Parce que l’Amour est voyage, parce que telle
est la loi qui me gouverne, après toutes ces années d’errance sentimentale, et plusieurs
mois hors de chez moi au cours desquels tu as entrelacé ma route, tu m’es venue
comme le jour, le jour de ceux qui croient encore en l’Amour, de ceux qui aspirent
à retrouver leur Ithaque…
Après toutes ces années d’histoires
compliquées et brouillonnes, brûlantes mais blessantes, attristantes ou si peu
épanouissantes, finissant par obscurcir mes espoirs, tu as surgi comme le jour,
le jour qui, j’aime à le croire, devait advenir…
Tu es venue
comme un grand Ciel bleu, simplement, sans calcul, en confiance, avec un regard franc, des
mots clairs, en sachant ce que tu voulais, avec cet enthousiasme qui te fait, me livrant tes secrets et tes éclats de rire. Moi qui croyais te
connaitre après toutes ces années. Je
n’ai rien vu venir. C’est là le propre de la magie, sa surprise. Ce soir-là, en
te livrant, tu m’as bouleversé comme jamais personne ne l’avait fait. Et pris
dans « cet implacable sortilège », je me suis rendu à mon tour,
déposant toutes mes armes, tous mes boucliers, ouvrant en grand les portes et
fenêtres de mon âme pour que tu puisses y pénétrer et en explorer chaque recoin
que je veux désormais faire tiens.
Pour la
première fois de ma vie, ne plus souhaiter me protéger de quelqu’un,
juste m’abandonner à son être. Être chéri et chérir à mon tour. Dire qu’il m’aura
fallu arriver à mi-vie pour pouvoir affirmer que j’ai été réellement aimé, aimé
de toi mon Amour.
Pour la
première fois de ma vie, ne plus trahir ma nature, juste m’ouvrir et offrir,
mais aussi ne plus me sentir seul, parler d’une même langue, être finalement
compris. T’entendre me chuchoter « je
veux aller partout avec toi ». Écarquiller les yeux et rêver de
fabuleux voyages nos mains tressées.
Pour la
première fois de ma vie, ressentir qu’une femme, « une vraie merveille de femme », me fait vraiment l’amour. M’en
sentir vierge, ému aux larmes. Me dire que ce n’est possible que parce que
c’est nous. Et de mon éloquent désir, de mes râles de plaisir, de ton prénom
que je susurre telle une invocation, de ton corps que j’amarre au mien, en
tirer la certitude que j’aime comme je n’ai jamais aimé, que j’aime enfin. Que
j’aime librement, pleinement, d’une passion non pas dévorante mais nourricière
puisque passionnément serein.
Pour la
première fois de ma vie, être tenté d’envoyer le monde au diable lorsqu’il se
consume dans ses régulières crises d’hystérie. Quand je suis dans tes bras, j’ai
si peu envie d’éteindre des incendies. Tu es mon paradis, ma source sacrée,
celle que j’ai attendu toute ma vie afin de m’y abreuver. Chaque instant collé
à toi a un goût d’éternité. Et vu que nous sommes condamnés, tu sauras à quel
point je tiens à ne pas en perdre goute.
Dès lors, ce
ne sont que des nuits d’amour à n’en plus finir, au cours desquelles je
recueille les soupirs et les liqueurs que toute ta chair veut m’offrir. Tu me
fais jouir, nos yeux enlacés, en dansant comme une reine, en te faisant
entièrement mienne, en m’appelant « mon homme », en me disant
« je t’aime ». Et moi, en écho, qui t’adore dans tous les sens du
terme. Tu blottis ton corps frémissant dans mes bras ardents. Tu t’endors sous
mes caresses, mon nez dans tes boucles ensoleillées. Je sombre de bonheur,
toutes ces images en tête et sensations dans la poitrine, en te serrant contre
moi, en te disant à demain. A deux mains, au matin, je te réveille sous mes
baisers, mes doigts se perdant sur ton soyeux duvet. Je t’appelle mon Aurore.
Ta nudité m’illumine. Nous nous disons bonjour en nous faisant encore et en
corps l’Amour. Suivent de tendres moments faits d’éclats de joie, de bonheurs
variés, d’une complicité de chaque instant, et de longues promenades ponctuées
de discussions amusées entre la disciple de Sénèque que tu es et celui de
Socrate que je suis.
Des nuits et
des jours d’Amour où je peux enfin souffler tous ces mots que je griffonnais de
rage de ne jamais être autorisé à les vivre ou à les dire. Des mots gribouillés,
auxquels j’accorde désormais le parfum prémonitoire du prédire. Mes verbes
t’attendaient. Ils savaient que tu allais venir. Désormais, par tout moyen, ils
se déversent à l’envie, avides comme jamais, du moindre contact avec toi.
Et pour finir,
j’ai pu faire miens les écrits suivants, ceux d’autres que je lisais quelque
peu jalousement, en en cherchant le sens sans y parvenir. Et pour cause. Depuis
toi, ils sont devenus évidents, on ne peut mieux évidents :
"Un jour
une personne entrera dans ta vie, et elle te fera comprendre pourquoi ça n'a
jamais marché avec quelqu'un d'autre" Bell Hooks.
"As-tu
déjà fait l'amour avec une vraie merveille de femme ? Et lorsque tu fais
l'amour avec elle, ressens-tu une véritable et belle passion qui, au moins pour
ce moment, te fais oublier la peur de la mort ? Je pense que l'amour vrai et
authentique, crée une trêve de la mort. Penses-y" Ernest Hemingway.
"Sa
présence en pensée était toujours avec moi : ce n'était pas une brume matinale
que le soleil pouvait disperser ; ni une image tracée sur le sable que les
tempêtes pouvaient effacer ; c'était un nom écrit sur le marbre, destiné à
durer aussi longtemps que le marbre sur lequel il était gravé" Charlotte
Brontë.
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