mardi 3 juin 2008

IMMIGRATION (3/7) : L’ENGAGEMENT DECISIONNEL


L’engagement décisionnel observé par la psychologie-sociale, désigne la capacité que peuvent avoir des individus à accroître leur engagement dans un processus décisionnel, si des paliers successifs sont respectés. En gros, si vous demandez de but en blanc, 2 euros à un inconnu dans la rue, celui-ci sera peu enclin à vous les donner. Par contre si vous lui demandez au préalable l’heure ou encore votre chemin, actions n’ayant pas demandé de sa part un gros effort décisionnel mais ayant amorcé le processus, vous augmenterez considérablement vos chances d’obtenir vos 2 euros.

Cette technique vaut également pour nous-mêmes. Si on vous annonce d’emblée que votre bus aura un retard indéterminé, vous serez plus enclin à chercher un autre moyen de transport que si on vous annonçait cela après que vous ayez déjà attendu 10 minutes car vous serez susceptibles de vous dire que d’une part le bus ne va pas tarder et que d’autre part ça vous agacerait d’avoir attendu pour rien.

Mais ce phénomène également observable dans les techniques commerciales, de drague, dans le fait de regarder un film tout pourri jusqu’à la fin sous prétexte d’avoir payé ou encore dans toutes ces relations affectives désastreuse que l’on se persuade de maintenir coûte que coûte au motif que l’on n’a pas fait tout ça pour rien, trouve aussi son application en politique. Voici deux exemples :

1- Par exemple quand vous déclenchez et poursuivez un conflit majeur pendant 15 ans avec un petit pays d’Asie qui ne vous a rien fait, situé aux marges de l’empire ennemi, alors qu’aucune ressource, aucun intérêt vital ou stratégique ne le recommande, dont les échecs successifs traumatisent votre nation, et où 60 000 de vos enfants mourront, au motif « qu’on n’a pas fait tout ça pour rien ».

À ne pas confondre forcément avec un conflit déclenché après des actes de guerre, se justifiant d’un point de vue stratégique, dont la campagne fut un succès, les objectifs initiaux atteints, ayant fixé sur place des forces ennemies, n’ayant fait « que » 3000 morts de votre coté (désolé de rappeler qu’un soldat peut mourir) et permettant surtout de faire comprendre à « l’empire » qui veut votre mort, qu’aucun organe, y compris son cœur ne sera à l’abris d’une riposte totale, en cas de nouvelle menace ou attaque. Je sais c’est totalement politiquement incorrect comme brève analyse.

2- Par exemple quand on continue à faire appel à une immigration dont une trop grande partie de la population reçue a démontré son incapacité à s’assimiler, une bonne partie à s’intégrer et dont une frange démontre chaque jour sa ferme intention de nous désintégrer. Immigration à laquelle on continue de faire appel, dont on continue de refuser de voir qu’elle pose plus de problèmes qu’elle ne permet d’en résoudre. Immigration à laquelle nous sommes tenus de donner chaque jour un peu plus de gages qu’à toutes celles passées, présentes ou à venir. Immigration dont on se dit maintenant, qu’après avoir échoué à tout lui donner en tant qu’individus, qu’il nous faudrait tout lui donner en tant que nation, et ce au sein même de nos nations. Tout ça au motif « qu’on n’aurait pas fait tout ça (accords d’immigration, regroupement familial) pour rien » et qu’on réussira bien à nous rendre aimables d’une culture qui nous déteste.

À ne pas confondre forcément avec d’autres politiques d’immigration passées, présentes et à venir qui, malgré les impondérables, ont abouti à l’intégration et à l’assimilation de populations qui participent depuis à l’enrichissement et à la construction de nos nations.

Ainsi vont les pièges de l’engagement décisionnel…

Garçon doSIL

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