mercredi 19 novembre 2008

GAGNANTS-PERDANTS : ENNEMIS PUBLICS N°1 ET N°0


S’il te plait, ne m’en veux pas Jean-François car bien que n’aimant pas outre mesure tes idées, j’ai par contre toujours bien aimé tes films. Ne m’en veux donc pas d’avoir fait l’impasse ou plutôt le mur sur les deux derniers. Que veux-tu, tu sais ce que c’est, depuis que j’ai moi aussi des convictions, je tiens à les vivre à fond. Notamment celles exposées dans mon billet sur « l’homme extraordinaire ». Et oui, j’évite dorénavant de rendre immortel les criminels, préférant leur offrir ce qu’ils craignent le plus, le seul vrai néant, celui de l’oubli, celui d’un nom caché derrière un matricule, comme dans la série « Le Prisonnier ».

Aussi tu ne me délesteras pas des vingt euros que j’aurais laissés à la caisse pour aller visionner tes deux bobines en l’honneur de la très mauvaise bobine que tu présentes sur les dernières affiches promotionnelles, même pas en Barrabas, mais carrément en Christ Mel Gibsonien, le front sanguinolent. Le Christ te pardonne. Il sait à quel point la démagogie anti-étatique a toujours été quelque chose de tentant. Comme l’est ce que je pense faire. J’hésite encore, scrupules oblige, mais peut-être que j’honorerai tes deux vaches à lait cinématographique pour moutons de banlieue, en les piratant. Logique. Fais ton beurre sur le pis d’un criminel si tu veux mais ne me prend pas pour de l’herbe à brouter. J’espère mon cher Jean-François que tu me pardonneras cette petite infraction.

En parlant de moutons de banlieue, le plus drôle dans cette histoire, c’est que tous ces bourricots de rappeurs et autres morpions accrochés au bitume des Tours impuissantes de nos banlieues, vénèrent un ancien membre de l’OAS, l’organisation d’extrême-droite qui luttait pour que l’Algérie demeure sous occupation française, un gars qui était toujours volontaire pour « les corvées de bois » soit l’élimination des « Algériens un peu trop abîmés par la torture ». Désopilant, non ?

Une bien belle icône que cette ordure mégalomane, fils de bons bourgeois, castagneur de femmes, tortionnaire de journaliste, chasseur de Juge ayant commis l’outrage d’égratigner son mythe, et qui pouvait aussi bien dévaliser une banque que s’attaquer, le 21 juin 1973, aux 1,5 millions de francs que constituait la paye des employés de l’imprimerie Lang.

Quel homme, avec des « cojones » et tout et tout, que cet impuissant de la vie, cet handicapé ayant besoin d’un flingue pour béquille. Ce n°1 prétendra « j’ai choisi ma vie ». Foutaises oui ! À peine un animal avec pas plus de conscience qu’un charbon ardent, infoutu de bâtir, de subir, de supporter, d’aimer la vie, la vraie, la nôtre. Juste un vulgaire esclave, même pas d’un instinct de mort, mais bien d’un instinct de merde. Celui d’un bébé gâté, resté bloqué toute sa vie au stade anal.

Non, la seule chose qu’il a choisie, c’est sa mort. Il la voulait ainsi, il avait prévenu que ce serait sa mort ou bien celle des autres, « d’innocents », d’enfants, de pères et mères de famille, de gardiens de la paix publique. La République, bonne pâte la lui a offerte. Il peut la remercier. Une douzaine de balles. Une mort digne d’un félon, d’un traître à la vie, d’un traître à nos sociétés, d’un traître à tout ce que l’on s’échine à bâtir, jour après jour, litre après litre de sueur, goûte après goûte de sang, de sperme, de tout ce qui nous fait.

Et dire qu’on gratifie ce genre de ténias d’un numéro 1. J’espère moi qu’un de mes aimables lecteurs me fournira l’un de ses matricules de prison, bien anonyme et qui lui ira bien mieux que ce n°1. J’ai cherché en vain.

Tiens, histoire de rester dans les numéros et puisque d’un 1 à un 0 un rien les sépare, passons à l’ennemi public de la variétoche n°0, à celui qui portait en prison le matricule 8274 et qui se rappelle au même moment à notre bon souvenir.

Pas grand-chose en commun il est vrai avec le lascar précédent, si ce n’est toutefois la même hargne de bébé narcissique. La hargne du petit-bourgeois en mal de grandeur, qui rêve de tordre le réel autour de ses rêveries, ayant tout de même compris que lorsqu’on est une petite frappe anti-système, une pauvre loque haineuse, infoutue de l’assumer, puisqu’en perpétuelle quête nombriliste d’amour et de pardon, il vaut mieux finir, comme pour le n°1, ou commencer, comme pour le numéro présent, par s’afficher de gauche voire mieux encore, d’extreme-gauche.

C’est une couleur qui chez nous a la propriété magique de tout pardonner. Comme je l’indiquais du temps où je le nommais encore, les commentateurs parlent alors de « tragédie antique » ou de « crime passionnel ».

Non ! Le crime passionnel, c’est ce qui ce serait passé s’il s’agissait de l’une de mes filles et que je te croisais dans la rue, à peine quatre ans après ton crime. C’est que je ne suis pas doté de la même belle dignité urbaine que celle habitant les parents de ta victime. Ma dignité est pécore voire même païenne. Face à l’infâme on ne baisse pas les yeux et si justice ne nous est pas rendue, on voit pour le coup vraiment rouge. Quatre ans de prison pour seul prix ! Pauvres parents ! Même pas le temps de sécher les larmes, de panser les plaies...

Et l’autre maître chanteur qui pousse déjà la chansonnette moralisatrice, espérant revenir dans nos bonnes grâces en s’essuyant les charentaises sur notre président, en espérant nous mêler à sa paranoïa. Visiblement sa rage dépressive est toujours là. « Nous, on ne veut pas être des gagnants mais on n'acceptera jamais d'être des perdants (...) Pimprenelle et Nicolas, vous nous endormez comme ça, le marchand de sable est passé, nous on garde un oeil éveillé (…) Faut pas bouger une oreille, toutes sortes de chiens nous surveillent ». Ce perdant qui espère regagner gros à terme avec ses cerises en téléchargement gratuit cherche à l’évidence à nous endormir avec sa poudre aux yeux. Or même en piratage légal, je n’en veux pas de ses fruits pourris.

Car même dans le pire des cas, il y a de fortes chances pour que notre Nicolas ne fasse jamais autant de mal que toi !

La seule chose à propos de laquelle je partage ton avis, étant cette phrase « nous on a rien à gagner on ne peut plus perdre c'est déjà fait ». Et oui, pour l’essentiel, pour toi, c’est déjà fait ! Aussi, avec tes cerises déclencheuses de dies diarrhées, va donc pourrir et surtout ferme ta gueule ! Casse-toi tu pues et mâche à l’ombre ! Mâche en silence ! Allez mâche ! Remarque, à la limite, si tu tiens tant que ça à te rendre utile, compose donc le deuxième opus des « Murder ballads » de Nick Cave. Vu ton expertise, tu devrais y arriver. Mais de grâce, tais toi !

SILence !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Entre l'exécution peut-être un peu trop "martyrisante" (et donc "trop m(a)ythisante") de l'un et les 4 petites années de prison de l'autre (foutage de gueule ne devant rien à la célébrité du détenu, les prisons ne semblant plus faites pour y rester, de nos jours) n'y aurait-il pas eu 2 ou 3 décennies abêtissantes dont les partis politiques de gauche, PS français en tête, pourraient un peu assumer la responsablité ?

Je suis tout, sauf nostalgique d'un prétendu âge d'or, mais franchement quand on tue quelqu'un parce qu'on est trop con, ou trop bourré, ou trop drogué, ou les 3 à la fois, je vois mal les circonstances atténuantes qu'ont certainement dû voir les juges.

Par ailleurs, je ne comprends pas non plus comment une femme peut être assez conne, amoureuse, droguée ou alcoolique ou tout ça à la fois pour se laisser taper dessus par son mec. La mienne, si je lui colle une baffe (un peu d'éducation ne peut pas nuire ;-)) elle n'attendra pas d'être à l'hosto pour m'en recoller une, ou, si nécessaire, pour pratiquer un légitime droit de retrait conjugal, m'envoyant ainsi taper dans mes certitudes plutôt que dans sa gueule.

Enfin... sic transit gloria mundi!

@+,

LOLO45DERETOURDU974.

SIL a dit…

Heureux de te retrouver en grande forme, empli jusqu'au cratère de l'énergie du piton de la fournaise. Veinard :-)

S'agissant du Ténia public n°1 il n'est martyrisable et mythisable que par ceux qui sont capables de vénérer de telles bêtes. Ce n'est pas mon cas. Histoire de faire un peu de provoc je suis tenté de citer le grand Charles, non pas celui-là, l'autre, le Pasqua : "force est restée à la loi" !

Quant à l'amibe musical n°0, en effet, je suis d'accord avec toi. J'ai personnellement poussé le principe de précaution jusqu'à avoir transmis presque tous mes secrets de Ninja à ma femme qui pour le coup sait comment préparer aisèment un trés bon tartare de testicules en une fraction de seconde.

Des fois, je le regretterais même. La femme etant fourbe, le ninja l'etant aussi, l'addition fait que ma femelle s'adonne parfois à quelques petits coups de ninjette (konachi) sans que j'ai manifesté la moindre agressivité qui soit. Y compris pendant mon sommeil. Au reveil je me retrouve parfois avec des bleus qu'elle explique par son sommeil paradoxal au cours duquel elle répéterait les techniques apprises en journée. Tu parles!!! Enfin, ninja veux dire "endurer" donc j'endure...