samedi 29 mars 2008

APHREURISME POUR UNE ENTENTE FRATERNELLE




L’Anglais est un Français comme les autres

Il y a de cela quelques semaines, je suis descendu dans le midi afin d’établir un devis pour des travaux de rénovation d’un mas provençal qu’un bon client Anglais venait d’acquérir. Alors que nous concluions l’affaire en déjeunant, la conversation se fit historique. Ce faisant, je finis par reconnaître qu’à bien y réfléchir, à chaque fois que Paris s’est retrouvé occupé ou en passe de l’être, nous avions tôt fait d’appeler Londres à la rescousse plutôt que Marseille.

Les habitants de cette dernière n’étant bons qu’à réclamer, auprès de la Capitale, des subsides qu’ils abattent tels des jokers sur la table des enjeux électoraux, comme vient de le faire Gaudin lors des municipales, ou à vouloir donner leur nom à notre hymne national, sous prétexte de l’envoi de quelques volontaires provençaux en juillet 1792.

Un chant patriotique composé pour les armées du Rhin et qui par conséquent aurait dû s’appeler l’Alsacienne. À plus forte raison que chantée avec l’accent alémanique, la Marseillaise devait refiler bien plus les liquettes aux troupes ennemies, que chantée avec l’accent du midi par deux pelés et trois tondus pêchés dans le vieux port.

Chantez donc la Marseillaise avec l’accent et vous verrez que ce chant guerrier tiendra plus du Tino Rossi que du Tonitruant…

Bref, l’Anglais a toujours aimé la France, lui, et n’a jamais cessé de le démontrer, lui. À commencer par une guerre d’occupation. Celle de 100 ans, il y a six siècles. 100 ans pour leur faire comprendre qu’entre nous c’était fini et pour les foutre dehors. Si ce n’est pas de l’attachement fusionnel ça, que l’on m’explique alors ce que c’est. Puis trois guerres de libération. Une première au début du XIXe siècle, l’Angleterre refusant que la France appartienne à une autre île qu’elle. La Corse et son Napoléon.

Puis deux guerres contre des Allemands qui voulaient être, eux aussi, selon un vieux proverbe germanique, « heureux comme dieu en France ». L’Anglais a beau être libéral, il n’est pas partageur pour autant, surtout quand il s’agit de la France.

Car il l’aime sa France l’Anglais. Nos villages qu’il repeuple, nos grands appartements parisiens qu’il est le seul à pouvoir se payer, nos hôpitaux plus abordables que les siens, sans oublier nos pinards et nos joueurs de foot appréciés là-bas à leur juste valeur marchande.

Du coup « sorry to disagree with » mon Georges Clemenceau, mais je ne partage pas son célèbre avis « l’Anglais est un Français qui a trahi ». Il disait cela en se referant au Duc Guillaume le Conquérant qui pour en avoir assez de « revoir sa Normandie » s’en alla en 1066 envahir l’Angleterre et placer sa descendance comme ses gens à la tête de cette colonie d’outre-mer qui ne tardera pas à se retourner contre la métropole.

Et même si je veux bien admettre que la Normandie est une Terre fourbe et traîtresse, suffisamment en tout cas pour envisager de se donner Fabius, le roi des réponses de Normand, comme futur Duc régional, désolé d’insister mais j’estime que l’Anglais est un Français comme les autres. Ce qui me conduit à saluer les propos tenus par notre président lors de son voyage officiel à Londres.

« Si nous nous sommes combattus, ce n’est pas parce que nous sommes différents mais bien parce que nous nous ressemblons ». Yes my Lord !

Sir SIL

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