mercredi 17 septembre 2008

GPA : LE REPUBLICOIN EST PRO-VIE


Après vous avoir révélé l’avis de la Vierge sur la Grossesse Pour Autrui (GPA), voici celui du Republicoin. Tout d’abord, que mes petits camarades républicains se rassurent. Même si j’aime chrétiennement ces brebis galeuses, je ne suis pas passé avec armes et bagages chez la Droite catholique. Il s’agit juste d’un peu de provoc, amusé que je suis de voir certains cathooligans développer des arguties de pharisien contre la GPA alors qu’ils sont censés être pro-vie. La Grossesse Pour Autrui n’est-elle pas on ne peut plus pro-vie ?

Quittant la provoc, je suis bien sur disposé à entendre certains de leurs arguments. De toute façon ils sont loin d’être les seuls à craindre la marchandisation du corps et d’éventuels dégâts psychologiques chez les acteurs d’une GPA, enfant y compris. Nous craignons tous, les dérives qu’expliquent aussi bien Sylviane Agacinski que le docteur René Frydman, notamment en matière de marchandisation du corps humain.

Mais voilà, je partage bien plus encore les avis de la ministre Nadine Morano et du professeur Israël Nisand. La marchandisation du corps humain n’est pas à craindre. Elle est déjà là ! Ceux qui ont les moyens d’avoir recours à une mère porteuse s’en vont en Californie, où les GPA sont autorisées, et depuis peu en Inde où les coûts de production sont bien moindres et la marge pour les productrices locales plus importantes. Manie du commerce équitable, quand tu nous tiens.

De plus et surtout, la marchandisation au-delà des faits est avant tout une façon de voir les choses, voire de les vouloir. Une vision dans laquelle Sylviane Agacinski s’enferre en invoquant ce looser de Marx et en hurlant à l’aveuglement. Ah l’éternelle lunette à borgnes marxiste et au verre brisé. Quelle absence d’imagination et surtout quelle myopie. Car une autre vision des choses est possible. Celle du don comme lien social.

Pourquoi empêcher des femmes ayant déjà satisfait leur désir de parentalité et souhaitant aider celles dont « le ventre serait cassé », de le faire à l’intérieur des gardes fous prévus par la loi ?

Qu’y a t il de plus beau que de sacrifier sa vie pour en sauver d’autres mais mieux encore de donner un peu de soi pour en permettre d’autres ? Faire don de ses organes, de son sang, de son sperme, de ses ovules, de son sein du temps des nourrices, de son ventre maintenant. La GPA n'est-elle pas que le principe de nourrice poussé au bout de sa logique ?

En effet, si l’on met de côté le lien affectif indéniable qui se crée lorsqu’une femme porte un bébé, étant donné qu’il ne s’agit ni de son ovule, ni du sperme de son mari, comment peut-on voir autrement ce don que comme celui que ferait une nourrice de son lait. Il ne s’agit après tout, très basiquement, que de nourrir de son sang un foetus puis un bébé.

Le fait de donner son sperme ou un ovule pose bien plus de questions, suppose d’être bien plus au clair avec soi-même, d’avoir tranché entre le désir instinctif de voir, à partir de notre semence, des bouts de nous un peu partout, et l’acceptation totale des conséquences du don, à savoir le renoncement définitif à ce bout de soi au bénéfice des futurs parents et surtout de l’enfant. « Tu es le fruit de ma chair mais tu n’est pas mon enfant. Tes parents sont ceux qui t’ont aimé avant même que tu sois conçu ».

Dans le cas d’une GPA, pour parler brutalement, il n’y a rien à trancher sinon un cordon ombilical. En quoi l’enfant pourrait appartenir à sa nourrice utérine ? En rien ! Tout comme les mères nourricières d’antan n’avaient aucun droit sur les enfants qu’elles allaitaient et ce même si des liens affectifs forts se créaient avec la nourrice ou les frères de lait. Rien ne justifie donc la possibilité pour la nourrice utérine de pouvoir garder l’enfant.

Voilà pour les droits des parents et de l’enfant. S’agissant de ceux de la nourrice utérine à ne pas devenir une marchandise, si chacun reste toutefois libre de disposer de son corps comme il l’entend, il y a une façon très simple d’éviter cette marchandisation.

En reconnaissant le rôle social de cette nourrice, en reconnaissant son don, en le valorisant par le biais d’une prise en charge et d’une rétribution assurée par notre société à travers la sécurité sociale. Et oui ! Simple et symboliquement fécond, non ?!?

Pour les rapiats qui froncent les sourcils en lisant ces lignes, ce n’est pas le faible nombre de cas annuels qui plomberont les comptes. Et puis à cadeau exceptionnel, reconnaissance exceptionnelle.

Les médailles étant à la mode, on devrait même décerner celle de la famille, voir la légion d’honneur, à ces nourrices d’exception.

SCHILtigheim

17 commentaires:

Anonyme a dit…

"En reconnaissant le rôle social de cette nourrice, en reconnaissant son don, en le valorisant par le biais d’une prise en charge et d’une rétribution assurée par notre société à travers la sécurité sociale. Et oui ! Simple et symboliquement fécond, non ?!? "

Moi ça ne me dérangerais pas la prise en charge par la sécu, mais mon pauvre SIL, ceci n'est qu'une utopie, vue que la Sécu bientôt ne prendra en charge que les personnes bien portantes...

Par contre, petite critique, je ne les nommerai pas "nourrices"...Car les mamans porteuses ne seront jamais les nourrices de ces enfants là...

Melle E

Anonyme a dit…

Ouille, ouille, ouille !

Pourquoi ai-je l'impression, pour la première fois depuis que je te lis, que ta théorie prend l'eau ? De l'utopie ? Non, ça ne m'a jamais gêné, au contraire soyons utopique ! Du "sans concession" ? Et alors ? C'est comme ça qu'on t'aime, fier et entier !

Non, vraiment là, c'est autre chose... comme si la belle mécanique du Sil avait des ratées, comme si ton bon sens et le mien ne prenaient pas la même route.

Troublant...

Faut que je gamberge grave à tout ça, et on en rediscute. J'ai peut-être raté des clefs. N'empêche que là, tout de suite, j'ai envie de te rentrer dedans et pas pour te faire un BB.

C'est grave Docteur ?

Sil ! Dis moi que tu aimes les femmes et que ton texte n'est que la conséquence d'un abus de jus de fruits frelaté !!! Sil, ne me quitte pas !!!!

LOLO45PASD'ACCORD,MAISALORSPASD'ACCORDDUTOUTAVECTOI!

SIL a dit…

C'est pas grave mon Lolo et oui j'aime la Femme mais aussi tous ceux qui nourrissent non pas un désir d'enfant ( je deteste cette notion qui pue le narcissisme ) mais bien l'envie, le désir, l'irrépressible besoin de parentalité, seul capable de compléter l'être humain... choses que l'on ne peut pas comprendre avant d'être parent.

Gamberge mon Lolo et tu verras que je n'ai pas forcement tort.

Gamberge sur chaque mot qui dans ce texte sont pesés au milligramme. Si tu savais le nombre d'heures que j'ai passé à gamberger sur cette question, à scruter mes tréfonds, mes héritages culturels comme tous ces instincts qu'Elisabeth Badinter nie, qui sont bien là et sur lesquels je reviendrai trés bientot...

Promis je ne te quitte pas ;-)

SIL a dit…

J'oubliais, ma théorie ne prends pas l'eau... je dirais plutôt qu'elle coule de source... non mais !

Anonyme a dit…

Certes, tu calfates très bien et tu écopes comme un dieu mais ton bateau fait cepandant eau de toutes parts.

La vie ne doit rien ni aux sciences, ni aux religions, ni aux philosophes. Procréer n'est pas un droit, ni un devoir d'ailleurs, c'est une fonction, une fonction irrépressible, à ce point ancrée en chacun de nous que lorsque nous ne procréons pas, nous simulons de le faire (avec un certain plaisir d'ailleurs).
Nous procréons depuis la nuit des temps pour maintenir notre espèce à la surface de cette planète. L'objectif, le seul, est celui-là.

Le désir de parentalité, ce besoin irrépressible d'avoir des enfants est une perversion de cet instinct de survie.

Aujourd'hui la survie de l'espèce humaine n'est plus liée à ses performances démographiques, bien au contraire. Mais nos semblables continuent d'agir comme si c'était encore le cas.

Faut-il encourager cela en donnant socialement du sens à des besoins individuels à peine conscients ?

Je vais oser un parallèle : certaines études laisseraient à penser que la population des pays développés devient obèse car le matabolisme humain est programmé pour résister à la privation mais non à l'excès. Le corps humain est fait pour stocker du gras chaque fois que l'occasion se présente et pallie ainsi les périodes de disette. Or dans les sociétés où abonde la nourriture le corps stocke sans jamais destocker. Du coup, ceux que la nature a malicieusement doté d'un métabolisme qui ne stocke rien, passent pour des salauds de privilégiés car on oublie qu'à quelques milliers de kilomètres de là, ou à quelques siècles de cela ils auraient été les premiers morts en cas de famine. C'est con, mais c'est comme ça.

Et bien c'est pareil pour l'envie de faire des gosses. Procréer est comme manger. C'est une fonction que les organismes divers et variés des êtres humains maîtrisent différemment. Pourquoi, dans une société comme la nôtre, l'enfantement prend à ce point une importance indue ? Ben parce qu'on a rien d'autre à foutre qu'à se regarder le nombril. Lorsqu'on veut absolument un enfant ce ne peut être que pour 2 raisons : pour soi-même ou pour l'enfant. Dans un cas on s'offre quelque chose, dans l'autre cas c'est un don de soit. J'espère que la nuance est perceptible.

Quand on veut donner quelque chose à un enfant, peu importe d'avoir été à l'initiative, à la commande de sa conception (j'emploie cette expression tant la procération médicalement assistée à pipé les dés) ou pas. Un enfant que l'on adopte ou un enfant que l'on vole, pourquoi pas, sera le réceptacle tout aussi idéal de l'amour parental qu'on sera prêt à lui donner.
Dans ce cas où est donc l'intérêt, sinon narcissique, à vouloir décider de la naissance d'un nouvel être humain pour se l'approprier pleinement. Avoir recours à une mère porteuse, c'est commander un BB, ni plus, ni moins. Comme on commande sa nouvelle playstation. Verrait-on les personnes maigres, dont je parlais en début de propos, demander à des obèses de grossir pour eux ? Peut-on se faire prêter les fonctions du corps des autres (5 sens mis à part, qui sont des fonctions sociales par excellence) au gré de nos imperfections respectives ?

Ma réponse à moi est non !

Non, à la FIVETE, non aux mères porteuses, non aux collectes de gamètes.

Ceci est bien entendu une position de principe sur laquelle je m'arc-bouterai, mais qui ne peut que se voir renforcée tant les dérives mercantiles (qui ne sont pourtant que de méprisables épi-phénomènes) sont prévisibles et, déjà, constatées.

Puisque nous vivons déjà dans "le meilleurs des mondes", je crains de voir un jour, bien malgré moi, des personnes qui donneront leurs organes à d'autres personnes.

"Hein, mais qu'est ce qu'il raconte celui-là ? Non seulement il semble ne pas savoir que la greffe d'organes existe, mais en plus il est contre, ce con ?"


A ceci près que je ne vous parle pas de donner un rein ou un bout de foie, ou même de la moëlle osseuse. Je ne parle pas non plus de faire dons de son corps à une banque d'organes, post mortem. Je vous parle de cette abjection éthique qui consistera, sous trop peu soyez en sûrs, à ce qu'un individu vivant cède son coeur, son estomac ou son pancréas à un autre individu vivant lui aussi, mais menacé de mort. Quand ce jour viendra où l'on décidera (avec tout le sérieux administratif nécessaire), de qui mérite de vivre ou de mourir, je ne serai plus très fier d'appartenir à cette espèce là. Et toi mon Sil, que diras-tu ?

Voilà mon avis, je le livre pour débat, pas pour conflit.

@+,

LOLO45CONCERNé.

Anonyme a dit…

Te souviens-tu, Sil, dans une de tes vies antérieures, m'avoir entendu tenir un discours similaire sur le même thème ? Te souviens-tu de la réaction de Didier à mon égard ?
Etais-tu de mon avis à l'époque ou, déjà, mon contradicteur ? Je ne m'en souviens plus tant la forme conflictuelle qu'a pris le débat a rempli ma mémoire au détriment du fond. Je le regrette.

Cela fait plus de 5 ans... vieux schnock !

@+,

LOLO45CIFé.

SIL a dit…

Tu m’excuseras de ne pas avoir été au rdv de nos promesses mais je suis rentré hier soir de wk toulousain où il faisait bien plus doux qu’à Paris. Me voici pour THE réponse mon Lolo.

Mais non, mais non crénom de nom, je n’écope pas comme un dieu puisque ma pensée est l’océan même de sagesse dont la vastitude affole les rivages de ta conscience et tes petons non taillés pour l’ampleur des marées atlantiques, l’ocean de ton Dalaï limace de pote, d’un Sildu Krishnamurti occidental, d’un Sil Aurobindo du couchant, du Kim Jong-Sil de Goret du Nord.

Bon trêve de conneries, car primo je n’ai absolument rien contre un petit sparring entre friends-partners et deux tu m’as servi une comparaison un tantinet confite dans sa propre graisse, mon canard. Or si j’aime la cuisine du Gers, je n’ai pas le droit d’en abuser.

Car mildiou, il ne s’agit en rien d’envoyer son pote pisser un coup pour soi lorsqu’il va aux chiottes alors que l’on est soi même trop engoncé dans le canapé à cause de la bière ou du coca-zero pour y aller, mais bien de choisir entre un fatalisme, un quiétisme darwiniste, et d’aider l’Humain a accomplir aussi bien sa vie que la vie, de tenter de réparer les mauvaises lois naturelles ou les défaillances de plutôt bonnes par un tantinet de culture, de lois humaines et de science ; de mettre la nature face à ces incohérences ou peut-être de choisir dans ces incohérences, ou mieux dans ce qu’offre la complexité de la Nature, afin de permettre à l’Humain d’avancer.

Là où je ne te quitte pas mon Lolo c’est que tout comme toi et notre Zemour d’amour un enfant n’est pas un droit, c’est un don, c’est la plus grande des responsabilités, une galaxie que l’on tient au creux de nos bras. Je te rejoins à 100% également, pour le suriner depuis des années, qu’il est préférable d’avoir un enfant pour l’enfant, plutot qu’un enfant pour soi, pour espérer régler ses problèmes de couple, combler un vide, donner un sens à sa vie alors que l’on est censé aider l’enfant à trouver un sens à la sienne. Sur ces deux points essentiels nous sommes d’accord.

La où je diverge c’est que lorsque l’on s’examine les tréfonds, on se rend compte que tout n’est pas si facilement indissociable. Même si émerge des fonctions supra-cerebrales du neo-cortex le souhait d’avoir un enfant pour l’enfant, les fonctions mammaliennes nous expliquent qu’on le désire aussi pour soi, en même temps que nos fonctions reptiliennes nous disent que c’est bien gentil nos conneries de mammifère doté d’un neo-cortex mais que l’on fait ça avant tout pour l’espèce. L’incompréhensible désir encore plus grand d’un deuxième enfant à peine le premier né étant là pour illustrer que tout ça n’est pas si supra-cerebral que ça.

Maintenant pour savoir que je ne te convaincrai pas avec cela, je vais faire dans l’argumentaire totalement déloyal, dans le coup bas cérébral à travers une argumentation de la pire espère. L’empathique. Tu verras c’est d’une efficacité redoutable. Sors les kleenex et apprête toi à rendre armes et principes.

Je ne te l’ai jamais dis avant, mais si je suis taillé comme un chêne galicien, mes glands ne sont pas en parfaite santé. Entre mon père qui a baigné toute sa vie professionnelle dans le White-spirit et ma mère dans les éthers de glycol de menage, les CMR ont produit leur effet différé sur la génération suivante. Surtout sur moi. Troubles de la reproduction. Du coup, j’ai dû subir quelques bonnes picouses qui ont suffisamment amélioré ma sève en même temps qu’elles me développaient les pectoraux, que j’ai dû degonfler à coup de pompes, pour que la science nous aide à mettre la petite graine dans l’œuf. Et oui, c’est ainsi que mes gosses adorés sont nés.

Ces petits bouts de nous, mi-moi, mi-mon-amour, sans lesquels je ne me voyais difficilement vivre dans la joie et l’allégresse, vivre que pour moi, sans rien à qui transmettre, sans personne à qui transmettre le reste de mon patrimoine génétique solide comme le granite, couilles mis-à-part, sans petit bouts à qui donner le meilleurs de moi-même, sans ces trésors qui m’ont fait comprendre des choses comme je ne les avait jamais comprises jusque là, sans qui je n’aurais jamais compris tout ce que je comprends depuis. Mes gosses, mes maîtres spirituels.

Aurais-je dû accepter de perdre, sans doute, l’amour de ma vie dont la souffrance de ne pas pouvoir enfanter aurait sans doute fini par la faire partir ?

Aurais-je dû accepter cela et remercier le ciel pour cette épreuve alors que la science dispose des moyens pour faire cesser cette souffrance, pour m’offrir ce Bonheur, offrir à mes gosses des parents aimants. Dis-moi mon Lolo ?

Et même si je préfère que la science ait réussi à faire que mes enfants soient la chaire de ma chaire et enfantés par leur mère, j’aurais accueilli avec toute la gratitude de l’univers le don d’une nourrice-uterine si le ventre de ma femme avait été cassé ou les graines d’un donneur si les miennes étaient définitivement moisies.

Je sais, c’est laid ce que je fais. T’es fais comme un rat dans les méandres de ton raisonnement finalement pas assez concerné.

Tu vois, il y a deux attitudes dans cette affaire. D’admettre celle prônées par les religieux qui nous demandent d’accepter notre karma, leur loi dite naturelle ou divine, engoncées dans un fatalisme morbide, un quiétisme désespérant, à la base de leur bizness et pouvoir, ce à quoi je me refuse, et celle plus positive essayant de trouver des solutions à ce qui nous empêche d’être, d’être entiers, d’être accomplis, sans pour autant tomber dans la folie ou l’orgueil de la toute puissance.

Si l’on ne peut pas tout désirer, tout vouloir et tout contrôler, souffrir quand l’on peut guérir, désespérer quand l’on peut devenir espoir, s’aigrir quand on veut aimer, se déshumaniser alors que l’on peut devenir pleinement humains, se flétrir alors que l’on peut s’accomplir, est une folie et finalement une insulte à la vie. « La vie est un cadeau » Jarod. Un cadeau pour l’enfant comme pour les parents qui le souhaitent.

Et même s’il nous arrivera toujours en tant qu’espèce de faire des erreurs monstrueuses, en ne voulant pas accomplir le meilleur qu’offre notre nature mais en cherchant à en accomplir le pire, même si dans des pays de merde tout sauf en quête de sagesse et de progrès, tout sauf détachés de l’obscurantisme, comme la Turquie ou la Chine, où l’on peut déjà kidnapper ou exécuter des gens pour leur voler un organe qui sera revendu au plus offrant, je fais suffisamment confiance à nos démocraties, à nos sages, à nos hommes et femmes de progrès pour ne pas rendre ces folies acceptables ou bien longtemps tolérables. Si nos démocraties savent parfois opter pour le pire, elles savent aussi en sortir, contrairement à d’autres régimes totalitaires d’ordre theocratique ou megalocratique qui ont surtout démontré leur capacité récurrente à la politique du pire…

Quand je te disais que j’avais gambergé des heures sur cette question, ce sont des centaines d’heures dont il s’agissait.

SIL super mais alors super-super-super-concerné ;-)

PS: Si la vie n'a pas attendu la science, je crois que sur bien des points elle peut lui dire merci. Et puis dans nos democraties ce n'est pas tant le surplus d'enfants qui nous guette que l'inverse, non ?!?

Anonyme a dit…

Salut Silou,

Pas de malaise à ce que tu te montre subjectif, voire même super-super-super-subjectif, vu que tu es super...super-concerné. En revanche, ne crois pas m'attendrir en mettant tes couilles sur la table car, outre le fait que les rognons blancs ne m'ont jamais fait saliver, je suis particulièrement insensible à la viande mâle, même en quête de tendresse et d'empathie. En fait, ce que tu sembles ne pas savoir c'est que je ne suis doué d'aucune empathie (à ce point c'est presque pathologique) et qu'en l'occurence je vais te faire la réponse digne de la plus grosse ordure qui soit : "m'en fout, c'est pas mon problème, t'as qu'à pas vouloir te reproduire !".

Mais ce serait un peu court et j'admets que si l'empathie n'est pas mon fort, j'ai néanmoins des capacités d'imagination et même d'analyse qui me permettent d'entendre tes arguments et de comprendre tes douleurs.

Allez, là on ne rigole plus :

Je ne prétends pas pouvoir me mettre dans ta peau d'ex-parent frustré dans sa parentalité, mais il se trouve que mon petit couple à moi aussi n'a pas forcément obtenu de la Nature toute la réactivité souhaitée lorsque l'envie d'enfant se fit pressante.

Point de piquouses pour moi, ni pour Madame d'ailleurs, car il se trouve qu'après des efforts de reproduction notables (plus de 2 ans) et intensifs (efforts pour lesquels je garde une affection toute particulière ;-), nous allions baisser les bras (mais pas le reste) et frapper à la porte des apprentis sorciers. En l'occurence, ce n'aurait été qu'une première éventuelle étape car nous ne savions pas de qui, Elle ou moi, venait "le problème". Or cette partie de l'histoire s'arrête là car c'est le moment qu'a choisi la petite graine pour ... on connait la suite.

Tout ce bla bla pour te dire que je me suis posé des questions moi aussi. Et que ma Chère et Tendre s'en est posées aussi,sans doute plus encore que moi. Et comme elle est du genre à partager ses questions, il a bien fallut qu'on en cause. Et bien figure toi que ce qui n'était que latent en moi jusqu'alors (mon refus de la procréation médicalement assistée), se forgea bel et bien lors de ces moments de doute et de tristesse. A une "injustice" ou plutôt à cette interrogation brûlante, j'ai décidé, comme tout être pensant qui se respecte doit être capable de le faire, d'apporter une réponse trouvée aux fonds de moi, au fond de nous, plutôt qu'au fond d'un cabinet médical ou d'une éprouvette.

Certes, je n'ai pas eu la malchance d'avoir à mettre en oeuvre jusqu'au bout mes principes, mes choix de vie. Et c'est un réconfort de tous les instants, c'est vrai ; mais reconnais qu'il serait injuste également que quiconque me reproche mes idées, voire m'accuse d'être complaisant avec moi-même au motif que je n'ai pas eu à les subir.

Mon choix était fait et j'entendais bien peser de toute ma demie-voix au sein de mon couple pour convaincre ma femelle d'accepter de copuler pour rien et de s'engager vers l'adoption ou je ne sais quoi d'autre. A ce stade, je ne vous cache pas que ce n'était pas gagné. Mais ce n'est pas ma faute si ma moitié n'a pas ma force de caractère et mes principes (à la con, oui, je sais, merci !).

Mais loin de moi l'idée de remercier le ciel pour cette "épreuve". D'une part, il n'y a pas d'épreuve, il n'y a que des aléas divers et variés (qu'on surmonte ou pas) et d'autre part, je ne suis pas maso. Et puis en plus, je ne parle pas au ciel, je ne suis pas fou !! Je parle à une petite médaille que je porte toujours autour de mon cou ! Ca au moins, c'est rationnel !

En me relisant, je me rends bien compte que c'est moi qui "t'ai quitté" mon Sil. En faisant un gosse "à l'ancienne" (ce qui n'exclut pas certaines fantaisies lors de la conception) je me privais pourl'avenir du droit à défendre (y compris par l'empathie) mon approche des choses. Mais au final, je sais bien que j'ai raison. Tout le respect et la sympathie que j'ai pour toi (et pour ton élue) ne changeront rien au fait que la procréation médicalement assistée, à l'échelle d'une société humaine, est un luxe d'enfants gâtés. Et quand bien même elle règlerait quelques drames humains majeurs (et je suis loin de prendre ces drames à la lègère, crois moi), je pense que ce faisant on choisit non pas le meilleur, mais le plus simple, le plus rapide et surtout, ne nous leurrons pas : le plus fructueux moyen!
Une civilisation comme la nôtre doit avoir mieux à proposer que cela.

Je te l'avais dit en commençant, c'est une question de principes.

Allons-nous nous opposer, jusqu'à la mort sur ces questions là ? Non pas !

Et pour une raison bien simple : ce que j'étais prêt à m'imposer, je sais bien qu'il serait malsain de l'imposer aux autres. Aussi, quoique très cynique, je peux faire preuve d'un peu de tolérance et comprendre, sans les mettre à l'index, des parents qui, dans un état républicain ne permettrait pas tous ce genre de pratiques irait un peu voir ailleurs si les gamètes y sont. Mais cela relève de l'intimité du couple, bien plus que du secret médical. Ni connivence scientiste, ni obsurantisme puant. Mais mettre en oeuvre ou promouvoir un système organisant cela, j'te jure mon Silou, pour moi c'est l'enfant d'Orwell et d'Huxley qui verrait le jour.

Crois moi, Sil, je suis l'avènement de cette nouvelle espèce d'Hommes que tu appelles de tes voeux : "Homo Aequilibrus" ! Je suis la plus parfaite incarnation de la sagesse humaine, tout en retenue et en intelligence. En mesure mais non en cadence. Ma réserve n'est pas de la peur, mon scepticisme n'est jamais de la résignation, mon entêtement est toujours porteur d'ouverture.


Bon allez, je rentre à la maison, j'ai faim.

@+,

LOLO45PASCOMPLèTEMENTDéNUéD'ARGUMENTS.

PS : prends soin de tes 2 abricots mal rasés et de ton téléscope en peau de paupière et, pour commencer, arrête de les sortir au beau milieu d'une conversation sérieuse !

SIL a dit…

Pourquoi me priverais-je d'arguments marteaux-pilon.

Avoue quand même que s'il lui arrive de tirer à blanc, ma grosse Bertha mérite de s'exposer comme d'exploser des arguments qui se disqualifient pour ne pas avoir atteint leurs objectifs alors que les miens s'inscrivent toujours dans le Kyudo !

Serieux mon Lolo, crois-moi, la procreation medicalement assistée ce n'est surement pas le plus facile, ni le plus simple ou plus fructueux moyen vu le nombre impressionnant d'echecs. C'est un combat de titans contre la fatalité et la résignation, un combat où tu te retrouves, sans bouclier ni armure, où tu te présentes l'âme à poil lors de chaque tentative...

Par ailleurs si seuls les enfants issus de ce genre de procréation étaient responsables du phénomène de l'enfant-tyran, vu leur faible nombre, l'ampleur du phénomène serait tout à fait gerable.

Cet outil procréatif et les questions qu'il pose sont les mêmes depuis la découverte du silex taillé. l'utiliser pour satisfaire un besoin vital (manger) ou pour exercer notre toute puissance. L'outil n'est pas sa destination. la destination est de notre seule responsabilité tout comme l'éducation que l'on donne à nos gosses. Elle est independante de la façon dont le sort nous les a accordés...

@bientot mon Lolo

PS: les médecins qui m'ont suivi ont été trés trés loin mais alors trés trés loin de l'apprentis sorciers. ils ont été formidablement humains dans tous les sens du terme. Je les remercie. " Putain ce que c'est bon d'avoir les boules"...

SIL a dit…

Sinon m'est d'avis que les prochains billets toujours autour de ce thème ne vont pas te plaire ;-)))

Anonyme a dit…

Ecris, écris ! J'aime te lire, même quand je ne suis pas d'accord avec toi... ce qui n'arrive finalement pas si souvent, s'en est presque inquiétant ;-))

Sur le reste, j'en resterai là, non que je sois à court d'arguments, ou que je déclare forfait, mais je pense que notre petit débat ne trouvera pas sa fin ici (et faut-il qu'il y en ait une ?). En plus, on pourrait lasser TOUS tes lecteurs : Melle E.

@+, ma pelote !

LOLO45CERTESUNPEURIGIDE,MAISAVECUNBONFOND.

Anonyme a dit…

SIL, j'espère que tes prochains billets sur ce thème ne vont pas parler du pseudo "instinct maternel", je ne sais pas pourquoi, mais je te sens arriver avec tes gros sabots...

On verra bien...
De toute manière je serai là pour te lire et te répondre...

Melle E

SIL a dit…

Tu me connais bien Melle E et tu as raison sauf que s'agissant d'un gros pecore comme moi on ne dit pas "gros sabots" mais "indecrottables sabots" ;-)

PS: Tu va voir, ça va te plaire ainsi qu'à mon Elisabeth badinter adorée mais qui "sorry to be positve about that" se plante completement sur cette question... comme je le demontrerai genialement encore une fois...

PS2: il y a une reponse dans "laicité poussive" s'agissant de tes exigences...

SIL a dit…

Lolo, je ne sais pas depuis quel fuseau spatio-temporel t'ecris mais ton commentaire du 20 sur Didier ne vient d'apparaitre que maintenant... bizarre.

A vrai dire je ne me souviens pas d'avoir participé à une telle discussion. Je sais qu'une fois vous êtes revenus nous rejoindre tous courroucés. On sentait bien que cela avait chauffé mais vous ne vous êtes par re-entendus sur le sujet de la dispute.

Anonyme a dit…

Salut !

Point de différence de fuseaux, mais parfois différents postes informatiques... mais je doute que cela suffise à perdre mes commentaires dans les limbes d'internet. La réponse à ce mystère est donc encore à découvrir. Je fais peut-être des fausses manip'. Avant-hier, j'ai découvert sur une imprimante réseau 3 pages de ton blog que je ne me souviens pas, mais alors pas du tout avoir imprimées. D'ailleurs pourquoi l'aurais-je fait ? C'est très anti-écologique et je n'ai pas l'habitude d'imprimer des trucs, juste comme ça. Bref, je débloque ou Blogger débloque.

Concernant la "dispute" avec Didier, je préciserai qu'elle ne fut pas la cause d'une brouille "à mort", mais c'est vrai qu'il était très colère ! Je crois même qu'il était un peu sorti de ses gonds, à un moment inapproprié. Le débat portait entre autre sur l'eugénisme, la procréation médicalement assistée et la stérilité au sein du couple. J'avais déjà quelques idées arrêtées sur la question... et le goût du débat viril mais correct.

@+,

LOLO45MéMOIRED'éLéPHANT,CARACTèREDEMULE,MAISDOUXCOMMEUNAGNEAU.

Santiago Chiva, Granada a dit…

Vidéo veut promouvoir une plus grande acceptation sociale des enfants dans l'Allemagne voisine.
http://es.youtube.com/watch?v=4vQEVqUTPUc
Après cette campagne, le taux de natalité a augmenté. En France, trop, quelque chose de semblable pourrait se produire. Un monde pro-vie est posible!
Santiago Chiva (Granada, Espagne)

SIL a dit…

Caro Santiago,

Personalmente soy y quedare "pro-choix" como se disse aqui en Francia. Que cada persona decida de su destino, de querer dar la vida o no.

Isto dito, la tua video es muy bonita, my bela.

Gracias y um abraço desde Francia