samedi 7 août 2010

Rassismus, ach sabotage ! (plus métèque qu’un bon aryen, tu meurs)


Il y a des jours comme ça où je demanderais volontiers à une fille belle et intelligente (#), du genre Claudie Haigneré ou Elisabeth Badinter, de bien vouloir personnifier la Science rien que pour pouvoir lui appliquer un baiser florentin aussi fougueux qu’attentionné. Ah la Science, cette si délicieuse coquine.

Le 7 mai dernier, la revue Science publie une étude de l’Institut d’anthropologie Max Planck (Leipzig, Allemagne). Cette étude qui invalide d’autres recherches produites précédemment par le même institut affirme qu’il y aurait « quelque chose en nous de Neanderthalensis ». Entre 1 et 4% des gènes de l’homme actuel proviendraient de l’homme de Néandertal. Ce croisement se serait produit il y a 60 000 ans au Proche Orient, l’une des zones de peuplement du Néandertal (qui couvrait alors l’Europe et l’ouest de l’Asie), lors du « Out of Africa », la phase d’expansion et de sortie d’Afrique de nos ancêtres.

Mais ce n’est pas tout. Des études génétiques comparatives permettent de retrouver ces traces néandertaliennes chez tous les sapiens-sapiens modernes, exception faite des Africains. Et c’est là que la science se fait coquine.

Car d’un point de vue raciste, nous pouvons donc considérer que l’Africain reste à ce jour le seul sapiens-sapiens de race pure et que le reste de l’humanité n’est qu’un vaste ramassis de métèques et autre batakweks. Avec une mention toute particulière pour les dégénérés de « race aryenne ». Quand on sait que le nom d’homme de Néandertal provient des premières découvertes de cet hominidé en Allemagne, il y a en effet de quoi leur faire perdre pas mal de places dans la hiérarchie raciale.

Le plus drôle étant la découverte sur des sites d’extrême-droite de joyeux racistes pour se féliciter de cette trouvaille scientifique. Comme quoi ce métissage plus ou moins désiré (« le rapt des Sabines », une vieille coutume humaine) expliquerait sans aucun doute la si belle et si pure supériorité raciale des Eurasiens. Mortus ridendo ! Voilà nos racistes devenus des puristes du métissage. Sacré Homo stupidus !

Qui sait, peut-être les verrons-nous chanter sous peu ce couplet (voir ci-après) de l’immense chanteuse brésilienne qu’est Ivete Sangalo : « misturando o mundo inteiro, vamos ver o que è que dà », « mélangeons le monde entier pour voir ce que ça donne ».

Homo sapiens-sapiens-neanderthalenSIL

(#) Je trouve, en passant, qu’il manque à ce jour un classement FHM, Vanity Fair ou autre, du type « les 100 plus belles femmes intelligentes du monde ». C’est vrai ça ! Pourquoi postériser essentiellement du postérieur de gourdasse alors que des femmes belles et intelligentes, donc doublement magnétiques, ce n’est pas ça qui manque ?

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