vendredi 8 avril 2011

Les intrépides interviews du Républicoin : « tout ça c’est la faute de Carla » par Pascal Boniface


Après un long voyage aux nombreuses péripéties que je tairai afin de ne pas alourdir d’éléments oiseux ce magnifique récit, et dont il convient de préciser seulement qu’il débuta par un pari stupide, me voici à l’Université de Villetaneuse, QG secret du professeur Boniface, en train de me faufiler à travers un attroupement de jeunes zombis inscrits en troisième année de sociologie.

Ayant évité avec succès deux ou trois renversements de tasses de café, ainsi que tous ces bras qui vous alpaguent dans le but de vous faire signer je ne sais quelle pétition, je me retrouve enfin devant le bureau du guide pour malvoyants en géopolitique. Je frappe à la porte. J’entends « entrez ». J’ouvre et vois le professeur Boniface qui s’applique du collyre.

- Bonjour professeur Boniface. Je ne vous dérange pas au moins ?
- Non, du tout, entrez donc. Je finis de m’appliquer ce collyre et je suis à vous. Voilà, c’est fait. C’est à quel sujet ?

- Au sujet de la Libye, professeur. C’est qu’on n’y voit guère clair dans cette sombre affaire. Aussi je souhaitais l’avis clairvoyant du directeur de l’IRITIS.
- Ah la Libye. Voilà au contraire une affaire on ne peut plus claire.

- Ah bon ?
- Mais oui, voyons. Il est évident que cette guerre répond à deux objectifs on ne peut plus flagrants. Le pétrole et la réélection du président Sarkozy. Pour le pétrole, c’est limpide. Les lobbys pétroliers français rêvent depuis des décennies de la construction d’un grand oléoduc qui amènerait jusqu’en France, tout en passant par le Tchad, la Lybie, puis la Corse, le pétrole du Congo ainsi que les diamants du Centrafrique. Voici l’occasion rêvée. Pour la réélection c’est tout aussi logique. Les Français adorent la guerre. François Mitterrand a fait celle du Golfe, en 1991, dans le but de se faire réélire. Un cancer aussi foudroyant que suspect en aura décidé autrement. De même, si Jacques Chirac n’a pas participé à la deuxième guerre d’Irak, c’est parce qu’il préférait s’engager en Côte d’Ivoire dans une « opération licorne ». Une opération qu’il estimait plus facile et par conséquent plus bénéfique d’un point de vue électoral. Des affaires judiciaires aussi foudroyantes que suspectes en auront décidé autrement. Maintenant c’est au tour de Nicolas Sarkozy de jouer cette carte…

- Vous êtes sûr de vous, professeur Boniface ?
- A vrai dire une thèse alternative, dont l’auteur est l’un de mes étudiants les plus brillants, a vu le jour ces temps-ci. C’est un peu frais aussi je ne sais pas si je dois vous là révéler.

- Dites-nous tout, professeur Boniface.
- Un petit coup de collyre et je vous explique ça. Si l’on en croit des sources particulièrement proches du dossier, Carla Bruni aurait très mal vécu le fait de n’avoir jamais été invitée aux soirées de gala du guide libyen. « Pourquoi Beyonce, Mariah Carey, Nelly Furtado, et pas moi » aurait-elle gémi un jour, devant témoins, dans le bureau présidentiel. Et toujours selon cette source, le président Sarkozy aurait promis à son épouse qu’elle se produirait à Tripoli dès que le régime de Kadhafi serait renversé.

- Incroyable !
- Mais vrai.

- Merci beaucoup professeur Boniface. Tout s’éclaire à présent.
- Avant de partir, pourriez-vous, s’il vous plait, me tendre le flacon de collyre qui se trouve à côté de vous. Je suis à court.

- Voici professeur Boniments, pardon, Boniface et au revoir.

SILidim le Magnifique

Au rayon « intrépides interview du Republicoin », ne ratez surtout pas celle particulièrement intrépide du petit Allah (cliquez ici pour la découvrir). Un must ! Profitez-en c’est gratuit.

Aucun commentaire: