mardi 21 octobre 2008

LE DJEUNS, DE SOURD À ASSOURDISSANT


Du temps de ma stupide jeunesse le djeuns se contentait d’être sourd, sourd à la réalité, sourd à la musique de qualité, sourd à la qualité tout court. Sa bulle narcissique était le Monde et son baladeur participait à l’isolement. Ça faisait flipper les adultes mais au moins il ne faisait pas trop chier le monde. Les temps ont changé.

L’autre jour, dans la ligne de Bus d’une banlieue en toutes choses banalement suburbaine, voici qu’une bande de djeuns monte et se dirige vers l’arrière du car. Dés leur entrée, on peut dire que je les ai vus venir. C’est d’ailleurs pour cette raison que comme tous les vieux, dans les bus, je me mets le plus à l’avant possible.

Passons sur les keffiehs qu’ils portaient autour du cou. Cette serpillière politique qu’ils arborent en hommage aux femmes de ménage portugaises ou gazaouïes, je ne sais plus, après tout, leur sied à ravir. Vu qu’un adolescent, ça sue et surtout ça pue, autant qu’il éponge ses excès de sève le plus en amont possible.

Non ce que je voyais venir fut en plus de cette agression visuelle et olfactive, une autre de particulièrement criarde. Depuis quelque temps, j’observe en effet que tous ces cons, à peine montés dans un bus, ont tendance à dégainer avec diligence leur téléphone mobile afin de partager avec les autres passagers leur goût pour la musique hard discount. Ce fameux R’n’B qui est à la soul ou au rhythm and blues ce que leur Tokyo (M)otel est au Heavy Metal. Ou encore cette sous-techno qui est à la musique ce que la clé USB est à la clé de sol.

Bien évidemment, le tout à fond, dans un grésillement insupportable, dû aux piètres enceintes de leur téléphone mobile et ce au point qu’il m’est impossible d’écouter, à l’autre bout de l’autobus, ma propre musique diffusée sur mon iPod d’adolescent remittent.

Conclusion. Non seulement ils sont sourds mais visiblement ces handicapés tiennent à assourdir ceux qui ne le sont pas ou plus. Grands dieux, ce que cela peut être con, un Jeune. Pardon pour le pléonasme.

iSil

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