vendredi 24 avril 2009

LA TURQUIE : « LE PAYS DES FOUS »


Si cela ne tenait qu’à l’existence d’individus comme les écrivains turcs Orhan Pamuk, Ahmet Altan ou le collectif d’intellectuels qui appelle à reconnaître la souffrance infligée aux Arméniens d’Anatolie, la Turquie mériterait d’être accueillie à bras ouverts dans l’Union Européenne. Mais voilà, d’une part, on ne procède pas à un tel choix géopolitique sur de telles considérations, et surtout ces Turcs admirables ne représentent pas vraiment la réalité de leur pays.

Car la Turquie est « un pays de fous » comme l’explique Ahmet Altan dans un article daté du 19 février dernier. Un article où il dénonce les agissements de l’état-major et d’enseignants qui selon lui élèvent une nouvelle génération d’enfants turcs dans la haine de l’Arménien. En effet, sur ordre de l’état-major, a été diffusé récemment dans toutes les écoles primaires le DVD raciste « Sari Gelin ». Une démarche que Monsieur Altan résume ainsi : « Tu assassines plus d’un million d’Arméniens, tu effaces les traces des Arméniens de l’Anatolie, tu spolies leurs biens et par-dessus tout, tu montres aux enfants des vidéos disant voilà ce que les Arméniens nous ont fait ».

DVD auquel s’ajoute cette affaire de président d’un syndicat enseignant qui fait distribuer du « helva » (sucrerie orientale) en hommage à Hitler et une récente analyse des manuels scolaires turcs pour le moins inquiétante. Les Turcs y sont décrits comme « supérieurs à tous les autres ». Des manuels où les identités turque, musulmane, hétérosexuelle et masculine y sont glorifiées aux dépends des autres identités et nationalités.

Un « pays de fous » que l’on voudrait faire entrer dans l’Union Européenne, un pays qui non seulement ne soigne pas ses folies passées mais qui les entretient. Une entrée voulue par nos eurocrates quitte à se rendre coupables de recel de crime contre l’humanité. Une entrée voulue aussi par la baudruche Obama qui avait promis d’œuvrer à la reconnaissance du génocide des Arméniens et qui pour l’instant œuvre surtout à ce qui ne le regarde pas sans même que cela ne satisfasse les autorités turques.

Alors que le président Obama n’a toujours pas employé le terme de « génocide » lors de son discours tenu à l’occasion du 94e anniversaire du génocide arménien, le président Abdullah Gül s’est plaint du fait que son homologue américain n’a pas honoré dans ce même discours la mémoire des Turcs assassinés par les Arméniens. Honneur aux bourreaux ! Comme le dirait Monsieur Altan, « non mais quelle bande de barjots ! »

SIL de Sassoun

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