lundi 16 juin 2008

METHODE ASSILMIL : LEÇON 2


Nombreux sont ceux dans mon entourage, aussi bien à gauche comme à droite, qui digèrent difficilement mon goût prononcé pour l’assimilation. Un rejet que je comprends, tant on s’évertua à faire avaler de travers ce mot à pas mal de générations. J'ai moi-même mis du temps à entendre la définition du mot assimiler. « Rendre semblable, se considérer comme semblable ». Une définition que j'ai apprise à aimer avec le temps et surtout lorsque j’ai compris qu'il y avait deux façons d'assimiler, une condamnable et une louable. Une invasive et une accueillante. Une par le coup de sang et une autre par une loi commune.

Une première pratiquée de tout temps et en tous lieux. Pratiquée à partir d’une conception invasive du sang et se traduisant par la discrimination, le droit de cuissage, le meurtre des hommes, le rapt des femmes, le vol des enfants et l'acculturation par substitution de populations. Une pratique qui pendant longtemps nous a fait blanchir à l'eau bouillante et bénite pas mal de gènes et de cultures, le tout très loin des vertus convaincantes de l'esprit saint ou pas. Un peu comme d'autres arabisent et islamisent de nos jours avec le fer rougit des épées recourbées. Une pratique ancienne et pour nous dépassée qui rend toutefois bienvenue les récentes excuses formulées par le gouvernement canadien aux autochtones de cette terre.

Histoire de nuancer, si je parlais au début de conception invasive du sang, c'est pour rappeler que le métissage consenti, le métissage d'accueil ne rentre pas dans cette catégorie. Eric Zemmour rappelle très justement que l'assimilation s'est faite pendant longtemps dans notre pays par le ventre des femmes françaises lorsqu'elles épousaient des travailleurs immigrés et élevaient ces enfants en Français. Toutefois comme le consentement a rarement été une politique consciente d'assimilation et que cette politique découle plutôt de la deuxième méthode, nous passerons sur cette nuance.

Une deuxième méthode donc, celle par la loi. Celle de la loi générale que l'on construit ensemble à partir d'un idéal commun dans une langue commune. C'est en somme la méthode mise en oeuvre par notre République. Un idéal, Liberté-Egalité-Fraternité, à partir duquel, des Alsaciens et des Bretons, des méridionaux et des septentrionaux, des catholiques, des protestants et des juifs, se donnèrent en français les lois que firent d'eux des semblables. Le même idéal et les mêmes lois, fondement culturel de nos richesses, qui attirèrent vers notre nation des populations miséreuses. Vers une nation où ces populations apprenaient à aimer l’idéal et les lois qui participèrent de leur enrichissement matériel et culturel. Apprenaient à aimer cet idéal et ces lois car à cette époque les Français en étaient fiers.

Alors histoire de nuancer là aussi, signalons que cette conception de l'assimilation par la loi peut connaître également une version invasive. Une version latine puisque utilisée par les Romains, notamment à travers l’octroi de la citoyenneté romaine à des individus ou aux populations pacifiés de l’empire. Politique qui leur permit d'assimiler dans un fantastique brassage sanguin des populations extrêmement disparates, sans jamais cesser d'être romains. Empire toujours, notre république dans le cadre de ses déviances impériales visait à rendre, par le biais du Code Napoléonien, tous les sujets d’une Europe et d’un monde sous occupation française égaux devant la loi, avec les suites que l’on connaît.

Cela étant dit, après ce dernier paragraphe invasif, vous aurez compris que mon model d’assimilation ne vise en rien l’invasion mais plutôt à favoriser l’accueil et que tout comme je me refuse à gloser sur les aspects positifs de nos colonisations passées, je me refuse également à souhaiter la bienvenue aux communautarismes et autres multiculturalismes pour le moins invasif et tout aussi colonisateurs.

Aussi rappelons que la loi de ce sol est et doit rester française et que l’assimilation de cette loi est un devoir pour les populations qui arrivent chez nous. Notre loi rend semblable celui qui la respecte et qui démontre ainsi sa volonté de devenir semblable. Devenir semblable, faire partir du même corps national, ne pas être excrété par celui-ci mais au contraire en être assimilé avec les spécificités et les bienfaits propres que l’on apportera à ce corps.

Le corps national. C’est pour cela également que j’aime ce mot d’assimilation. Il est le contraire du rejet. Il y a quelque chose de charnel dans ce mot. Il tient de la communion. Il brise l’équivalent culturel de la barrière des espèces. L’assimilation participe d’une fusion, de quelque chose de fertile, de neuf tout en restant reproducteur dans tous les sens du terme.

Par ces temps de bouleversements démographiques, d’explosion des flux migratoires, d’expression de réflexes nationalistes ou internationalistes tout aussi criminels, je tiens à vanter ce mot, cet outil qu’il convient de remettre sur l’établi au plus vite faute de quoi nous devrons ressortir à terme les outils du conflit.

asSILmil

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