vendredi 6 février 2009

LUTTE DES CLASSES OU BIEN SIMPLE EGOISME


Je ne sais pas s’ils ressusciteront le communisme ou s’il s’agit des montées de température liées à la fermentation des tissus du cadavre en décomposition, en tout cas une chose et sûre, ils font feu de tous bois nos Gauchos. Avec la moindre brindille, ils vous embraseraient Rome, la City de Londres sans oublier Manhattan, et avec la moindre déclaration qu’elle soit dite sur le ton de la plaisanterie ou de la fanfaronnade, ils vous écriraient suffisamment de tomes pour pouvoir bâtir une ziggourat à la gloire de tous les phantasmes humains.

C’est ainsi qu’il suffit à Warren Buffet, l’un des hommes les plus riches du monde, de déclarer en plaisantant au sujet de la baisse d’impôts décidée par l’administration Bush « la guerre des classes existe, c’est un fait, mais c’est la mienne, la classe des riches, qui mène cette guerre et nous sommes en train de la remporter », pour que le Gaucho de sévisse, en l’occurrence François Rambo Ruffin vous ponde en 2008 « la guerre des classes ». C’est bien connu, les riches n’ont pas d’humour. Bouh, regardez ces ogres d’ultra-libéraux, qui après avoir tenté de nous faire croire que la lutte des classes était une lubie marxiste, admettent enfin eux-mêmes qu’il s’agit de quelque chose de bien pire. « La Guerre ». Cachez vos enfants, ils vont venir les manger. Portnawak !

Rien de bien original cela dit. Avec des bribes de phrases et des tonnes de faits tordus au-delà des limites de la résilience, Naomi Klein démontre, si l’on peut appeler ça ainsi, dans sa « Stratégie du choc » qu’un complot neoconservateur, mené à base de guerres et de crises provoquées, est à l’œuvre afin d’ultralibéraliser le monde et établir un Reich de mille ans. La victoire d’Obama étant sans doute la preuve ultime du complot tout comme les demandes frénétiques de régulation et d’aide étatique dans le cadre de l’actuelle crise de l’an 9.

Rien d’original et rien de nouveau. Il y a de ça quatre ans, il avait suffi à Ron Suskind de révéler dans un article pour le New York Times la teneur d’une conversation avec un conseiller du président Bush, sans doute Karl Rove, qui soit en fanfaronnant, soit en s’amusant déclarait « Nous sommes un empire maintenant et lorsque nous agissons, nous créons notre propre réalité » pour que pas mal de monde se mette à délirer, à nous la jouer « Matrix », à commencer par nos infantiles gauchos.

Non, sérieusement, vous y croyez à toutes ces fadaises, que la réalité est contrôlable, que les riches se réveillent chaque matin en se demandant ce qu’ils vont pouvoir faire pour casser du pauvre. Vous en connaissez beaucoup des patrons qui toute la journée ne seraient obsédés que par une chose, faire la nique au salariat. Quant au réel, nous ne sommes pas fichus de prévoir la météo à delà de trois jours et nous serions capables de « créer » la très quantique réalité humaine en prévoyant toutes les possibilités. Mais oui ! Mais oui ! Et « Matrix » c’est une analyse du réel, peut-être ? Non mais dans quel monde virtuel vivent ces gens-là. Yes Wii cans !


Que chacun, Etats y compris, défende ses intérêts, cherche à tirer la couverture à lui, en estimant être dans son bon droit, c’est une évidence. Nous sommes tous comme ça. Tout comme s’exprime bien évidemment un égoïsme de classe sociale, de catégorie socioprofessionnelle, corporatiste, appelez ça comme vous voudrez. Fonctionnaires contre salariés du privé, patrons contre employés, actionnaires contre producteurs, actifs contre inactifs, jeunes contre vieux, femmes contre hommes, contribuables contre Etat, sans oublier tous les nuanciers possibles. Maintenant de guerre, je n’en vois pas vraiment, non, excepté dans les cervelles de ses concepteurs tels que François Rambo Ruffin et ses biffins…

SILalutte finale

8 commentaires:

Anonyme a dit…

à la gloire de tous les phantasmes humains

Fantasmes, avec un F et non un PH.

"Phantasm" c'est anglais, comme "phantom".

SIL a dit…

ça depend; en language psy, les deux existent avec un sens différent:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fantasme

Anonyme a dit…

D'abord :
> en language psy
Langage, avec un G seul et non un GU.

"Language" c'est anglais, comme... euh... comme Bigueben !

Et ensuite :
> http://fr.wikipedia.org/wiki/Fantasme
ben, oui, comme vous l'écrivez vous-même : "F"antasme
Parce que
http://fr.wikipedia.org/wiki/Phantasme
explique que phantasmer est de l'ordre de l'inconscient tandis que fantasmer est de l'ordre de la pensée consciente.

Donc, oui, ça "dépend" mais il faut arrêter les doses de relativisme multi-culturel parce que dans votre texte ça ne dépend pas : c'est bien des fantasmes dont il s'agit.

SIL a dit…

Bravo et merci, vous avez guagnez toute mon estime ;-) Pour tout vous dire comme je n’avais pas envie d’écrire « tous les fantasmes et phantasmes humains » pour des raisons de lourdeur, j’ai fusionné les deux genres, conscient et inconscient, dans mon « tous les phantasmes humains ». Maintenant si ça vous ennuie à ce point, je veux bien simplifier avec un bon fantasme bien de chez nous. À vous de voir. J’suis sympa quand même, non ?

Sinon, je me demande subitement si ici (3e paragraphe) j’aurais dû utiliser phantasmes plutôt que fantasmes :

http://republicoin.blogspot.com/2008/08/sin-un-vulgaire-probleme-de-bobine.html

Anonyme a dit…

Ouhhh, qu'il est chatouilleux le Sil !!

@+,

LOLO45FANTASMEAMBULANT.

SIL a dit…

Tu me connais, j'ai toujours aimé les toutouilles, poupouilles et autres poutous.

Sil chatouilleux mais pas soupe au lait

PS: alors, avis au vote populaire, kèkejelaisse, "fantasme" ou "phantasme" ?

Anonyme a dit…

Aucun des deux, votre texte est une giclée de cynisme. François Ruffin est un insigne journaliste et ce livre pose une problématique légitime.

Vous êtes méprisant(e) et méprisable!

Un biffin.

SIL a dit…

Au mépris du danger, permettez-moi de tapoter du bout des doigts l’insigne flamme du biffin inconnu que voilà.

« insigne journaliste »… ouah, ça c’est de l’argument d’autorité ! un argument au bord du lapsus révélateur, « insignifiant » étant bien plus d’à propos :-)))