"Mors-Amor" de Antero de Quental
(traduit du portugais par moi-même)
Ce noir coursier, dont les passages
En rêve j'entends, lorsque l'ombre descend,
Et, galopant, m'apparaît,
De nuit sur des chemins fabuleux,
D'où vient-il ? Quelles régions sacrées
Et terribles a-t'il arpenté, pour paraitre ainsi
Sombre et sublime, et secouer
Je ne sais pas quelle horreur sur sa crinière agitée ?
Un cavalier à l'expression puissante,
Formidable, mais serein de stature,
Vêtu d'une armure scintillante,
Il monte le fauve étrange sans frémir :
Et le coursier noir dit : "Je suis la Mort!"
Rétorque le cavalier : "Je suis l'Amour!"
Antero de Quental, dans "Sonnets"
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Mors - Amor
Esse negro corcel, cujas passadas
Escuto em sonhos, quando a sombra desce,
E, passando a galope, me aparece
Da noite nas fantásticas estradas,
Donde vem ele? Que regiões sagradas
E terríveis cruzou, que assim parece
Tenebroso e sublime, e lhe estremece
Não sei que horror nas crinas agitadas?
Um cavaleiro de expressão potente,
Formidável, mas plácido, no porte,
Vestido de armadura reluzente,
Cavalga a fera estranha sem temor:
E o corcel negro diz: "Eu sou a morte!"
Responde o cavaleiro: "Eu sou o Amor!"
Antero de Quental, in "Sonetos"