Parce que les Carthaginois comme les Romains puis les marchands
arabes ponctionnèrent ma Galice de pas mal de mes vaillants ancêtres ;
parce que coule dans mes veines la sueur comme le sang des serfs
d’antan, le sang des belles mauresques que mes grands-pères allaient
ravir au sud de Coimbra et le sang des noirs que mes pères ramenèrent au
Portugal d’Afrique dés le 15e siècle ; pour toutes ces raisons, je
commémore aujourd’hui l’abolition de l’esclavage.
Comme par ailleurs, en plus du sang noir, je dois bien avoir en moi
un peu de sang négrier et puisqu’il s’agit de faire en sorte que
celui-ci reste bien silencieux, je commémore chaque année le 10 mai.
Je commémore, non pas une victoire de la repentance mais la fierté de
nos pères qui, après avoir hérité de ce crime contre l’humanité, ont
trouvé, eux, les moyens de l’abolir et de le condamner. Je commémore ce
progrès qu’ont su accomplir nos seuls pères puisque en dehors du monde
qu’ils nous ont bâti, l’esclavage reste endémique aussi bien en Afrique
noire ou arabe qu’en Asie. Je commémore ainsi la défaite de la pensée
esclavagiste, la victoire des Lumières, comme le refus de toute nouvelle
soumission.
D’ailleurs, chaque 10 mai est pour moi l’occasion de militer pour sa
commémoration à l’échelle mondiale puisqu’il s’agit d’une question
mondiale. J’ai même quelques idées de dates à condition que les
historiens s’attèlent à préciser la chronologie des révoltes suivantes.
Par exemple celle des Zandj en 689 dans l’Irak Abbasside, la toute
première révolte d’esclaves noirs. Certes, il nous faudra avant cela
convaincre le monde musulman de reconnaître son côté précurseur dans les
traites négrières passées et persévérant dans celles présentes. Mais ce
n’est pas près d’arriver.
Pour cela, il faudrait qu’ils arrachent à pleines poignées, les pages
de leur code de conduite sacré, téléfaxé paraît-il depuis un quelconque
« paradis à l’ombre des épées », le malsain coran. Ou du moins qu’ils
acceptent les travaux sur l’esclavage arabo-islamique sans proférer des
menaces de mort telles que celles qui pesaient sur la tête d’Olivier
Pétré-Grenouilleau ou qui pourraient peser sur la tête de Malek Chebel,
l’auteur du récent ouvrage « l’esclavage en terre d’Islam », ou encore
sur celle du professeur Tidiane N’diaye, l’auteur de l’excellent ouvrage
« le génocide voilé ».
Si l’on veut faire plus simple, on n’aurait qu’à fixer la date à
chaque Pessah, la fête commémorant la sortie des esclaves hébreux
d’Egypte. La plus ancienne fête célébrant un affranchissement. Aïe,
j’oubliais que nombreux sont ceux qui demeurent enchainés à la haine des
jujus, des juijuis, des sionistes.
Bon, ben, puisque tous les chemins mènent à Rome, on n’a qu’à prendre
comme date commémorative mondiale, le jour où débuta la révolte de
Spartacus.
C’est bon comme ça ? Ils sont contents mes bwanas ?!? Allez, la lutte continue…
SIlex Haley
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