lundi 2 septembre 2013

Lorsque The Conjuring rime avec Sleeping


Au rayon contes démoniaques pour grands enfants, après la série «Paranormal Activity», voici «The Conjuring». Même plus peur, d’abord, mais quelques remarques quand même.

Coté salle. Un amphithéâtre rempli comme un œuf d’un public très pâle, avant même  la projection du film, très jeune et par grappes. Des grappes de jeunes hommes en mal de sexe venus chercher des émotions. Des grappes de jeunes filles en mal d’émotions venues chercher du sexe, pardon, le diable. Sans oublier un mec, accompagnant sa très croyante Chérie, en sachant qu’elle se blottira tout contre lui aussi bien pendant qu’après le film. Pervers va ! Bon, le mec c’était moi.

Côté film. Pas mauvais mais rien que du réchauffé, malgré quelques effets de manche. De toute façon difficile de faire mieux dans un registre surexploité que le magistral «L’Exorciste». On se dit d’ailleurs que les scénaristes feraient bien d’explorer d’autres voies démoniaques du genre «L’avocat du diable» ou «La neuvième porte». Très bons films ! Ou alors de trouver le parfait mélange entre démonologie à l’ancienne et cascade d’effets spéciaux plus modernes…

Côté démonologie ambiante. En plus des films de vampires, on ne peut s’empêcher de remarquer que les films sur les pseudo-possessions deviennent plus nombreux que les cas de possessions reconnus par le Vatican. Signe du temps ? D’un temps obsédé par le contrôle de son environnement, souvent corolaire de la perte de contrôle de soi ; d’un temps où trop d’individus, à commencer par ceux du cinéma, ne semblent plus vraiment en totale possession de leurs moyens, etc.

Côté théologie… ou plutôt anthropologie puisque l’image de Dieu est avant tout une projection de celle figurant dans l’esprit humain. Si j’admets qu’un Dieu créateur puisse s’amuser avec ses créatures, un peu comme un laborantin avec des cobayes, il m’est très difficile de croire qu’un Dieu le Père puisse autoriser des esprits infernaux, dotés de supers-pouvoirs, à torturer des âmes innocentes sans défense ni entrainement spécial face à des attaques aussi fourbes que subreptices. Bonjour le sadisme ! D’ailleurs dans le même ordre d’idées, si le « délivre nous du mal » du Pater Noster me va plutôt bien, le « ne nous soumet pas à la tentation » me reste en travers de la gorge. Quel type de père, autre que pervers, soumettrait ses enfants à la tentation ? Vous en connaissez beaucoup, vous, des pères dignes de ce nom, qui par exemple mettraient sous le nez de leur enfant, un verre d’alcool ou un joint de cannabis pour tester leur obéissance, plutôt que de leur expliquer les dangers de telles substances et de les inciter à prendre certaines distances ou du moins précautions avec des petits  malins qui leur en proposeraient ? Bien sûr que non ! En tout cas, j’ai trop d’amour  et respect pour un Dieu le Père pour le voir ainsi. Aussi, s’il m’est possible d’imaginer un Satan, métaphore de toutes nos immaturités, s’amusant à nous souffler de mauvais conseils, encore que nul besoin de démon pour ça, nos imaginations et congénères faisant très bien l’affaire, il m’est par contre impossible de croire que des forces démoniaques puissent prendre possession du corps comme de l’esprit de faibles humains, tout ça parce qu’une divinité aurait mal conçu l’étanchéité de son Enfer. Voilà une vision décidemment aussi faiblarde qu’humaine. Sans oublier, qu’au fond, je plains le Diable judéo-christiano-islamique. S’être coupé de l’amour de Dieu, tout seul, comme un con, tout ça par jalousie envers l’humain, par infantilisme, incapable qui plus est d’en sortir, après tout ce temps, c’est vraiment dommage. Pauvre Diable ! On a bien envie de lui dire, arrête tes conneries, tu vaux mieux que ça, grandis un peu mon ange.

Voilà sans doute pourquoi ce « The Conjuring » ne m’a pas fait peur pour un sou, que j’ai pu rassurer ma Chérie et passer une très bonne nuit…

SILouis Cyphre

PS : dîtes les enfants, vous vous souvenez de ces histoires de loups ou de monstres que l’on vous racontait quand vous étiez jeunes enfants, pour que vous ne sortiez pas de votre lit, puis de la maison la nuit, afin que papa et maman puissent dormir tranquilles. Oui ?! Bien ! En fait l’histoire du Diable c’est pareil, mais raconté cette fois-ci par papa Etat et maman Eglise. Bonne nuit les petits…

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