samedi 31 janvier 2009

FACE À UN ANTISÉMITISME QUI “SE PORTE TROP BIEN”, AYEZ LE REFLEXE NINJEWTSU


Face à la montée de l’antisémitisme en France j'avais conseillé, il y a quelques mois, la pratique du Jew-jitsu. Et bien ça ne suffit pas ! Avec un article qui nous explique que l’antisémitisme toucherait 45 % des Italiens, il est temps de passer à quelque chose de beaucoup plus efficace. Le Ninjewtsu. Voici l’article :

ITALIE - L’antisémitisme se porte trop bien

En cette Journée internationale de commémoration des victimes de l’Holocauste, la presse italienne constate avec effroi que les Italiens sont nombreux à se dire antisémites. Une réalité confirmée par les chiffres d’un récent sondage.
Un sondage publié le 26 janvier, par le Corriere della Sera révèle en effet que “douze Italiens sur cent se disent antisémites”. En fait, remarque l’éditorialiste de La Stampa Arrigo Levi, “les antisémites qui se disent tels sont aujourd’hui en Italie 45 % : ceux qui le sont par antijudaïsme religieux et culturel (10 %) ; ceux qui estiment que les Juifs sont “trop puissants et peu patriotes (11 %) ; ceux qui en ont après Israël en raison de son attitude envers les Palestiniens et de son instrumentalisation de la Shoah (12 %), et, enfin, ceux qui sont antisémites pour toutes ces raisons ensemble. Seuls 12 % affirment ne pas avoir de préjugés et 43 % se déclare ‘indifférent’ à la question.”

Le journaliste rappelle, qu’en Italie, le préjugé antisémite semblait avoir été enterré pour toujours après la Seconde Guerre mondiale. On disait que “les 8 000 à 9 000 Juifs morts en déportation avaient été les victimes des nazis et des fascistes, des ‘mauvais Italiens’”, alors que “les 25 000 qui ont réussi à se sauver devaient leur salut à des ‘bons Italiens’. Difficile de se résigner, soixante ans après, à l’idée d’une Italie largement antisémite. Voilà pourquoi”, ajoute Arrigo Levi, “la Journée de la mémoire n’est pas faite pour se souvenir des Juifs assassinés, mais des non-Juifs qui les ont tués. Elle est faite pour vous mettre en garde contre les idées ignobles des assassins, dans l’espoir que ces idées soient mortes. Il semble qu’elles ne le soient pas. Elle n’est pas faite pour nous. Elle est faite pour vous.”

Cette année, la Journée de la mémoire tombe quelques jours après la révocation par le pape Benoît XVI de l’excommunication des fidèles de monseigneur Lefebvre, l’évêque conservateur schismatique, parmi lesquels Mgr Richard Williamson, qui a encore récemment nié l’Holocauste. “Le négationnisme n’est pas une opinion privée, un terrain sur lequel peut s’exercer un droit légitime à l’expression à propos d’une page controversée de l’Histoire”, estime à ce sujet Pierluigi Battista dans le Corriere della Sera. “Ce n’est pas une affaire interne de l’Eglise, mais une preuve de tolérance à l’égard de l’intolérable.” Face à la résurgence de l’antisémitisme, qu’il apparaisse dans les sondages ou qu’il soit incarné par les propos du président de l’Iran Mahmoud Ahmadinejad ou du Hamas palestinien, Pierluigi Battista suggère de mener “une guerre culturelle très difficile mais passionnante, suivant l’‘exemple héroïque’” de Pierre Vidal-Naquet qui, dans Les assassins de la mémoire (La Découverte, 2005), “démonte un par un les mensonges des ‘Eichmann de papier’”.

Gian Paolo Accardo

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