vendredi 24 juillet 2009

CHAPITRE 3 « MOBILISATIONS » (1/4)


Constitutionnix avait vu juste encore une fois. Dés ce matin-là, des commandos en tenue de camouflage quittent le fort « Boitedecom » en lançant des cris de guerre tels que « 80%…Enfin proprios de l’assemblée…On ne va pas se laisser emmerder ! ».

Armés de verve acide, ils font les premiers kilomètres camouflés à l’aide d’un très efficace sourire d’apparat enseigné par Démagogix, et d’un polo SPQR histoire de se fondre dans les jeunes actifs. Leur objectif : prendre d’assaut le bourg Televisium. Un lieu stratégique.

Le Plan prévoit qu’ils soient récupérés un peu plus loin, en aval du fleuve Hertzien, par des vedettes rapides que BadBercix leur envoie depuis son repère. Des embarcations qui remontent le fleuve Hertzien jusqu’à son confluent avec la rivière Oisive. Là, ils débarquent pour poursuivre par la route Kathodique qui les mène jusqu’au bourg visé. La bataille est brève. Ayant toujours été de faible résistance, le bourg Televisium s’offre facilement au nouvel occupant.

Dés cette journée, ils contrôlent presque tous les pigeons décodeurs, dont les habitants de Televisium sont les dresseurs. Des pigeons décodeurs, qui installés sur les antennes émettrices, se mettent alors à roucouler en dodelinant la tête une bien étrange rumeur.

Cette rumeur conte que l’on va réduire le pain des anciens, que seul le peuple travailleur cotisera plus en charriant les lourds sacs de blé, d’orge et d’avoine, dans les silos de prévoyance. Le seul peuple travailleur portera jusqu’à ce que ses vieilles jambes se brisent .

Pendant ce temps, le Baron et sa suite se goinfrera dans d’interminables ripailles, fermera ses greniers à la solidarité et en déplacera le contenu dans de gigantesques coffres hors d’atteinte. L’orge, l’or et les ballots de soie seront ainsi confisqués au bien commun ; confisqués et gardés par les terribles Trolls des montagnes ; Confisqués et comptés inlassablement par les gobelins gris des cavernes helvètes ; comptés et entassés sans cesse dans les coffres sans fond des vampires du bien commun. Le Baron rira, repus, bronzé, massé sur une île ensoleillée, protégée par des caïmans géants. Le Baron se gausserait du peuple qui plie, qui casse et qui se rend à la Rente.

La vision accompagnant cette rumeur fait frissonner le vénérable druide mais pas seulement. Tous les habitants d’intérêt général sentent un même frisson leur parcourir l’échine. Un frisson qui sonne l’heure du rassemblement. Chacun se dirige alors vers sa maison de quartier où il retrouve ses confrères.

Dans chaque assemblée, chacun discute, réfléchi, se dispute perturbant le sommeil de l’astre du Jour dans cette longue veillée sociale. De chaque maison devront sortir des délégués qui sur la place centrale du village délibèreront quant aux actions à mener.

En attendant, alors que les douze déesses de la nuit défilent dans le ciel, des éclats de voix aux accents tribuns encore imberbes bourgeonnent. Les animaux de la forêt, les lutins, les fées écoutent ces discussions, un peu perturbés par tout ce tumulte peu festif.

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