BLOG RADICALEMENT DEMOCRATE, POLITIQUE, COSMIQUE, SARDONIQUE, VOYAGEUR ET VULGAIRE, PARAISSANT TRÈS SOUVENT ET S'INSPIRANT DE L'ESPRIT D'UN TEMPS OÙ LE REPUBLICAIN SAVAIT ENCORE JOUER DE SES TUBES SEMINIFERES...
mercredi 1 juillet 2009
« LA NAISSANCE PRÉCIPITE LES CHOSES ».
Les auteurs de la série Highlander, en s’inspirant du vieux culte celtique des têtes, ont fait de la mort une récompense et de la solitude un accomplissement. Le Quickening. « Il n’en restera qu’un », lorsque toutes les têtes auront été tranchées, possédant le savoir et les pouvoirs de tous les autres.
Ils ont eu tort et Yann Moix a raison « la naissance précipite les choses ». Seule la Vie est le prix et vivre entouré, un accomplissement.
Avoir un enfant. Tout se précipite à ce moment, tout s’accomplit également. Le Prix vous est remis, un privilège qui n’a pas de prix. Et moi aussi, j’ai vécu mon quickening pendant la première grossesse de ma femme, avec pour point culminant l’instant où j’ai tenu mon premier enfant entre mes mains. Tout prenait un sens, tout retournait à sa place, sa petite place, moi y compris.
Tout en tenant ce petit être au creux de mes bras, me vint à l’esprit l’une des prières de mes ancêtres nordiques. Celle que l’on retrouve dans le film « le 13e guerrier » et qui semble tout à fait digne des Vikings, même si sa véracité ne semble pas garantie. Une prière que l’on prononçait avant de mourir mais que j’ai trouvé bien plus appropriée lorsque la Vie s’est précipitée vers moi : « Et voilà que j'aperçois mon père. Et voilà que j'aperçois ma mère, mes sœurs et mes frères. Et voilà que j'aperçois les gens de ma lignée, de mon peuple, mes tous premiers ancêtres. Et voilà qu'ils m'appellent, ils m'invitent à prendre place parmi eux, dans le palais de Valhalla, là où les braves vivent… »
À cet instant, j’étais un présent, fils d’un passé, père d’un futur, un rien du tout que l’on honorait d’un tout petit Tout pour cadeau. Tout en rien, rien d’un Tout.
Oui, je les ai tous vu, tous, oui, tous, défiler un à un devant moi.
Je suis ce qui a été. J’ai été ce chasseur, ce cueilleur, ce pasteur, ce cultivateur ; simple mère, homme simple, homme de paix, femme de lettres, homme de guerre, la fille violentée par un soudard, soudard puis officier répondant à un code de l’honneur ; protecteur et oppresseur ; fils de l’Afrique, fille de l’Asie, grand-père de l’Europe rêvant d’un nouveau monde ; mais aussi, rien de tout ça, et tout ça à la fois.
Ils seront aussi ce que je suis. J’ai vu les guerres à venir, avec leurs dévastations, mais je nous ai vu également honorer la Terre en labourant le firmament, nos enfants les mains pleines d’une moisson d’étoiles. J’ai vu nos filles et nos fils découvrir de nouveaux sons, de nouveaux mots, de nouveaux visages, éclairés par de nouvelles aurores sur des planètes vertes, rouges et or.
Non, la mort et la solitude ne sont pas un prix. Mon Valhalla est ici. La récompense est bien la rencontre et la Vie, car regardons autour de nous, nous sommes loin d’être seuls…
SILoch Shiel
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