lundi 6 septembre 2010

Judge Redd : « l’état de droit c’est moi » (magistrarchie absolue de droit romain)


Dites, c’est moi où certains magistrats commencent à susciter un agacement certain, et pas seulement auprès de la classe politique installée « aux responsabilités ». Vous me direz ce que vous en pensez mais personnellement, j’ai senti comme un ras-le-bol, que je qualifierai de léger pour ne pas froisser la susceptibilité de ces magistrats, lors de la libération du présumé canardeur de poulets, complice du malfrat abattu juillet dernier à Grenoble, que notre Police nationale avait enfin réussi à appréhender. Un ras-le-bol aussi diffus que pluriel.

Même s’il n’est pas question de généraliser à partir de quelques cas, n’est-il pas pénible de voir des justiciables, qui n’avaient jamais fait parler d’eux avant, subir toute la rigueur de la loi, pendant que des injusticiables multirécidivistes continueront de se faire caresser dans le sens du poil par des juges déresponsabilisants ? Aussi pénible que le fait de voir ces juges justifier de façon particulièrement péremptoire le bien fondé de leur laxisme. À se demander si les conséquences de leurs décisions les inquiète, parfois, un tant soit peu. Peut-être le jour où le parent désespéré d’une victime de multirécidiviste se décidera à inquiéter un juge devant son propre tribunal.

Ras-le-bol également de sentir, chez ces magistrarques, comme une grosse envie de se voir indépendants de tout contrôle populaire, du moindre contrôle qui soit, faisant ainsi de la justice le seul pouvoir qui ne devrait des comptes à personne, et ce à l’heure où n’importe quel citoyen, fonctionnaire ou élu, est susceptible de devoir rendre des comptes sur tout et parfois n’importe quoi. Le seul pouvoir qui peut se permettre de brandir un article du Code Pénal (l’article 434-25), comme vient de la faire l’Union Syndicale des Magistrats, pour signifier que « La contestation des décisions de justice ne peut se faire que par les voies de recours (...), jeter le discrédit sur une décision de justice est une infraction pénale ».

Incroyable ! Le juge n’est pas un sujet, même pas de conversation. Il serait souverain, à plus d’un titre.

Oh, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. L’indépendance de la justice, la souveraine appréciation d’un tribunal, sa sérénité, tout ça, je suis très pour. Par contre, tout comme un certain nombre de concitoyens et de représentants de ceux-ci, j’ai de plus en plus l’impression que des magistrats, que je qualifierais d’indépendantistes ou de souverainistes, confondent indépendance de la justice et une justice affranchie ou détachés de pas mal de réalités.

Aussi m’est avis qu’il va falloir trouver les moyens de ramener un certain nombre de magistrats sur le plancher des vaches (et pas seulement policières), leur rappeler que leur pouvoir n’est pas d’inspiration divine mais procède lui aussi du peuple, par le peuple et pour le peuple. Leur rappeler aussi qu’il ne s’agit pas d’un peuple en général, d’un peuple virtuel, mais du peuple français en particulier, dont ils ont la responsabilité et l’honneur de servir les intérêts.

SILomon

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