vendredi 22 septembre 2017

Le Mystère Poutine : le jour où Poutine m'a ému


Le 15 décembre dernier, France 2 diffusait un documentaire consacré à Vladimir Poutine, « le mystère Poutine ». Vous le croirez ou pas mais ce documentaire m’a presque ému, du moins, il a fortement parlé à mon sentimentalisme slavophile. Mais si ! Mais si !

J’ai aimé le très sincère patriotisme de ce fils de modestes russes. Fichtre ! Ce type, pétri de mythologie, aime réellement son pays. Pour rien vous cacher, à bien des moments, je me suis reconnu dans le personnage.

J’ai aimé également sa maitresse d’école, Vera Gourevitch, cet archétype matriarcal, qui l’a élevé culturellement et intellectuellement, et qui ose lui dire, une fois président, de cesser de rouler des mécaniques tel un mafieux des bas-fonds. J’ai gouté l'émotion de Poutine, réelle, malgré la mise en scène, tête baissée lors de ses retrouvailles avec cette sacrée Matriochka.

J’ai apprécié son sens de la loyauté, du devoir, le poussant à accepter d’être un outil du pouvoir russe, et à prendre les rênes de celui-ci lorsque le sort vital de son pays, en plein effondrement, se jouait.

J’ai aimé enfin sa façon de se battre comme une mère Ourse, défendant ses petits, face à ceux qui voulaient dépecer la Russie de l’extérieur comme de l’intérieur.

J’ai maudit nos dirigeants pour avoir craché à la figure de l’ours russe, d’avoir insulté sans doute l’un des dirigeants russes les plus ouverts sur l’Occident, de l’avoir humilié, de ne pas avoir respecté ce vieil adage du stratège chinois Sun Tzu voulant qu’il « faut toujours ériger des ponts d’or à un adversaire  en retraite ». Poutine, comme bien des Russes, est un sentimental. Il ne pouvait pas prendre nos coups de pied de l’âne autrement qu’extrêmement mal. De quoi rendre presque sympathique la "gifle" qu'il asséna à Sarkozy en marge du G8 de 2007.  Quels idiots nous avons été ! Nous avons été forts pour ne pas dire arrogants lorsque la Russie était faible, et maintenant aussi faibles que la Russie reprend du poil de la bête et se montre mordante. Les choses auraient été sans doute bien différentes si nos dirigeants avaient cherché à comprendre et à respecter l’âme Russe, avaient intégré politiquement les marches de l’ancien empire russe sans les intégrer militairement à l’OTAN, ou du moins sans offrir en même temps une coopération militaire resserrée à la Russie. Quel gâchis ! 

Histoire de revenir à Poutine, j’ai beaucoup moins aimé les tendances oligarchiques, totalitaires, dans lesquelles il s’est installé progressivement, l’appétit du pouvoir venant en mangeant, sans compter que, si j’ai bien compris, dans le contexte « impérial » russe, toute chute d’une simple marche peut s’avérer mortelle. Or Poutine ne semble pas être en mesure d’obtenir de ses possibles successeurs la même généreuse immunité qu’il a offert à ses prédécesseurs, sens du devoir et de l’honneur oblige. S’il tombe ce sera sans doute la mort ou la prison assurée. De quoi expliquer également qu’il refuse de tomber.

En parlant de tomber, j'espère qu'il n'est pour rien dans les attentats de 1999 au cours desquels des dizaines de Russes innocents ont trouvé la mort, tout comme j'espère que les véritables responsables de ces massacres ont bien été butés jusque dans les chiottes.  

Finalement je lui en veux surtout de ne pas se servir de son patriotisme, intelligence et capacités tactiques, pour sortir la Russie du piège d’enfermement, d’impérialisme stérile, et de sous-développement économique et politique, dans lequel il emprisonne progressivement la Russie, le cycle vertueux initial devenant finalement destructeur puisque tournant en rond.

Pour aimer l’âme slave en général, et russe en particulier, j’espère qu’un nouveau cycle vertueux interviendra très vite…

SILéon

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