lundi 14 avril 2014

Noé ou comment noyer son chagrin


Bien que parfaitement imperméable au mythe d’une divinité ayant perdu suffisamment d’étanchéité morale pour noyer avec colère et préméditation  toute sa création, innocents compris, innocents surtout, je m’en suis allé voir Noé au cinoche, sans doute pour les noms à l’affiche, mes Russell Crowe, Jennifer Connelly, Anthony Hopkins,  et Emma Watson, chéris.

Mauvaise idée. En dehors du fait de  m’avoir permis enfin de comprendre pourquoi Noé s’était abimé dans le vin après le déluge (explication évidente qui m’avait échappée du fait de mon absence de remords ou de conduites addictives),  cette bobine m’a glissé dessus comme sur les plumes d’un canard.

Le décor sans charme, ni fantaisie notable, plus digne d’une production hard-discount que hollywoodienne… le jeu pas vraiment divin des majestueux acteurs présents… m’ont fait regretter les vieux péplums bibliques de Cecil B. DeMille, beaux comme l’antique biblique.

Le semblant de suspens abordé  par le film étant  carrément de trop, puisqu’ayant fini de me dégouter du mythe de Noé.

Voici donc un dieu qui après avoir décidé d’exterminer l’humanité, qui ne faisait rien qu’à se dévorer mutuellement, parait-il, choisit un homme pour sa capacité d’obéissance, afin qu’il sauve les gentils animaux sauvages bisouvores de la terre, mais également dans le but qu’il tue de ses propres  mains sa descendance féminine, histoire que l’humanité s’éteigne avec lui, tout en lui laissant finalement le choix et le droit de vie ou de mort sur la descendance d’Adam. Portenawake !

Bref, une vision du Dieu le Père à laquelle je suis parfaitement étranger. Je préfère, entre autres, de loin, celle du Cantique des cantiques...

CeSIL B.

Aucun commentaire: