vendredi 2 décembre 2016

Bons Baisers d’Istanbul (3/3)


Quelques mois auparavant, les Stambouliotes s’étaient regroupés massivement place Taksim pour protester contre le projet de construction d’une mosquée en ce lieu. Je voulais tenter de comprendre pourquoi. J’ai vite compris.

La place Taksim n’est pas une simple place. La place Taksim est un oasis de Liberté. Des aires de jeux pour enfants dont les éclats de rires égayent le lieu. Des jardins avec des bancs publics, où comme dans la chanson de Brassens des amoureux se bécotent, lui confèrent une douceur particulière.

La scène est amusante. Nous sommes assis. Non loin de nous se trouvent trois bancs. Sur le premier, un vieux Stambouliote qui lit son journal. Sur le second, un trentenaire qui regarde la vie passer et qui de temps à autres jette un regard amusé vers le troisième banc. Sur celui-ci un couple d’adolescents s’embrasse goulument tout en se caressant de façon appuyée par-dessus et parfois sous leurs vêtements d’hiver. Avec ma belle Ottomane, nous nous laissons aller également à quelques bons baisers d’Istanbul, avant de descendre la magnifique avenue Istiklal, les Champs Elysées de « La Cité ».

Un peu plus loin, la tour Galata au pied de laquelle on achète un cornet de marrons chauds puis les berges de la Corne d’Or. Je comprends également d’où vient le nom. Le Soleil est bas et il embrase de sa lumière dorée ce bras du Bosphore taillé en forme de corne d’abondance. Nous assistons au spectacle en sirotant un jus de grenade fraichement pressé et en dégustant un fish-kebab composé de poisson tout juste péché couché dans du pain croustillant avec un filet de citron et une poignée de salade. Purée ! Aussi simple que délicieux !

Par ce magnifique coucher de soleil hivernal, nous sautons dans l’un des bateaux promenades qui s’apprête à voguer sur le Bosphore. Le parfait moment pour gouter aux bons baisers d’Istanbul, cette cité aux confluents de l’Orient et de l’Occident, du passé et de la modernité, de la prière et du désir de vivre...


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