vendredi 6 juillet 2012

Le judaïsme ou le nazisme des Juifs, selon Soler et Onfray (plus con, tu meurs)



Voici plusieurs jours que le landerneau littéraire se trouve secoué par une polémique suscitée par la publication du pamphlet « anti-monothéiste » de l’historien Jean Soler et le soutien fort appuyé de la part de notre philosophe athée-hédoniste-socialiste-libertaire qu’est Michel Onfray. Goutez-moi ces extraits :

Selon Jean Soler, le monothéisme devient une arme de guerre forgée tardivement pour permettre au peuple juif d’être et de durer, fût-ce au détriment des autres peuples. Il suppose une violence intrinsèque exterminatrice, intolérante, qui dure jusqu’aujourd’hui. (… ) les juifs inventent le génocide – le premier en date dans la littérature mondial.(…) Bien sûr, il (Jean Soler) ne souhaite pas revenir au polythéisme antique, mais il propose que nous nous mettions enfin à l’école de la Grèce après plus de mille ans de domination judéo-chrétienne. Une Grèce qui ignore l’intolérance, la banalisation de la peine de mort, les guerres de destruction massive entre les cités ; une Grèce qui célèbre le culte des femmes ; une Grèce qui ignore le péché, la faute, la culpabilité ; une Grèce qui n’a pas souhaité l’extermination massive de ses adversaires ; une Grèce qui, à Athènes, où arrive saint Paul, avait édifié un autel au dieu inconnu comme preuve de sa générosité et de son hospitalité – cet autel fut décrété par Paul de Tarse l’autel de son dieu unique, le seul, le vrai. Constantin devait donner à Paul les moyens de son rêve.

Incroyable, n’est pas ? En fait non ! Lorsqu’une érudition aussi partielle que partiale, pour ne pas dire une ignorance historique et anthropologique plus globale, rencontre l’obsession du Juif, il est normal de  se retrouver avec ce genre d’inepties.

Car si tout n’est pas faux dans les pseudo-découvertes du sieur Soler (que du réchauffé en fait), l’inepte se trouve dans le fait de faire d’un judaïsme primitif et d’un Israël des premiers temps, l’alpha et l’oméga du judaïsme, comme du destin du peuple hébreu.  

Mais pas seulement, puisqu’au final, sous couvert de critique du judaïsme (qui comme toute idéologie doit demeurer critiquable ou bêtement vilipendable), on en vient très vite aux Juifs, pris dans leur ensemble, essentialisés, rendus incapables d’évolution, de raison, d’histoire, puisque le Juif d'aujourd'hui (celui d’Onfray et Soler) ne  ferait que poursuivre les projets criminels du Juif du passé (celui d’Onfray et Soler). Un Juif éternel  (celui d’Onfray, Soler, et de tous les antisémites) qui devient la source de tout mal, de tous les maux, et ce malgré les faits (passés et présents) les plus évidents. Toutes choses qui me font dire que ces lascars-là sont soit complément cons, soit totalement givrés !
  
Sinon, s’agissant de cette Grèce antique, belle et pacifique, que nos deux Charlots semblent idolâtrer plus que de raison (dont l'exercice est, sans doute, la plus belle conquête des Grecs) et que j’aime beaucoup, moi aussi, il me semble bien que les envahisseurs grecs, Achéens et Doriens, ont eu tendance (comme la plupart des peuples de cette planète) à faire place nette au fur et à mesure de leur avancée dans la future péninsule hellénique.

De même, il me semble que la Grèce des textes anciens n’a pas toujours été « belle et pacifique ». Pour s’en rendre compte, j’invite ces deux grands érudits à se replonger dans le cycle troyen. Ils constateront alors la cruauté des Grecs, et le sort réservé à la cité de Troie. Ils découvriront la description faite par Homère des Grecs et des Troyens. Des Grecs dépeins comme des fauves, manipulés par les dieux et leur orgueil. Des Troyens apparaissant comme plus humains, plus sentimentaux, et au fond bien plus moraux : face à une Hélène peu vertueuse, Andromaque figure la femme idéale ; et  le prince Hector, son époux, n’est pas loin du parfait héros, de l’humain le plus noble qui soit ; la supplique que le roi Priam adresse à Achille, dans l’espoir de récupérer la dépouille de son fils Hector, étant quant à elle  d’un poignant rarement atteint…

Moralité : entre la destruction de Troie par une Grèce ultraviolente et l’avènement d’une Grèce classique relativement plus pacifique (si l’on fait fi des guerres entre cités et de l’empire d’Alexandre) avant disparition, semble s’écouler la même durée (plus de mille ans) que celle séparant les débuts violents de l’installation d’Israël, de sa maturation politique, philosophique et religieuse, avant disparition provisoire.

Un parallèle que nos deux Charlatans seront incapables de faire, tout travaillés qu’ils sont par la maladie antisémite. La réaction du sophiste Onfray à la polémique qu’il suscite étant quant à elle aussi ridicule que pathétique. Bref, Onfray mieux de fermer sa gueule ! 

SILomon

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