pierre. Même les « gentils indiens » venus il y a 15 000 ans en Amérique par le détroit de Béring et qui se plaignent de la colonisation hispanique voir d’un «génocide» ont supplanté des populations, d’autres « indiens » plus anciens, qui avaient débarqué sur ce continent 20 000 ans avant eux, après avoir sauté d’île en île du Pacifique. D’ailleurs en parlant de colonisation Hispanique, histoire de faire dans « l’effet positif » provocateur, je ne suis pas mécontent que la colonisation espagnole ait mis fin à "l’auto-génocide" que les Aztèques, Mayas et autres barbares civilisés, pratiquaient sur eux-mêmes et leurs voisins dans le cadre de leurs satanés sacrifices humains de masse. C’est vrai quoi ! Ils m’ont quand même l’air d’aller un peu mieux depuis 500 ans, c’est moi qui vous le dis.

2- Si la colonisation fait partie de notre histoire comme de celle de toute l’espèce humaine, je tiens quand même à signaler, cela dit en passant, que les seuls à avoir poser un regard moral sur cette pratique... et bien c’est nous... nous autres vilains blanc censés demander pardon à tous et pour tout. Demander pardon peut-être aussi parce que nous sommes les seuls culturellement capables de le faire. Na ! Et oui, mes chers Batakweks, les seuls à avoir dit « la colonisation est un crime » c’est nous ! Les seuls visiblement, à accepter le poids moral de ce crime comme de bien d’autres, c’est encore nous ! Toujours nous !

3- Et pendant que les seuls à se repentir, c’est re-nous, quoique les Japonais s’y mettent aussi, comme quoi les deux bombes nucléaires qu'ils ont bien cherché ne leur ont pas fait que du mal, qu’est-ce qu’on voit ? Que ceux qui exigent des excuses, non seulement sont partis à 10, il y a 14 siècles depuis La Mecque, pour se retrouver à 300 millions depuis l’Atlantique jusqu’à l’océan Pacifique, mais mieux encore continuent à coloniser du feu de dieu. En Kabylie ou dans d’autres contrées Berbères mais aussi au Darfour où le gouvernement de Khartoum après n’avoir pas du tout planifié l’éradication des populations noires locales, ne planifie pas du tout non plus le remplacement observé des populations indigènes par des populations arabes venues d’ailleurs. Je sais que le jeter de caillasse c’est quasiment plus fort que vous mais là pour balourder la première pierre va falloir quand même faire gaffe à ce qu’elle ne vous revienne pas en pleine poire.

Ceci étant dit, il est une chose d’expliquer anthropologiquement et historiquement nos crimes passés envers nos frères sapiens et une autre de valider moralement par la Loi ces mêmes injustices. Car valider par la loi une injustice passée non seulement constitue une régression morale mais surtout entérine pour le présent voir le futur quelque chose qu’on estimait appartenir au révolu. Rendre « positif » c’est rendre possible. C’est en ça que toute loi sur les aspects positifs de la colonisation sont et resteront une aberration morale à ne pas produire.

Une aberration aussi ridicule que la repentance, encore plus quand cette demande de pardon s’adresse à ceux qui perpétuent le crime en question.

Bref, nos colonisations, il va falloir arrêter d’en faire un foin permanent car faute d’être un âne, j’ai beaucoup de mal à le digérer. Avançons ! Avançons !

Quant à la question de « baisser son froc en retirant sa ceinture », que ceux qui continuent de prendre notre Président pour un imbécile, incapable de faire la différence entre une « Islamophobie » condamnable et une « islamophobie » discutable, qu’ils n’oublient pas, au moins, que lorsque l’on retire sa ceinture, cela peut être en vue de baisser son froc pour se faire ramoner le conduit à passifs historiques, en effet, mais aussi, éventuellement, de s’en servir pour chicoter.

S’agissant de la mauvaise influence que j’aurais sur lui (après une semaine fatigante, ça fait du bien de jouer les mégalos), je ne sais pas qui lui a chanté mes Fados sur la question harkie, en tout cas je suis particulièrement heureux qu’on s'atèle enfin à réparer cette injustice. Ils ont choisi la France. Ils se sont battus pour la France. Ils ont souffert avec leurs enfants pour la France. Ils ont tout perdu. Nous leurs devons donc tout et plus encore. Biens, honneurs, places. Je ne veux plus les voir dans des cases pourries alors que leur place serait plutôt à Neuilly. Je ne veux plus voir leurs fils et filles galèrer pour avoir un travail ou suivre des études de qualité alors que leur place est dans les Maisons d’éducation de la Légion d’honneur, que leur place est parmi les cadres de cette République. Oui, je les veux à l’honneur, portés bien haut par les bras de Marianne...

SIL de las Casas

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut!... j´ai lu c´est quelques ligne est ça me fais rajouter c´est quelque propos… (en portugais, c´est plus facile pour développer…


A primeira observação, que vem à mente, é que a globalização é, às vezes, apresentada como uma realidade contemporânea, algo que surgiu subitamente. No entanto, parece-nos que a globalização é o produto histórico de uma série de evoluções, que se inscrevem num movimento, que pode ser identificado como de longa duração. Essa evolução teve como elemento catalisador a vontade de um certo número de países e de grupos sociais de dominar e explorar outros países e grupos sociais, configurando-se num duplo processo de dominação: ao mesmo tempo em que reflecte o processo de dominação dos países do Norte sobre os países do Sul, expressa, também, a dominação de certos grupos sociais no interior de um mesmo país.
Para resumir quer dizer que a globalização é o produto do seguinte encadeamento:

Imperialismo => Colonialismo => Neocolonialismo => Modernização => Neoliberalismo => Globalização
1 abraço

SIL a dit…

Ola camarada,

S'il m'est impossible de nier le fait que l'appetit de predateur prevalant chez nos liberalistes est sans doute de même nature que celui qui motivait les consortiums maritimes d'alors, je trouve neanmoins que cet argumentaire bien connu pèche par ce qu'il denonce.

Car à observer les faits, aucun Peuple occidental ne veut plus dominer, coloniser, les autres peuples. Et d'ailleur force est de constater que s'il le voulaient aucun peuple d'Asie ou d'Amerique ne l'y autoriserait. Presque tous les pays de ces continents defendent leur interets soit en nationalisant leurs resources soit en se battant avec les armes de la mondiallisation.

Aussi ton raisonnement ne s'appliquerait, et encore, qu'à l'Afrique mais ce faisant, en denonçant une suposée volonté de continuer à les dominer, il les considère de fait comme dominables, comme les grands enfants que les colonisateurs d'antan voyaient en eux.

Pour ma part si je ne nie en rien les desirs, bien ou mal-pensants qui visent à maintenir l'Afrique sous tutelle, je prefere mettre les dirigeants africains et les Africains eux-même face à leur responsabilité envers eux-même, leurs enfants et leur histoire.

Demerdez-vous pour defendre vos interets. faites comme les bresiliens, venezueliens, les chinois, indochinois, les indiens, comme tous les peuples de cette planete. Même les Cherokees jouent leur destin au Casino.

Et oui si de vieilles visions simplistes persistent dans chaque hemisphère de la pensée politique, le monde a lui bien changé et continue de le faire...

Um abraço para ti, toda a tua familie e toda a malta que anda por aì.

@té breve e um Feliz Natal caro Victor