jeudi 22 juillet 2010

« La démocratie c’est le pouvoir pour les poux de manger les lions » Georges Clemenceau (affaire Woerth et compagnie).


Très chères amies et amis de Droite, « c’est en ami mais en ami non complaisant que je viens aujourd’hui vers vous » mettre quand même deux trois points sur les « i ». C’est que là, je ne peux plus faire autrement. J’ai beau expier, il y a tout de même des limites à la bienséance républicaine qu’il convient de rétablir derechef.

Oui j’expie. « Quoi donc ? » Le fait d’avoir voté à deux reprises pour Ségolène Royal. Quand je pense que je me suis enthousiasmé pour une nana que s’avéra être un tantinet borderline. Quelle erreur d’appréciation ! De quoi motiver mon expiation, histoire au moins que cela ne demeure pas une habitude. Lorsque j’imagine ce qu’aurait donné sa présidence dans le contexte actuel, je me mets parfois à trembler d’effroi. Enfin bon, j’ai quand même des circonstances atténuantes. Cette Gauche-là était particulièrement bandante et elle m’a particulièrement fait bander (comment ça, c’est « un facteur aggravant »), mais je sens que je m’égare.

Donc j’expie, j’expie, oui. Non seulement je ne reproche à personne autour de moi d’avoir voté Sarkozy, loin de là même, mais mieux, j’évite toute critique inutile. De temps en temps je me lâche un peu ici (le Fantomas de l'Elysée) ou là (Nico la scoumoune), mais j’évite autant que possible. Pourtant j’avoue que des fois, c’est plus que tentant. Tout comme je ne vous cacherai pas qu’un billet particulièrement sardonique me trotte dans la tête depuis le début de cette présidence bien chargée en absurdités à la française. D’ailleurs, un jour (le lendemain de sa réélection, promis), il faudra bien que je le ponde, mais bon pour l‘instant j’expie. J’expie et au fond c’est sans doute pour cette raison que je mets aujourd’hui en garde mes amis de Droite. C’est qu’il ne faudrait pas trop déconner non plus. Non mais qu’est-ce que c’est que cette stratégie de défense servie dans l’affaire Woerth ?

Certes, je trouve assez fendard que ma Gauche se prenne enfin dans la face ce point Godwin qu’elle affectionne plus que de raison, cette manie complètement gauche de nazifier ou de fasciser tout et n’importe qui, tout sauf ce qui devrait l’être. Pour une fois, elle saura ce que c’est de se faire fasciser. Un petit coup d’effet miroir n’est pas toujours inutile.

De même, que cette punaise d’Edwy Plenel, ce plumitif à la moustache baasiste pour lequel je n’ai aucune sympathie, qui se la joue d’utilité publique avec son Médiapart super-indépendant-mais-pour-partie-financé-par-l’Etat alors que le tarif est tout sauf celui d’un service public, se fasse traiter d’hitléro-trotskiste, une insulte très en vogue chez ce genre de gauchistes du temps où ils aimaient se liquider entre camarades, ne va pas sans me faire marrer.

Certes mais enfin tout de même. Claironner à qui mieux mieux dans les travées de l’hémicycle que « la démocratie c’est nous, le fascisme c’est toute opposition » c’est franchement limite. Car au fond qu’est-ce qu’un démocrate ?

1) Un démocrate est celui qui milite et qui fait le nécessaire lorsqu’il gouverne pour que la séparation des pouvoirs soit une réalité. En ça, il tient à ce que la Justice de son pays demeure indépendante. En ça, il accorde le droit aux représentants du peuple qui se trouvent dans l’opposition de poser toutes les questions possibles et imaginables, même les plus idiotes, puisque de toute façon le représentant de la majorité a forcement des réponses transparentes et intelligentes à apporter. N’est-ce pas ?

2) Un démocrate est celui qui tient à ce qu’une presse libre et indépendante participe au contrôle du pouvoir, pose des questions, soulève des problèmes. Après tout, dans une démocratie sérieuse, un représentant du peuple ne devrait pas craindre cela. En bonne logique, si un gentil animateur de Médiapark en venait à raconter n’importe quoi, ce ne sont pas les publications d’une autre sensibilité ou tout simplement plus « objectives » et « de meilleure qualité » qui se priveraient d’expliquer que les révélations de leur confrère sont du grand n’importe quoi ou du moins l’expression d’une vision aussi partiale que dénaturée des faits. Logique non ? À moins que le pluralisme de l’information ne soit pas encore une réalité dans notre belle démocratie…

Par conséquent, s’enfoncer dans la voie de la contre-attaque outrancière et la stigmatisation des outils de contrôle d’un pouvoir issu du peuple, loin d’être un gage de « démocratie », donne plutôt une impression malsaine d’omerta, de protection clanique, en bref d’une ambiance mafieuse. Ce qui explique peut-être pour beaucoup cette méfiance de l’opinion publique qui transparaît dans les récents sondages.

Je crois, en toute amitié, que cela méritait d’être dit, non ?

Cela dit, même si je ne suis pas tout à fait certain de donner le même sens que son auteur à la citation qui se trouve en titre, c’est en effet dans ce genre d’occasions que l’on voit que pas mal de parasites, puces, punaises, morpions, sangsues, de tout bord démagogique ou opportuniste, manifestent comme une grosse envie de se payer (des sommes indues) sur la bête démocratique. Pouah !

ClemenSIL

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