mercredi 4 avril 2012

Musulman modéré


« Musulman modéré », voilà un concept, particulièrement en vogue depuis les attentats de Toulouse, que j’ai toujours trouvé truculent à souhait pour la principale raison que je le retrouve souvent dans la bouche des bienpensants, et ce alors qu’il contient dans son expression même quelque chose de cette intolérance rance qu’ils passent leur temps à dénoncer.

En quoi est-ce truculent ? C’est simple. Se sentir obligé d’accoler « modéré » à « musulman » n’est-ce pas une façon de dire qu’un musulman n’est pas forcément « modéré » . Truculent, non ?

Alors certes, rejoignant en ça nos bienpensants, pour les islamistes, un « musulman » se doit d’être tout sauf modéré dans l’acceptation de sa soumission, faute de quoi, il sera traité de « mauvais musulman ». Cependant ce n’est pas une raison pour réagir en clergé et faire entrer de force des croyants dans des catégories qualitatives, ou de définir les gens à leur place…

Peu me chaut, d’un point de vue sociétal ou politique, qu’un musulman, au même titre que n’importe quel autre croyant, soit plus ou moins pratiquant, témoigne d’une ferveur religieuse plus ou moins intense.

La seule chose qui m’importe est le fait qu’il place sans la moindre ambigüité la loi commune au dessus des lois rituelles qu’il a décidé de s’imposer, mais aussi qu’il témoigne de la même tolérance dont il bénéficie, de la même tolérance et de la même solidarité. En effet, si je condamnerai et témoignerai toujours compassion et solidarité face à toute violence inique dont un musulman pourrait être victime, j’attends la même chose de la part d’un compatriote musulman, surtout si la violence est commise en son nom.

Et c’est en ça que le « modéré » des fréquents « nous avons besoins que les musulmans modérés manifestent avec nous » est de trop. Car en réalité, nous avons besoin que le plus grand nombre possible de musulmans, qu’ils soient musulmans de définition culturelle ou rituelle, d’ici ou d’ailleurs, pratiquant de près ou de loin, manifestent avec nous le même rejet du terrorisme comme de l’intolérance religieuse…

Pour le reste, je sais déjà comment nommer un musulman qui me méprise, qui ne tolère pas ma différence, qui ne veut pas de notre loi commune, qui veut m’imposer à tout prix, y compris par la violence, la loi de Mahomet et son islam. Un islamiste.

SILidim le Magnifique

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