Quelques mois auparavant, les Stambouliotes s’étaient
regroupés massivement place Taksim pour protester contre le projet de
construction d’une mosquée en ce lieu. Je voulais tenter de comprendre
pourquoi. J’ai vite compris.
La place Taksim n’est pas une simple place. La place Taksim
est un oasis de Liberté. Des aires de jeux pour enfants dont les éclats de
rires égayent le lieu. Des jardins avec des bancs publics, où comme dans la
chanson de Brassens des amoureux se bécotent, lui confèrent une douceur
particulière.
La scène est amusante. Nous sommes assis. Non loin de nous
se trouvent trois bancs. Sur le premier, un vieux Stambouliote qui lit son
journal. Sur le second, un trentenaire qui regarde la vie passer et qui de
temps à autres jette un regard amusé vers le troisième banc. Sur celui-ci un
couple d’adolescents s’embrasse goulument tout en se caressant de façon appuyée
par-dessus et parfois sous leurs vêtements d’hiver. Avec ma belle Ottomane,
nous nous laissons aller également à quelques bons baisers d’Istanbul, avant de
descendre la magnifique avenue Istiklal, les Champs Elysées de « La
Cité ».
Un peu plus loin, la tour Galata au pied de laquelle on
achète un cornet de marrons chauds puis les berges de la Corne d’Or. Je
comprends également d’où vient le nom. Le Soleil est bas et il embrase de sa
lumière dorée ce bras du Bosphore taillé en forme de corne d’abondance. Nous
assistons au spectacle en sirotant un jus de grenade fraichement pressé et en
dégustant un fish-kebab composé de poisson tout juste péché couché dans du pain
croustillant avec un filet de citron et une poignée de salade. Purée !
Aussi simple que délicieux !
Par ce magnifique coucher de soleil hivernal, nous sautons
dans l’un des bateaux promenades qui s’apprête à voguer sur le Bosphore. Le
parfait moment pour gouter aux bons baisers d’Istanbul, cette cité aux
confluents de l’Orient et de l’Occident, du passé et de la modernité, de la
prière et du désir de vivre...
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