vendredi 30 novembre 2007

APHREURISME D’ALCHIMISTE


Revenus. Pouvoir d’achat. Après l’art du verbeux
Notre Nicolas Flamel s’essaye à un coup fumeux
Celui de la transmutation de l’eau tiède en gaz
Ce qui tient plus du Garcimore que de l’Ars Magna...

Pierre SILosophale


Bien évidemment qu’il est parfaitement légitime de s’interroger sur le travail du dimanche, la possibilité de faire racheter ces RTT et surtout de s’interroger sur les moyens de libérer la création de richesses dans notre pays puisqu’il en va de notre avenir. Dans un contexte où se mêlent enjeux militaires, sécuritaires, technologiques, démographiques, médicaux, écologiques, économiques, sociétaux, voir même spatiaux, il nous faudra effectivement beaucoup d’argent, de richesses crées pour faire face à tout cela et plus encore.

C’est juste que j’ai l’impression que les choix de notre Président ne procèdent en rien de ces questionnements mais plutôt de bon vieux réflexes droitiers, nullement modernes mais au contraire très classiques, visant à ce que l’effort de production repose toujours sur les mêmes jusqu’aux limites du point de rupture, le tout pour le plus grand bonheur des spéculateurs et ce grâce aux mêmes techniques.

Saouler l’interlocuteur de paroles, présenter la découverte de l’eau tiède comme révolutionnaire, brasser de l’air pour donner l’illusion de l’action, faire passer des mensonges pour des vérités et des mesures anti-sociales pour sociales en promettant des miettes à ceux qui ont besoin de manger pour vivre tout en refilant la mie à ceux qui vivent pour manger. L’éternelle ritournelle libéraliste.

Au chapitre eau tiède révolutionnaire, on a eu droit à ladite révolution des heures supplémentaires alors que c’était du flan. En effet, la majoration à 25% de toutes les heures sup au-delà de la 35e heure était déjà prévue par les lois Fillon de 2005. La rupture sarkoziste se résumant à avancer d’un an la date butoir du 31-12-08. Lois précédentes que notre président s’est tellement attaché à suivre au point de ne même pas toucher au contingent de 220 heures sup annuelles maximales prévues par la loi du 21-12-04 (article D.212-25 du Code du Travail). En somme, rien n’a changé. Et maintenant il chercherait à nous faire croire que l’on pourrait s’exonérer des 35 heures contre des augmentations de salaires et des accords collectifs. Quid à nouveau des petites entreprises constituant 80% du parc entrepreneurial et où les conventions collectives de branches ne répondent pas toujours à nos attentes sur ces questions. Enfin jusque-là c’est surtout de son électorat patronal dont il se fiche.

Mais vient le tour des salariés puisqu’au chapitre « je réponds à des attentes sociales par des mesures anti-sociales » nous avons l’argumentaire en faveur du travail du dimanche. Ce qui est dingue n’est pas tant qu’il pose la question mais comment il y répond. En prenant les salariés pour plus cons encore que leurs patrons. La notion de « volontariat ». C’est sûr, « les Français savent bien » qu’ils décident de tout dans nos entreprises, depuis la possibilité de faire des heures sup jusqu’à celle de travailler le dimanche. Bien sûr Monsieur le Président. Je lui signale juste que la cogestion, c’est en Allemagne et non en France…

« Dis-moi Boss, Dimanche, ma grosse va chez ma belle-doche. Y’a pas foot à la télé. T’aurais pas du taf que je m’occupe et me fasse un peu de blé. D’ailleurs ce qui serait top c’est que tu me files la maille en acompte dés aujourd’hui histoire que j’aille la jouer au PMU… » Mort de rire.

Sans oublier que dans pas mal de boites, cette histoire de volontariat va commencer avec des étudiants qui ne vivront cette histoire qu’à court terme et finira avec des mères de famille à temps partiel, qui elles n’auront pas trop le choix. « Volontariat ». Bonjour le garde-fou foireux.« Volontariat ». N’importe quoi !

En fait ce que les Français commencent surtout à comprendre c’est que la politique de notre Président ne se résume même pas à un « aide toi, Nico t’aidera » mais plutôt à un « démmerdez vous », « chacun pour soi et tous les dieux pour tous ». Vous ne gagnez pas assez, prenez un deuxième travail. Vous n’avez pas assez d’argent pour partir en vacances, revendez vos vacances pour que vos gosses puissent partir sans vous. Vous voulez que j’augmente vos salaires ! Je ne le peux pas voyons ! « les Français savent bien » que je n’ai que le pouvoir fiscal d’accroître le patrimoine des plus riches ou celui d’augmenter les bénéfices des spéculateurs en vous encourageant à trimer encore plus…

Les Français commencent à comprendre que notre président cherche à abuser du goût pour le travail de ceux qui l’ont déjà pour le bénéfice principal d’une catégorie qui ne l’as pas. Ses amis fils à papa et autres enfants de la Rente. Eh oui Monsieur le Président, je ne croirais à vos petits slogans sur « le redonnons aux Français le goût du travail » que lorsque vous aurez décider de mettre la Rente au boulot et de récompenser ceux qui aiment déjà travailler par autre chose que des exigences supplémentaires.

Les objectifs doivent cesser de peser sur les seuls qui acceptent les règles du jeu. L’objectif de Travail dans ce pays doit devenir collectif. C’est toute la France qui doit travailler et notamment ceux qui sont attirés par l’oisiveté ou la rente, les fraudeurs de l’assistance comme de la fiscalité, les assistés professionnels comme les héritiers. Ce sont ces deux catégories de la population qui doivent intégrer la notion de travail comme celle de responsabilité individuelle dans un cadre collectif, celui de la Nation. Sûrement pas celle qui travaille déjà pour son bien, celui de ses gosses et celui de notre pays.

Quant aux chômeurs qui souffrent de ne pas travailler, il est là encore de notre responsabilité nationale d’apporter une réponse à leur demande de travail en rendant nos entreprises plus compétitives, mais aussi, puisque l’Entreprise ne peut pas tout et que la mobilité des salariés a sa légitime limite, par une logique de Plan, une politique industrielle et de services nationale, faisant en sorte que l’emploi réoccupe la France du Vide au lieu que la France se vide de ses emplois.

Tout cela étant dit, j’applaudirai quand même les deux trois mesures…. socialistes… proposées par notre Président.

En effet, tout ce qui favorise la négociation collective est toujours bon à prendre et la proposition d’indexation des loyers sur l’inflation est une très bonne chose… à condition qu’elle se fasse vraiment… que les promesses faites aux locataires ne subissent pas le même sort que celles qui ont été faites aux propriétaires…

Aucun commentaire: