samedi 3 janvier 2009

PLUS CHRISTIQUE QUE LE PEUPLE HEBREU, TU MEURS !


Toute pensée est le fruit d’un terreau culturel. Par conséquent si la pensée du Christ est le fruit de la pensée juive, il n’est pas incohérent de penser que le peuple hébreu est plus ou moins christique dans ses réflexes culturels. C’est peut-être idiot, mais je trouve ça logique.

En fait si je dis ça c’est parce que je les trouve sacrement bonne patte les Juifs en général et l’État Hébreu en particulier.

Voilà une population qui en Europe a subi pas loin de 2000 ans de haine, de discriminations, de persécutions, d’inquisitions, de pogroms, et même un génocide en bonne et due forme et qui s’évertue à ne pas nous haïr en retour, ni même nous détester, se repliant à peine, et encore pas majoritairement, dans un communautarisme d’autodéfense dès que la météo tourne au brun.

Non ! Ces gens-là, malgré les maintes et maintes crucifixions subies, préfèrent continuer de faire cause commune avec nos sociétés, de vouloir vivre avec nous, bâtir avec nous. Si c’est pas christique ça, qu’on m’explique ce que c’est d’autre. En tout cas de quoi rendre incongrue la persistance de la prière papale invitant les Juifs à la conversion. Plus christiques qu’eux tu meurs !

Mais vous allez arrêter de nous aimer, nom de dieu ! Enfin, c’est que cela va finir par paraître suspect. C’est que personnellement, tout chrétiens que nous sommes, nous vous aurions haï pour beaucoup moins que ça, voir comme c’est souvent le cas, pour rien du tout. Tout de même, faites donc un effort. Tout le monde chrétien sait que l’amour christique c’est une idée comme ça, de jetée en l’air, un idéal et non quelque chose de bien sérieux.

Enfin, grâce à dieu, après le véritable Golgotha que ce peuple a connu pendant la seconde guerre mondiale, le fait est qu’il a ressuscité, pour de vrai ! Avec un plus par rapport à Jésus. On a la preuve. Ils sont bien là et les stigmates saignent encore assez souvent.

À la différence près qu’au lieu de faire son Ascension au sens chrétien du terme, le peuple hébreu a fait son Aliyah selon un nouveau sens. Il a rejoint les Juifs qui demeuraient encore en Terre d’Israël, leur terre de toujours, avec pour objectif d’y vivre jusqu’à la fin des temps.

Le problème c’est que « chassez le naturel et il revient au galop ». À peine ressuscité voilà que ce peuple tombe dans les travers christiques susceptibles de le faire remonter sur la croix.

En effet, voilà une nation qui depuis sa re-création en 1947 subit à plusieurs reprises des tentatives d’éradication, menées à six (minimum) contre un, qui trouve le moyen de gagner les différentes guerres, et qui rend quand même des territoires conquis en gage de bonne volonté. Si ce n’est pas là encore, l’application du très christique « aime tes ennemis », je vous demande bien ce que cela peut être ?

Rappelons également que l’État hébreu, qui subissait par ailleurs des attaques terroristes sur son sol depuis des années, mit fin lors de « la guerre des six jours » (1967) à une nouvelle tentative d’anéantissement menée par ses voisins arabes. Un État qui conquiert lors de cette guerre le territoire jordanien de Cisjordanie et égyptien du Sinaï jusqu’à Gaza, mais qui tendra encore la main à ses ennemis en rendant des territoires, ou en maintenant sur place les populations, sans jamais penser à faire comme les Européens au lendemain de la seconde guerre mondiale. Au lendemain de cette guerre, du fait des redécoupages de frontières, 20 millions d’européens (allemands, polonais, italiens…) furent priés de rentrer dans leurs nations respectives.

Ici, alors que des centaines de milliers de Juifs sont priés de quitter les différents pays arabes où ils habitaient bien avant qu’ils ne deviennent arabes, n’aurait-il pas été normal que tous les Jordaniens de Cisjordanie partent en Jordanie et tous les Egyptiens de Gaza en Egypte. Visiblement pas pour les Israéliens qui se disent que toutes ces populations, descendant pour pas mal d’entre elles de populations juives islamisées, finiront par comprendre qu’il est préférable de vivre en democratie, sur le même bout de terre avec leurs cousins israéliens. Si ce n’est pas pécher par excès d’amour, ça ?

Un travers difficile à guérir. Car plus récemment, les voilà qui évacuent Gaza, histoire de donner un énième gage de paix. Or que récoltent les Israéliens ?

L’élection par la population de Gaza d’un gouvernement fasciste qui au lieu de s’occuper des besoins de sa population, ou de bâtir l’équivalent d’un État tel que Malte, Singapour, Andorre ou Monaco, préfère fabriquer de la frustration en même temps qu’il se dote d’infrastructures clandestines afin de continuer la guerre.

Conséquence, les roquettes se mettent à pleuvoir, ce qui engendre a minima un blocus. Qu’à cela ne tienne ! Par des centaines de tunnels, le gouvernement du Hamas, au lieu de faire venir vivres et médicaments, s’arme de plus belle. Résultat, il grêle sur la démocratie israélienne. Des roquettes fascislamistes tombent comme en leurs temps les V1 nazis sur l’Angleterre.

N’est-ce pas-là carrément ce que l’on appellerait tendre la joue gauche après s’être fait frapper la joue droite ?

Se rappelant quand même leur volonté première, à savoir vivre enfin sur leur tout petit bout de Terre, les Israéliens décident de répondre aux attaques avant de ne pouvoir plus rien voir. Et oui, les deux joues gonflent à vue d’oeil. Mais bon, comme ils ne peuvent décidemment pas s’en empêcher, vas-y qu’Israël prévient tout le monde qu’il va devoir intervenir dans le jours qui viennent, se privant ainsi de l’effet de surprise, tout en livrant l’aide nécessaire à la population de Gaza, en lieu et place du gouvernement du Hamas.

C’est-là que nous autres chrétiens, intervenons. Il était temps (!) En effet, comble de l’ironie, quelques nations chrétiennes, à commencer par la cité-État du Vatican, trouvent cela insuffisamment christique.

Comment expliquer sinon qu’ils soient incapables de faire la différence entre un régime démocratique qui attaque des milices totalitaires afin de défendre ses civils et un régime totalitaire qui attaque des civils en se réfugiant derrière ses propres civils. Comment expliquer qu’ils mettent sur le même plan l’agresseur et l’agressé, celui qui cherche la guerre et celui qui veut la paix, celui qui déclenche les hostilités et celui qui doit y répondre. Valant ainsi à peine mieux que nos gauchistes et nos fascistes domestiques, unis dans un pacte de non-agression derrière les milices fascislamistes afin de soutenir l’agression de la démocratie israélienne en attendant l’agression des nôtres. United colors of tyranny !

À l’évidence, d’aucuns souhaiteraient que les Israéliens continuent de donner l’exemple en matière de christianisme, à moins qu’il ne s’agisse de cette hérésie que l’on appelle quiétisme. Ils aimeraient tant qu’ils acceptent une bonne fois pour toutes de monter sur la croix. C’est peut-être ça finalement la demande de conversion formulée par la papauté. Ce à quoi il suffit de répondre au Vatican de ne surtout pas hésiter à montrer la voie en ouvrant les portes du Vatican au Hamas. Tas d’hypocrites !

Enfin soyons juste puisque l’Eglise, à l’image du cardinal Kasper qui en novembre dernier appelait Juifs et Chrétiens à « coopérer pour le bien de l'humanité, en nous opposant à toutes les attitudes antisémites, anticatholiques et antichrétiennes, et à toute forme de discrimination », commence à faire siennes les paroles que René Gutman, Grand Rabbin de Strasbourg, formulait en septembre 2001 lors du colloque judéo-luthérien de Dobogòkô (Hongrie). « A notre époque l'antisémitisme est antichristianisme et l'antichristianisme est antisémitisme ».

Une, en tout cas, qui refuse de verser dans l’ambiguïté est Angela Merkel, cette fille de pasteur, qui tente de ramener tous nos crétins maison à la raison, en rappelant le droit pour Israël de vivre en sécurité et qu’il est parfois préférable de montrer de quel bois on se chauffe plutôt que vouloir en faire une croix sur son destin. « La responsabilité de l'évolution de la situation dans la région incombe clairement et exclusivement au Hamas ». Bien dit Angie. Israël for ever !

Et si le retour du Christ n’était pas tout simplement le retour de sa nation, la résurrection d’Israël. Pas mal comme métaphore messianique, non ? Et dire qu’il aura fallu attendre bibi pour enfin comprendre la portée de la pancarte clouée au-dessus de la croix :-) INRI. Jésus de Nazareth Roi des Juifs ! Non pas le souverain des Chrétiens mais bien un roi juif ! Et oui !

SILomon

Illustration : Photo de Robert Greenebaum

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Très beau quoique un peu tiré par les cheuveux mais pas mal pour un début d'année!!

Melle E

SIL a dit…

Totalement original et radical comme raisonnement mais plus j'y pense et moins je le trouve tiré par les cheveux. Elementaire, même, je dirais :-)

Anonyme a dit…

On peut dire ça élémentaire ;-)))

Bien que...bon pourquoi pas.

Petite question: Je te cite :
"Il est parfois préférable de montrer de quel bois on se chauffe plutôt que vouloir en faire une croix sur son destin."

T'as fait exprès??? ;-)))

Melle E

SIL a dit…

Un peu que j'ai fait exprès... élémentaire non ??? Vraiment aucun respect à attendre des potes qui vous connaissent trop bien, vraiment (pour être prophete faut décidement aller trés loin) ;-))))

@bientot