vendredi 22 août 2008

UN CHOUÏA À L’EST D’EDEN BEACH


Toujours au rayon souvenirs de mes dernières vacances bauloises, signalons que d’ordinaire, lorsque je me rends à la plage avec ma tribu arc-en-ciel, après avoir quitté l’artère de mon Georges Clemenceau nous descendons celle du Général De Gaulle menant au remblais. Le long de la De Gaulle, Il nous arrive de faire escale chez Ar Poul Gwen, la meilleure crêperie de ce côté-ci de la Galaxie, à « la Fraiseraie » pour ses glaces succulentes ou encore chez MANUEL pour ses célèbres gaufres au Caramanuel. Une fois le sang chargé d’endorphines, nous allons nous poser sur le sable du côté du Punch’in Baule. Le Bar de plage préféré des petites frappes libéralistes mais pas seulement. A vrai dire, un endroit paradisiaque.

Sur les transats du Bar, les gamines se montrent superbes, leurs mères se font sublimes, les gamins, tout à leurs parades amoureuses de jean-Kevins à portable tactile, sont ridicules pendant que leurs pères ont quelque chose d’attendrissant.

Sur la plage, des nymphes blondes, brunes ou rousses exhibent leur fière poitrine de femelles occidentales n’acceptant pour seule soumission que celle à leur propre plaisir de félidé jamais vraiment domestiqué. Pendant ce temps-là, les autres femelles commentent les taux de cellulite alentours. Quant aux mâles en short, ils jouent au tennis de plage avec leurs compères, faisant parfois semblant de rater la balle histoire de reluquer innocemment, derrière leurs lunettes de soleil, quelque étoile filante dont son compère lui aura indiqué la direction par ce jet maladroit.

C’est ainsi, alors que nous étions ce jour-là tout à notre bonheur, un chouia à l’est de l’Eden Beach Bar, qu’un démon faisait une intrusion dans ce paradis...

Remarquant que nous sommes en pleine observation d’étoiles filantes et autres brillantes constellations, ma cousine Taos vient vers nous et nous annonce qu’une « aberration astronomique vient subitement de faire son apparition dans le continuum espace-temps ». Interrogatif je lui demande « de quelle aberration astronomique veux-tu parler mon joli petit lu ».

Je précise que Taos, ma cousine berbère, craquante et croquante, à la peau dorée tel un petit Lu, n’a jamais accepté l’appellation « petit beurre ». Elle préfère celle de "petit lu", 100% pure margarine de Constantine. Lulu, c’est elle.

« Celle d’un boudin hallal et de son salafiste-fucker » précise mon petit lu. Puis en nous les désignant d’un geste fier du menton, si caractéristiques des filles de Kahina, elle poursuit. « Vous ne les voyez pas, les deux suppôts de Baphomet qui viennent souiller notre petit coin de paradis avec leur turban intégral et leur kamiz ? Quand il voit ça, mon slip brésilien a comme une envie de se barrer ». Il s’agit en fait de deux couples arborant l’uniforme mahométan.

Je vous prie de bien vouloir lui excuser cette réaction empreinte d’une certaine véhémence mais cette crypto-berbere de Constantine, ayant Saint Augustin pour Icône, vit toute intrusion mahométane comme une menace du même serpent à sornettes qui aurait mené au péché originel.

« T’as raison, il y a comme un Bug dans la Matrice » lui répondons-nous, en cœur.

Une fois mis face à l’aberration susvisée, nous décidons de réunir conclave. Il s’agit de déterminer si pour une mahométane, le fait de parader, y compris en uniforme mahométan, dans une plage où la chair s’expose, où nos faces de chiens d’infidèles s’offrent aux rayons caressants du dieu Belenos et où nos lards de cochons grillent au soleil, ne manquant pas de rependre dans l’air ambiant des effluves porcines, est là un comportement bien hallal.

Alors que nous nous apprêtons à passer au vote délibératif, ma cousine Taos coupe court à toutes ces considérations théologiques un peu byzantine d’un « ne cherchez pas ! ces intègres là font juste du tourisme sexuel. Pendant que leur moitié, oups, leur quart, que dis-je leur centième se cache, eux matent à s’en cramer les rétines ce qu’ils ne soumettront jamais. »

Et Taos d’aller se jeter dans les bras de l’océan, poitrine à l’air, en rigolant et en chantonnant un petit air berbère, de moi inconnu.

SILim Ait Dar-al-Sulh

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est depuis la planète Marseille, où je me trouve aujourd'hui (pour des raisons quasiment professionnelles ;-)) que je réagis à ta prose.

Sans faire plus de commentaires sur le triste sujet de ton billet, je t'informe avec délice que je me rends moi aussi régulièrement à Pornic (et oui, pourquoi ne niquerait-il pas, lui aussi, ce bon vieux porc ?)pour une seule raison avouée : la Fraiseraie !! Les sorbets sont à tomber raide et j'ai le grand plaisir d'avoir déjà converti mes moufflets à ce petit rituel païen. Mais c'était trop facile, je n'ai aucun mérite.

@+,

LOLO45AUBORDDELAMéDITERRANNéE,POURQUELQUESHEURESENCORE.

SIL a dit…

Tu embrasseras Nathou, notre jolie sirène du vieux-port pour moi ;-)