dimanche 9 novembre 2008

OBAMA NO MERCI BEAUCOUP.


Pour rester dans le facho, j’en ai un peu marre de m’entendre dire par des gens qui n’ont suivi cette campagne qu’à travers les dépêches AFP qu’Alain de Chalvron lisait pour le JT de France2 depuis sa chambre d’hôtel américaine généreusement payée par le contribuable français, que mon choix pro-MacCain relèverait de motivations obscures, limite teintées de brun.

Or moi quand on cherche à me coincer entre des accusations de fascisme et l’argument massue « que fais-tu du symbole que constitue ce métis », j’ai tendance à aller bouder aux chiottes, au mieux en marmonnant « vos propos auront eu au moins quelques vertus laxatives », au pire en beuglant « vous me faites tous chier ! »

C’est là, aux toilettes, que je me suis rappelé avoir assisté gamin à l’une des premières élections post-fascistes au Portugal. Les législatives de 1980.

Une chose m’avait fortement marqué, la méthode utilisée par les militants des différents partis pour expliquer à la masse d’analphabètes de mon bled, comment et pour qui voter. Après pas plus de deux arguments bruts de décoffrage, ils dessinaient sur un papier le symbole de leur parti, celui qui figurerait bien en gros sur les bulletins de vote. Je venais de comprendre le principe du réflexe de Pavlov électoral. Associez une promesse à un dessin ou une couleur et le peu de mémoire qui fonctionne fera le reste. J’adorais voir les vieux autour de moi s’échiner à reproduire dans la gadoue des rues de mon village le symbole qui s’était le mieux incrusté dans leur cervelle.

Je crois que ma méfiance envers les couleurs politiques, les dessins et le simple slogan, ainsi que mon goût pathologique pour la lecture des programmes électoraux date de cette élection pour analphabètes. Voilà pourquoi je vais systématiquement bouder aux WC quand on vient me parler de ce que l’on n’a pas lu, à plus forte raison s’il s’agit de politique.

Cependant, pour être complet, ma manie de l’information ne s’arrête pas que là. Quand je vote, ou pas, j’aime bien savoir un tant soit peu, à qui j’ai à faire.

Manie qui m’a conforté dans le choix MacCain car outre un programme bien plus cohérent et bien plus tourner vers le futur, j’ai découvert un garçon très centriste, à ce point à la gauche de son parti qu’on le traite souvent de « Républicain de nom seulement ». Un centriste aimant traîner avec d’autres centristes tels que Joe Liberman, un ancien démocrate, devenu indépendant, pro-avortement et pro-mariages-homosexuels, longtemps pressenti comme le colistiers de mon MC.

« Qu’est-ce que je fais de Sarah Pallin ? » C’est simple. J’accroche sa photo au-dessus de mon bureau et je l’admire. Que voulez-vous, elle m’inspire. Plus sérieusement, en plus d’avoir mobilisé la base républicaine, ce choix représente à merveille ce qu’a compris la droite américaine, ce que comprend peu à peu la droite française et ce que ne pige toujours pas la gauche d’ici et d’ailleurs. Alors que nos bourgeois de gauche gardent cette prétention paternaliste à vouloir parler en notre nom, à notre place, de savoir mieux que nous ce qu’il nous faudrait, le bourgeois de droite a compris qu’il fallait, à nous autres laborieux, nous donner voix au chapitre. En somme, nous faire participer à la démocratie représentative.

Un choix que la gauche tacle souvent de façon condescendante en disant que les Sarah, les Rachida et les Fadela ne sont que des pions aux mains de la droite. Pas de soucis, à bien y réfléchir, nous autres enfants du petit peuple, de quelque couleur que ce soit, adorons être des pions lorsqu’il s’agit d’être aussi bien payés et aussi bien placés dans la société. Sérieux, quelle bande de nazes, ils nous font, tous ces pépères de gauche.

Mais revenons aux EUA et plus particulièrement à Obama qui au-delà d’un programme « y’a qu’à, faut qu’on » m’a fait marrer jusqu’au choix de son colistier. Joe Biden, un cacique du parti démocrate. Normal, n’ayant aucune expérience, Obama ne pouvait qu’essayer de s’entourer, comme on le voit y compris dans l’actuel choix de son équipe, des plus beaux croûtons de chez Washington, ce qui donne un goût particulièrement réchauffé à son changement. Alors que MacCain, en bonne vieille croûte expérimentée disposait d’une plus grande liberté de choix.

Mais ce n’est pas la seule chose qui m’a fait rigoler et qui m’a fait voir votre Obama avec une certaine circonspection.

C’est vrai, quoi, comment voulez-vous que je fasse confiance à un gars qui parle de solidarité, de redistribution des richesses, alors qu’il laisse sa propre grand-mère kenyane patauger dans son bidonville. Certes rien ne l’oblige à aider sa famille, néanmoins quand on gagne des dizaines de mille, que l’on habite un manoir et que l’on ne jure que par le mot « solidarité », on met ses actes en adéquation avec ses promesses politiques si on ne veut pas passer pour un gros charlot. Et puis je connais plein d’immigrés qui avec leur SMIC trouvent le moyen d’envoyer au pays la moitié de leur salaire, alors…

C’est comme son bref et unique passage en Irak. Qu’il soit contre cette guerre, soit ! C’est parfaitement respectable. Par contre qu’il ne rende pas visite régulièrement aux enfants de l’Amérique qui ont été envoyés là-bas, comme s’il les confondait avec les choix du gouvernement, a quelque chose de nauséabond.

Et puis moi tous ces gens qui croient que ce gars va calmer les relations internationales, adoucir la politique étrangère alors qu’il n’a ni réussi à calmer les aigreurs plus que manifestes de sa femme, ni celles de son pasteur Wright, me font bien sourire.

Aussi, parmi le millier de chansons inspirées par Obama, vous comprendrez que ma préférée demeurera cet excellent morceau de country cajun, interprété par Poor James and the Swamp Crows, « Obama, No merci beaucoup ! »

misSILe Maverick

2 commentaires:

Nina a dit…

On a celle là aussi qui vaut son pesant de cacahuètes.
Blog très regardé si j'en juge par le compteur.
C'est à vous dégoûter encore plus du ouèbe !

http://france-licratisee.hautetfort.com/

Allez, c'est bien puant mais il semblerait qu'il y ait un marché pour ça...

SIL a dit…

En effet, j'etais deja tombé une fois sur ce e-bouche d'e-gout... que veux-tu ?

Perso je suis favorable à ce que ces simples d'esprits, aussi fielleux qu'infantiles, se crament tous seuls leurs ailes de drosophiles...

Cependant...

D'un coté il est vrai que certaines succursales et militants de la LICRA tendent le bâton pour se faire battre en se trompant de combat (je pense notamment à l'affaire Truchelut)

De l'autre ce que je ne comprends pas, c'est que des gens puissent considérer la LICRA comme un bloc, oubliant que des débats houleux y ont lieu.. et que ce genre de lepenistes, dissimulant mal leur puanteur raciste, croient qu'ils ou elles peuvent déblatérer leur haine raciale des Juifs, des noirs ou des Arabes sans se retrouver poursuivis un jour par des associations anti-racistes.

Enfin, après tout, nos bons sauvages, véritablement indigènes, sont, tout comme d'autres amateurs de comportement primitifs, assez doués pour la victimisation et autre enfantillages paranoïdes...