jeudi 20 juillet 2017

Antisémitisme et antisionisme : c'est kif-kif bourricot !


A l’heure où d’aucuns s’étonnent voire s’offusquent des propos du président Macron affirmant ne rien vouloir céder "à l'antisionisme, forme réinventée de l'antisémitisme", un petit rappel s’impose. 

Comme vous allez vous en rendre compte, je pourrais faire de la brillante analyse qui suit un petit essai de 50 pages qui ne manquerait pas de me rapporter quelques pépètes, mais voilà, non seulement je n’ai pas le temps, et surtout un simple billet suffira pour démontrer qu’antisémite et antisioniste c’est kif-kif bourricot. Pour l’essai, un auteur aussi désœuvré que dans le besoin n’aura qu’à développer le petit canevas qui va suivre. Je lui demanderai juste de signer un petit chèque de remerciement à l’ordre du budget de la défense nationale. Suite au récent coup de rabot de 800 millions d’euros, m’est avis que nos forces armées ne se montreront pas hostiles à un peu de mécénat. Mais revenons à nos moutons ou plutôt à nos bourricots.

Voyez-vous, comme dans toute pathologie de ce genre, ce ne sont pas les faits qui comptent, mais les fantasmes. Aussi, peu importe que pendant 2000 ans, la diaspora israélite, ne soit restée qu’une minorité, qu’elle n’ait à aucun moment cherché à disposer d’un Etat à elle au sein de nos nations européennes, n’ait jamais commis d’exactions militaires sur ses voisins, ou même qu’aucun Juif n’ait jamais régné sur aucune de nos nations, imposant l’hébreu pour langue, le judaïsme pour religion d’État et la guerre ou la colonisation pour politique d’expansion. Peu importe que les terres, les châteaux de la Loire et autres réels symboles de richesse ou puissance n’aient jamais été juifs. Peu importe. Dans cette maladie qu’est l’antisémitisme, ce qui a toujours compté, c’est le délire. Celui voulant que le Juif soit un assassin par nature pour la « sainte » raison que des Juifs aient condamné à mort un autre Juif du nom de Jésus ; mais aussi cette autre folie poussant certains à accuser les Juifs d’empoisonner les puits des Chrétiens, de manger les enfants chrétiens pour Pessah ou d’être les propagateurs de la peste noire ; ou encore ce fantasme qui ferait du Juif l’unique ou principal vecteur de la corruption et ruine de ce bas monde. Ah, la fixette juive. Toutes choses, qui dans la tête de nos malades, justifierait l’annihilation du Juif.

La fixette et le fantasme, exactement les mêmes symptômes que l’on retrouve dans l’antisionisme.

Là aussi, peu importent les faits, seul compte le délire. Peu importe qu’Israël soit effectivement le berceau national du peuple hébreu, dépossédé de celui-ci par plusieurs empires successifs (romain, arabe puis ottoman),  et que le « sionisme » se définisse non pas comme un délire « impérialiste » (Israël = 20 000 km2, même pas deux fois l'Île-de-France) mais comme le simple droit du peuple hébreu à redisposer de lui-même sur les terres de son berceau national. Peu importe que les très haineux voisins d’Israël aient cherché dès la déclaration d’indépendance de 1947 à annihiler à plusieurs reprises le petit état hébreu et que certains le cherchent encore ; que les Israéliens n'aient fait que se défendre, rétrocédant des territoires chaque fois que la paix était garantie ; que les Israéliens demeurent une minorité dans ce médiocre-orient sous domination arabo-musulmane ; que malgré tout cela, les Israéliens arabes disposent des mêmes droits politiques que les autres Israéliens et de bien plus de liberté que dans les pays arabes. Peu importe l’évidence. Ce qui compte c’est de fantasmer. De prétendre qu’Israël est raciste, et qu'il n’a pas le droit comme la plupart des États, d’être le foyer d’un peuple identifié depuis des millénaires. De prétendre que l’existence d’Israël empêche non seulement la paix dans la région mais menace également celle du monde. Peu importent les dizaines ou centaines de milliers de victimes en Syrie, en Irak, au Darfour, au Congo, au Tibet et ailleurs. Seul compte le prétendu « génocide » que perpétrait Israël sur ses voisins arabes. Un État d’Israël qui n’hésiterait pas à user d’armes et de méthodes diaboliques, un peu à l’image du vieux mythe du Juif empoisonnant les puits chrétiens ou rependant la peste. Une « entité » israélienne qui aurait pour vocation de s’étendre et de s’enrichir à l’infini. Il est vrai qu’Israël est à ce point vaste et riche qu’elle en éclipse par sa splendeur celle des monarchies arabes. Que ne les voyez-vous pas toutes ces tours dorées à Jérusalem où s’affairent des légions de serfs philippins aux passeports confisqués, n’est-ce pas ? Un État d’Israël qui serait le principal vecteur de la corruption et ruine de ce monde. Ce qui dans la tête de tous ces malades justifierait son annihilation.

CQFD, antisémite, antisioniste, c’est kif-kif bourricot !

Que fais-je des Israéliens ou des Juifs antisionistes, alors ? C’est simple, je ne m’en étonne pas et je les traite de bourricots. Ne m’en étonne pas car tout comme il y avait des Juifs antisémites, des kapos (gardiens de camps de concentration) juifs, quoi de plus logique qu’il y ait des Juifs ou des Israéliens antisionistes, des Juifs ou des Israéliens touchés par la haine ou le mépris de soi, tout simplement parce qu’ils confondent saine autocritique et légitimation des délires véhiculés par leurs bourreaux ou ennemis. Bourricots donc !

Tous antisémites alors ? Pas vraiment. Bourricots surtout. Dans toute cette triste histoire, il y aura toujours plus d’ignorants, d’imbéciles, d’idiots utiles, de lâches, de suiveurs et d’opportunistes que d’antisémites ou d’antisionistes aussi engagés qu'enragés. Bourricots donc !

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