lundi 10 août 2009

CHAPITRE 6 « LA MARÉE, FLUX ET REFLUX » (5/5)


S’ensuit une longue marche qui restera dans les mémoires comme la longue marche des mis en retrait.

Alors que Monseigneur assiste, joyeux, à la fin de la dispersion des vagues contestataires, Vendesassurancestourix vient le voir pour lui signifier que sa cavalerie a envie de pousser plus loin l’avantage. Une bonne idée. Monseigneur lui accorde son expédition punitive. « Va avec tes braves ! Prends à ta guise serfs et trophées ! » Vendesassurancestourix rejoint ses collègues, tout excité par la chasse qui s’annonce. Rejoignant ses compagnons, il fait un petit crochet par le bosquet où se cache encore Petitfascix et son infanterie charognarde qui espérait retirer de la bataille quelque chose à se mettre sous la dent, pour se moquer d’eux. Petitfascix se dit intérieurement « Va imbécile ! Épuise donc tes forces ! Mon heure viendra ! »

En attendant, c’est l’heure de Vendesassurancestoutrix et de ses compagnons. Telle une meute trop longtemps retenue, ils se ruent à la poursuite des bataillons d’Intérêt Général. « Yah Panzer ! Yah Leclerc ! Yah Chrysler ! Yah Maha ! » crient-ils en étrillant leurs montures. Empressés, assoiffés qu’ils sont, cherchant à l’horizon leur proie déjà loin, ils décident de couper au plus court. Pour cela ils éventrent la masse inerte que constitue maintenant la piétaille.

Heureusement pour nos amis, cette cavalerie stupide se trompe de chemin. La route qu’elle prend les éloigne de nos combattants. Malheureusement elle conduit ces cavaliers droit sur le village Intérêt Général, désormais sans défense. Enragés de ne pas rencontrer l’armée en retraite, ils se vengeront sur le village, ravageant les faubourgs, pillant et emmenant captive, une partie de la population.

À cet instant, nos amis se trouvent encore loin du village, ignorants des dégâts produits par la cavalerie soumise aux désirs de Dark Spéculator. La route est encore longue. Alors que Didactix ronge son frein, se disant que rien ne sera possible sans le réveil et le sursaut de la masse enchaînée, la troupe traverse une jolie forêt. Soudain un épais brouillard s’abat. Nos amis ne voient plus leur route. Le seul point de repère qui demeure est une petite rivière sur leur droite. Ils décident de faire une halte. Didactix en profite pour continuer de réfléchir tout en suivant du regard les vaguelettes qui dansent sur le courant diaphane. Il ne réfléchit pas bien longtemps car une jolie jeune femme, blonde comme le maïs, fait soudainement irruption dans son champ visuel. Didactix s’arrête net. La jeune femme s’approche de lui en souriant. Et son sourire est comme un éclair mettant dans le mille. Didactix est touché par la foudre en plein cœur. Il ne bouge plus. La jeune femme se trouve maintenant toute proche de son visage. Quittant un instant les yeux de Didactix, elle approche ses lèvres de l’oreille gauche de Didactix, où elle y déverse un clapotis continu de paroles.

« Je m’appelle Loanamélusine, la fée des piscines. Le grand dieu Lugh m’envoie vers toi. Le grand dieu solaire, Lugh le polytechnicien, Lugh le grand savant, Lugh le grand artisan m’envoie vers toi pour que je te guide sur le chemin de l’épée magique. Trouve l’épée sacrée gardée dans l’au-delà. Trouve l’épée pourfendeuse d’injustices. Cherche l’épée qui porte un nom de tonnerre. Trouve celle dont tu devras deviner le nom pour libérer le pouvoir. Pour la trouver, il te faudra chercher la porte du monde d’en-bas. Pour trouver la porte de ce monde, retrouve McAfyx le Pirate. Trouve-le et poursuit ton destin ».

Didactix toujours paralysé n’ose rien dire. Loanamélusine s’écarte doucement de lui après avoir frôlé ses lèvres. Elle lui sourit toujours. Puis elle se jette dans la rivière. Son buste sort une dernière fois de l’eau. Son maillot de corps trempé, marquant sa jolie poitrine. Ses boucles blondes soulignant les traits de son visage et son joli regard. Elle sourit encore une fois puis disparaît. Didactix se retrouve bête au bord de cette rivière, devant sa copine Syndicaline et ses autres camarades morts de rire.

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