jeudi 8 avril 2010

« L’Encerclement » ou quand la pensée unique projette encore et toujours sa pathologie sur le libéralisme


Visiblement, « l’Encerclement », le brûlot antilibéral de Richard Brouillette est à ce point caricatural que même le chroniqueur de chez Libé ne peut pas faire autrement que de le dézinguer (article ci-après). Un brûlot ridicule qui s’ouvre sur un pitoyable ramonage de Ignacio Ramonet, l’un des fumistes du Monde Diplodocus « Là où il y avait un parti unique, maintenant il y a une pensée unique, […] une solution unique, la solution qu’apporte le marché, pour la totalité des activités de notre société […]. C’est pourquoi on peut parler d’un régime globalitaire. » (introduction visible ici...)

Ce qui nous porte encore et toujours à rire de leurs petites reductio ad Hitlerum, de leurs pathologiques projections totalitaires, et surtout à leur rappeler ce qui suit.

Contrairement à vos délires, dans notre soi-disant régime globalitaire-liberal-nazi, aucun d’entre vous n’est obligé de mettre sa force de travail au service du seul « marché » ou d’un patron-concentrationnaire.

Vous pouvez, en guise de premier exemple, choisir de servir l’Etat (qui bien qu’étant du genre bourgeois-libéral-nazi vous acceptera quand même) et ses services (dans l’une de ses universités, n’est-ce pas mon petit Ignacio) ou une gentille collectivité territoriale. Exit donc le marché tout partout.

Mais même, dans le pire des cas (pour vous), il vous est possible, au sein du marché tyrannique-libéral, de monter une affaire qui échappera aux diktats du gouvernement financier galactique. Votre propre affaire par exemple, qu’elle soit artisanale ou libérale (oups, pardon pour le gros mot), mais aussi associative et pourquoi pas coopérative.

« Une coopérative est une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement »(wikipedia). Ça a l’air plutôt sympa, non ? Et voilà grâce à bibi, vos rêves les plus fous en passe de se réaliser…

Comment ça « non » ? Le fait que tout le monde n’en rêve pas, envisage d’autres voies économiques et sociales, vous gêne et vous démotive, c’est ça ? Vous préférez rester à imaginer un schéma commun, collectiviste et global pour tous. On se demande bien où est la pensée unique globalitaire ?

Je me moque, je sais, c’est laid, mais que voulez-vous mes cocos chéris, on vous respectera et on vous prendra un peu plus au sérieux le jour où vous cesserez de nous assener vos délires antilibéraux concoctés bien souvent tout contre les radiateurs de notre très tolérant système libéral, le jour où vous cesserez de répandre votre jalousie, votre haine sociale ou vos frustrations de losers, et que vous vous retrousserez les manches afin de créer de l’emploi, produire de la richesse, des biens, des services, et pourquoi pas du bien être (avec des salons de massage marxistes par exemple), ou du moins inciterez à le faire ceux que cela tenterait.

Allez, faites nous donc vraiment rêver. Au travail car comme on dit dans mon village comme dans celui d’Ignacio Ramonet (nous sommes tous les deux d’origine galicienne et presque voisins) « vai trabalhar vagabundo ! ».

SIL de Viana

« Le pensum unique » Richard Brouillette encercle et charge le néolibéralisme avec des arguments émoussés, par Eric Aeschimann

L’Encerclement, la Démocratie dans les rets du libéralisme, documentaire de Richard Brouillette. 2 h 40.

Ça ne commence pas très bien, avec Ignacio Ramonet, l’ancien directeur du Monde diplomatique, qui, d’emblée, remonte aux totalitarismes des années 30 pour un parallèle en trompe-l’œil. «Là où il y avait un parti unique, maintenant il y a une pensée unique, […] une solution unique, la solution qu’apporte le marché, pour la totalité des activités de notre société […]. C’est pourquoi on peut parler d’un régime globalitaire.» La ligne est fixée : comme dans la Question humaine, de Nicolas Klotz, il va s’agir ici de montrer que le néolibéralisme n’est qu’un remake du nazisme ou du stalinisme. Comme si, pour le comprendre et le combattre, il fallait absolument établir une généalogie diabolique. Depuis le temps que partisans et adversaires utilisent l’argument de la reductio at hitlerum, on aurait pu attendre un peu de retenue… Bref, on craint le pire – et on n’y échappe qu’en partie.

Atonale.L’Encerclement est un brûlot «antilibéral», genre en pleine expansion mais qui, pour le moment, n’a pas su se libérer d’une rhétorique de l’indignation digne de la «pensée unique» qu’il prétend dénoncer : manichéisme, catastrophisme, sensationnalisme (voir le Cauchemar de Darwin). (pour en savoir plus...)

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