lundi 26 janvier 2009

LE GAZON ET SON MAUDIT INSTINCT DE CONSERVATION.


J’entends souvent chez ceux qui ouvrent enfin un œil sur l’idéologie islamique comme un râle accompagnant l’écarquillement. « Mais les medias nous mentent ! Pourquoi les télés ne parlent pas de tout ça ? ».

C’est en général le moment où je tire mon petit plaisir de tant d’efforts.

« Ah non, ne me faites pas le coup du complot ou de la manipulation. Ne vous en prenez qu’à vous-mêmes ! Combien d’années et d’énergie, il a fallu déployer pour vous faire voir l’évidence. Combien d’entre nous, à droite, à gauche et au centre, ont recueilli pendant des années, vos insultes. Non, vous vous êtes manipulés tous seuls mes petits cocos. Nous ne vivons pas en dictature. L’info est accessible à celui qui la veut. Mieux, la réalité est là, elle défile dans nos rues comme dans celles du monde entier. Ne vous défaussez pas sur plus aveugle que vous car il vous reste encore un œil à ouvrir, sans parler de l’acquisition d’un instinct de conservation un chouïa supérieur à celui d’une pelouse devant une tondeuse à gazon… »

SILviculteur républicain

8 commentaires:

Anonyme a dit…

"On nous cache tout, on nous dit rien" comme dit la chanson...;-))

En même temps si on veut vraiment savoir on peut et encore plus aujourd'hui qu'hier...

Tu as encore raison...;-)))

Melle E

PS: Un petit lien que tu as du voir : http://www.dailymotion.com/relevance/search/qardaoui/video/x83jiw_gaza-la-lettre-de-cheikh-quaradawi_news

Tranxenne a dit…

"L’info est accessible à celui qui la veut."

Et c'est tout aussi vrai pour la culture.

Anonyme a dit…

C'est absolument faux !

Doter une population de moyens aussi énormes d'accès à l'information ou à la culture, sans l'avoir dotée de sens critique ou d'une capacité à comprendre en proportion, c'est priver la majorité d'y accéder réellement.
Ce n'est pas la masse d'infos émises qui doit être l'unité de mesure, mais la masse d'infos reçues et même mieux, la masse d'infos assimilées.

Asséner comme la vérité du siècle que l'info est partout c'est comme dire à un aveugle "mais enfin ouvre les yeux !" ou à un asthmatique "non, franchement, comment tu fais pour ne pas t'oxygéner ? L'air est partout !!".

Je pense à tous ceux qui sont coupés d'une info dans leur langue maternelle et qui ne maîtrisent pas encore leur langue d'adoption, je pense à ceux qui, bien que français en France, ne savent pas lire un texte simple et le comprendre immédiatement, je pense à ceux qui n'ont pas internet parce qu'un ordinateur ce n'est pas gratuit, je pense enfin à ceux qui, bien que sachant lire et disposant des moyens technologiques suffisants, sont comme noyés et ne savent vers quel média ou quelle source d'info aller. Qu'on ne leur jette pas la pierre s'ils se dirigent vers "la mauvaise",parce que ces infos là aussi pullulent et elles ne sont pas estampillées... tout ça n'est qu'une question de coup de bol.

C'était ma gueulante du soir,

Bonsoir !

LOLO45CONTRADICTEURNOTOIRE.

Tranxenne a dit…

Cher LOLO45,

Je me permets de réagir à votre commentaire exposant clairement une position tout aussi recevable qu’argumentée avec laquelle je suis néanmoins en désaccord partiel.

Tout d’abord, je considère que le sens critique ne s’enseigne pas. Il s’apprend. C’est un travail de soi-même sur soi-même. Je sais, c’est dur.

Le sens critique se développe par la curiosité et, partant, au contact toujours renouvelé d’œuvres ou d’opinions variées. Il s’entretient de la même façon. Curiosité et diversité développent le sens critique lequel favorise à son tour l’éclectisme et la curiosité.

Où la Culture avec un grand C rencontre la culture avec un petit cul

On admet d’ordinaire – à tort ou à raison – une certaine hiérarchie dans l’édifice culturel. Tout le monde est plus ou moins conscient que ‘Plus belle la vie’ (votre soirée sur TF1) n’a pas la même valeur culturelle que ‘la Mouette’ de Tchekhov par Virgil Tanase (votre soirée sur Arte). Entre les deux, une pression du doigt sur votre télécommande. Je ne parle même pas d’emprunter un livre à l’une des nombreuses bibliothèques municipales (et je passe sous silence vos suggestions sur l’analphabétisme qui, même s’il est soupçonné de croître, est loin de rejoindre les taux faramineux précédant l’invention, disons, du livre imprimé ou de l’école publique). Tout l’éventail de la culture est disponible au chaland moyen.

Alors pourquoi les gens (Aaaaaaaaaaaaaaah ! Les gens !!!) ne font-ils pas l’effort de goûter aux grandes œuvres intemporelles qui sont à leur disposition ? Ils n’en ont pas envie, tout simplement. Ils préfèrent se distraire d’une culture populaire sans prétention, ne requérant justement aucun effort de leur part. Je ne les en blâme pas. Cela n’a pas vraiment d’importance. Les gens ont le choix, ils le font à peu près en connaissance de cause, point. Si toi ou moi avons su faire le choix de la Culture, pourquoi pas les autres ? Sommes-nous des êtres supérieurs ?
Après je conçois qu’un type qui a passé huit heures dans un travail qui le lamine trouve plus de réconfort à regarder des jeux télévisés plutôt qu’à s’engouffrer dans un musée. Là encore des choix s’imposent. Choix de vie.

Je ne suis pas du genre à m’émouvoir de la pauvreté culturelle du citoyen moyen. Je n’ai pas fait vœu d’éduquer les masses. Qu’ils se débrouillent. Je persiste : les gens ONT accès à une culture édifiante, ils n’en font simplement pas le choix. Qui suis-je pour les conspuer ? Quelle supériorité objective un opéra de Fellini a-t-il par rapport à la saison 3 de Desperate Housewives ? Sans déconner. Tant que chacun trouve son bonheur…

Tout au plus peut-on arguer que la connaissance d’œuvres classiques (donc anciennes) développe chez ses amateurs – du fait de leur point de vue désuet, d’une façon de penser différente – un sens critique (tiens, tiens) qui manque à beaucoup de nos contemporains, trop attachés à leur époque et à ses certitudes, car ils ne connaissent qu’elle.
On peut aussi trouver chez les créateurs d’œuvres contemporaines un appât du gain qui n’existait prétendument pas avant (mais je n’y crois pas, l’appât du gain ne date pas d’hier).

Ce point clarifié, j’insiste sur le fait que je ne vois pas de différence fondamentale entre culture populaire et culture classique. Le pittoresque des planches (de théâtre) vaut bien celui de la toile (de cinéma).
Je suis aussi grand amateur de culture populaire japonaise (mangas, talk-shows, pop music, films de série B) et croyez-moi, on atteint régulièrement là-bas des abîmes en terme de mièvrerie, de crétinerie et de néant intellectuel. Mais j’aime bien. Alors pourquoi dénigrerai-je les passionnés de la Star Ac’ ? Parce qu’à l’heure du prime je suis en train de relire Chateaubriand ?

D’ailleurs cette opposition binaire (classique vs populaire) est trompeuse : c’est oublier que bon nombre d’œuvres classiques furent d’abord, dans leur temps, œuvres populaires – ce qui leur permit d’ailleurs de durer. Dickens, Hugo, Tolstoï… écrivaient pour le peuple.

- Partout, partout, on ne voit que des images de guerre.
- Pas moi, je lis Picsou Magazine.


Le problème est plus délicat concernant l’information. Contrairement à la culture qui est multiple et conventionnellement hiérarchisée, l’information est sensée être unique car objective. Elle est l’expression de faits indubitables. L’information est Vérité. Et c’est là que le bât blesse. Car l’information est en fait malléable et versatile : un même fait peut être utilisé pour raconter deux histoires différentes (Les journalistes sont les conteurs d’aujourd’hui). Sans même parler des mensonges purs et simples de certains médias, on pourrait se pencher sur les similarités entre journalisme d’opinion et journalisme d’information (qui partagent bien souvent les mêmes sources) ou bien . Sujet trop vaste pour être abordé ici. Revenons-en au sens critique.

Le sens critique s’exerce, dans l’information, par l’examen ponctuel d’opinions diverses et contradictoires. Pour cela on a besoin d’être soumis constamment à des positions différentes afin de pouvoir se forger le mieux possible une opinion par un effort de réflexion fut-il minime (même si le plus souvent on en arrive à ne plus pouvoir se forger d’opinion, coincé entre deux visions d’un même évènement). Bref la pluralité d’opinion est requise, et elle est disponible – chez nous, en démocratie – ou presque…
Si vous écoutez les médias français, voire même européens, sur des sujets dits importants (Moyen-Orient, Irak, Bush, Obama, Chine, environnement…) les points de vue sont strictement les mêmes. Ces sujets font consensus. D’ailleurs et en règle générale n’importe quel sujet extérieur à un pays donné fait consensus à l’intérieur de ce même pays (dans ses médias du moins). Flippant, non ? On pourrait se dire candidement que les gens (toujours eux) doivent bien se rendre compte qu’on leur répète toujours la même chose sur tous les tons, de gauche à droite en passant par le milieu. Mais si vous faites remarquer cette curieuse anomalie à un individu lambda, il vous rétorquera qu’évidemment tout le monde pense la même chose car c’est la raison même, voire la Vérité. Le mot est lâché. Le peuple, le bon peuple ne veut pas de l’information, il veut une Vérité. Un truc autour de quoi faire bloc.
Les gens donc ne se dirigent pas au petit bonheur la chance vers l’information, ils vont vers celle qui fait consensus. C’est rassurant. Ça réchauffe. Il fait froid. Bien sûr des médias alternatifs existent, des opinions à contre-courant sont exprimées mais les opinions véhiculées par le consensus sont toujours largement plus facile à endosser. Le sens critique a alors tendance à s’étioler.

Pour conclure : le sens critique se forge par son propre exercice. Il ne peut être inculqué.

Oui je sais, mes conclusions sont lapidaires.


Merci à vous mon cher LOLO45 de m’avoir accordé un peu de votre temps et aussi d’avoir poussé votre gueulante qui nous permet une discussion des plus intéressantes dans un cadre des plus agréables (les soirées de l’ambaSILdeur sont toujours un succès).

Je vous poutoune,
Tranxenne.

Nina a dit…

C'est la faute aux profs s'ils ne peuvent pas décrypter un texte simple les djeunes !
Le jour où les profs descendront dans les rues pour demander des élèves corrects, je recommencerai à espérer.
Pas de revendication salariale : juste des élèves qui respectent la notion de Maître et d'élève.
La garderie, c'est fini...On entre à l'école, au collège et au lycée en respectant le savoir, sinon plus d'allocs et plus de place au chaud près du radiateur.

Quand on voit des extraits de "entre les murs", ça me donne des envies de cogner du prof !
Ces débiles qui causent à peine français sont reçus en stars au festival de Cannes : On récompense quoi au juste ? L'inculture ? La débilité ? Le langage SMS ?

SIL a dit…

Je suis d’accord avec vous tous mes chéris :-))) tout en étant avant tout d’accord avec moi-même, à savoir que la démocratie impose au citoyen une tout autre responsabilité que celle d’être bêtement ou bêlement guidé.

AmbaSILdeur qui a gardé tous ses vieux Picsou Magazine.

Anonyme a dit…

"Pour conclure : le sens critique se forge par son propre exercice. Il ne peut être inculqué."

Je suis assez d'accord avec ça même s'il faut quand même un minimum d'instruction...Cependant en France, ce minimum est quand même largement dépassé...non?

D'autre part, là, je sens que je vais me faire lyncher mais je me lance, en ce qui concerne les personnes qui sont de langue maternelle française et qui ne savent et ne comprennent pas le B A BA et ne savent pas lire je demande : "Où étaient les parents quand leurs enfants allaient à l'école primaire"? Franchement, parfois ça m'énerve. Vous croyez quoi?
Pour les autres tout dépend aussi de beaucoup de la volonté des parents derrières...
Dans mon quartier, c'est surtout une population d'asiatiques, avec des parents analphabètes en français, n'empêche leurs enfants pour la plupart savent lire et comprennent ce qu'ils lisent. La preuve que pour les parents l'instruction et l'éducation (nationale) ont une valeur...

Bref...pas de temps pour aller plus loin...

Mais je pense vraiment que tout va ensemble...C'est un tout, l'accès à la connaissance, à l'instruction, à l'information, à la culture ou pas et l'esprit critique...

ça démarre au berceau...On ne peut pas tout demander à l'école (même si celle-ci est indispensable à bien des égards...), et ce n'est pas qu'une question de niveau social...


Melle E...

PS: je ne sais pas si je suis très claire...Sil traduira je pense, si besoin...lol

Anonyme a dit…

Pfff, ça m'apprendra à bosser, tiens !

Une journée, rien qu'une petite journée absent de ce lieu de perdition (et j'ai un mot de mon Directeur, en plus) et me voilà obligé de lire (et donc de réagir) à une tonne d'arguments plus ou moins à mon goût...

Pfff et re Pfff !

Là j'ai pas le temps, faut que je lave les gamins (et hop, un alibi domestique !).

Mais je persiste à dire qu'il ne suffit pas d'avoir le droit et la possibilité théorique d'accéder à quelque chose pour pouvoir y accéder réellement. A mon avis, c'est même structurel (mode d'organisation de notre société) comme problème et pas du tout conjoncturel (la faute aux / à certains profs).

Je reste ouvert et à l'écoute, mais je ne puis plus pour le moment.

@+,

LOLO45ENVEILLE.