jeudi 13 novembre 2008

LES EFFETS POSITIFS DE LA DESERTION


Après le temps du recueillement, place à celui des tirs de barrage. Pour notre président les « fusillés pour l’exemple » de la beaucoup trop Grande Guerre (1914-18) « ne se sont pas déshonorés ». Ils mériteraient donc les mêmes honneurs que ceux qui sont accordés aux soldats ayant accepté l’idée de l’ultime sacrifice.

Parallèlement à ça, le voilà qui dépose une gerbe au pied de la statue du « père la victoire », mon Georges Clemenceau, dont je signale à tous les amateurs de new-age que je suis la réincarnation officielle, reconnue par le Dalaï Lama et validée par l’office chinois des réincarnations, Clemenceau qui parlant des traîtres proclamait « pour les traîtres, douze balles dans la peau, pour les demi-traîtres, six balles suffiront ».

Aussi, qu’on me laisse déposer ma petite gerbe, et sur la déclaration présidentielle susvisée, et sur cette profanation de la statue de ma précédente enveloppe charnelle.

Que les mutins et autres déserteurs aient été victimes d’une très sale guerre, soit ! Ils méritent à ce titre notre compassion, notre chagrin et notre souvenir. Par contre, il est hors de question qu’on les place sur un pied d’égalité avec ceux qui sont mort les armes à la main pour notre Liberté ! Un déserteur reste un déserteur, sûrement pas un mort pour la France.

Alors certes, je dois reconnaître qu’une telle démarche offre comme effet positif celui de cajoler nos propres lâchetés. C’est si bon ! Elémentaire mon cher, lorsqu’on reconnaît les effets positifs d’une turpitude, que ce soit celle de la colonisation comme celle de la désertion, on lui donne une caution morale, on la valorise, voire on l’encourage.

Une petite fable ou mieux une affabulation morale qui fait grand bien à l’ego, qui permet de continuer de vomir sur nos militaires comme sur ceux des pays qui nous ont plus d’une fois libérés. Une bien belle berceuse qui permet à certains de dormir sur leurs deux oreilles sans avoir jamais à participer ou à se sentir concernés par le devoir de vigilance. De toute façon les chiens de garde du voisin d’à côté veillent sur leur sommeil. Bonne nuit les petits !

Ah cette manie à droite de positiver tout et n’importe quoi, depuis la discrimination jusqu’à la désertion, en passant par la colonisation ! Apparemment il y a, comme qui dirait, pas mal d’araignées qui se baladent sur les plafonds de l’Etat !

ClemenSIL, aux morts pour la France reconnaissant.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

JJG, grand philosophe et explorateur de l'âme humaine s'il en est, disait (ou plutôt chantait) : "aurais-je été meilleur ou pire que ces gens... ?"

La désertion en temps de guerre, c'est mal, OK ! Mais la guerre, c'est mal aussi (p'tain j'fais quoi, là ? On dirait Cali !!!) et je pense que l'instinct de survie est une chose merveilleuse que l'homme possède par dessus tout. La désertion quand des obus ou des gaz ne vous laissent pas la moindre chance objective de vous en tirer, quand un mort de plus ou de moins ne changera pas le sens de la guerre, ben cette désertion là on est tous susceptibles de la trouver séduisante.

Alors, las des discours repentants sur tel ou tel point d'Histoire, qui ne servent que la cause politique de celui qui les profère ! Je ne suis pas plus responsable à titre individuel des conneries de mes pères que lesdits déserteurs n'étaient responsables de la guerre qui les a broyés. Cela étant dit, essayons d'assumer collectivement l'héritage de tout ça, sans chercher à catégoriser les morts... il y a déjà fort à faire avec les vivants.

@+,

LOLO45DéSERTEURQUIREVIENT.

SIL a dit…

Si! Si! Je categorise car si tout peut s'expliquer, s'insérer dans un contexte (desertion, colonisation...) tout n'a pas le même sens, la même valeur morale.

Et même si je suis on ne peut plus d'accord avec mon JJG adoré car bien prétentieux celui qui pourrait prétendre ce qu'il aurait fait (encore que devant LA menace présente, j'ai déjà MOI choisi mon camp et le combat, avec tous les risques bien réels qui vont avec), si je suis d'accord donc, il n'empêche que SI j'avais déserté et si je désertais pendant que mes compagnons tombent, j'aurais mérité mes douze balles, Bang à la ligne!

Des tentations, des envies de déserter de tout un tas d'obligations (avec souvent de trés bonnes raisons) on connaît tous ça. Ce n'est pas pour autant que je trouve normal d'y céder, de le justifier, de s'y engoncer, draper qui plus est, très souvent, dans une mauvaise foi moralisatrice insupportable!

Anonyme a dit…

Je n'appelle pas à la désertion, je plains seulement le déserteur...

LOLO45BREF,POURUNEFOIS.

SIL a dit…

Bon, OK mon Lolo, J'accepte de les plaindre, un peu, un tout petit peu... ce sera là, l'expression de mon petit côté Fado...