mardi 13 janvier 2009

LA HAINE EN IMPORT-EXPORT


Tags antisémites, cocktails molotov, synagogues attaquées, une gamine juive passée à tabac, pas moins de 50 actes antisémites depuis fin décembre 2008, avec Gaza pour excuse, et voici que nos bonnes âmes s'étonnent, s'émeuvent, prient pour que l'importation du conflit israélo-arabe ne se fasse pas dans notre pays. Mais mes chers petits enfants, il est évident que vous planez à 15 000. Car histoire de vous ramener un peu abruptement sur le plancher des vaches, le problème n’est en rien un conflit israélo-arabe qui serait en cours d’importation. Non, le problème n’est rien d’autre que les conditions mêmes du conflit que vous avez importé massivement dans notre pays mais aussi sur notre continent.

Et oui braves naïfs doublés d'incultes vaniteux, en important des millions de personnes en provenance du monde islamique, porteurs pour beaucoup d’entre eux de cette culture, juste par intérêt économique, sans leur avoir remis un marché très clair entre les mains (vie meilleure contre assimilation ou alors retour au pays), sans donner à leurs enfants les moyens intellectuels de se libérer massivement de l'obscurantisme islamique par le biais des valeurs de la France, grâce à nos maîtres mais aussi grâce à ceux qui en provenance de là-bas partagent nos valeurs émancipatrices (les Sifaoui, Sultan, Sansal, Hirsi Ali…) et que l'on aurait placé en chaire en lieu et place de tous nos marxistes qui œuvrent de leur côté à saper les fondements républicains de notre société, c'est ni plus ni moins la haine islamique que vous avez importé avec toutes les conséquences prévisibles.

Une haine foncièrement antisémite, accrochée aux lèvres d’un prophète qui rêvait de ce qui suit. « L'heure ne se lèvera pas avant que les musulmans ne combattent les juifs, au point que le juif se cachera derrière les rochers et les arbres. Les rochers et les arbres diront alors : "Ô musulman! Voici derrière moi un Juif, viens le tuer" ». Vous remarquerez au passage que je vous ai pêché ce hadith sur le forum de la Grande Mosquée de Lyon. Un lieu de paix à l’évidence…

Une haine qui précède le conflit et non l'inverse. Une haine qui vient s'ajouter à celle de notre propre corpus culturel, qui vient souffler sur nos propres braises rouges-brunes toujours fumantes, antisioniste-antisémite, lâche ou assumée, l’antisionisme n’étant que l’antisémitisme du lâche. Cette haine que l'on n'a pas été fichus d'éteindre avec les grandes eaux de la raison, par la démystification des préjugés antisémites, préférant jouer la très ambivalente carte de l'émotion.

Mais aussi, s’agissant de l’islamique, d’une haine fondamentalement anti-occidentale, anti-quoi-que-ce-soit-d’autre de toute façon, puisque intrinsèquement conquérante, doublée d'un caractère revanchard nous concernant, nous autres Français, aventures coloniales oblige. Car oui, la culture islamique prêche notre détestation et faute de le comprendre, de le dénoncer et de mettre devant leurs responsabilités ceux qui la diffusent ou s’en délectent, vous ne comprendrez rien à ce qui se joue. Le problème est là est nulle par ailleurs.

Déjà que la paix n’est pas gagnée y compris quand la culture est proche ou que les haines sont simplement dues aux contextes politiques et aux enchaînements historiques. Je pense notamment à celle qui nous opposait à nos cousins allemands. Vous voyez bien, même si ça va beaucoup mieux, que le souvenir du « boche » reste ancrée dans notre mémoire reptilienne collective. On voit d’ailleurs, de leur côté, qu’ils n’osent pas trop venir nous voir ou s’installer chez nous, alors qu’ils aiment notre pays, car ne dit-on pas en Allemagne « heureux comme Dieu en France ». On a même l’impression qu’ils ont intégré le fait que les seuls Allemands à résider en France sont et resteront les Francs, les autres devant tenter leur chance en Espagne, un peu à l’image des Wisigoths.

Sérieux, aurait-on eu l’idée de faire venir des travailleurs allemands par centaines de milliers après la guerre franco-allemande de 1870 ou celle de 1914-18, histoire de repartir sur de nouvelles bases, celle de l’échange culturel ? Ben non pardi ! Tout le monde aurait trouvé ça d’une bêtise insondable. Or voilà qu’on l’a fait avec des populations en provenance de pays de culture islamique, franchement hostile à la nôtre, et avec qui on sortait tout juste de guerres coloniales. Et personne pour se poser des questions, chacun se contentant de poser des bons sentiments pour toute solution. Quels cons !

Car histoire de continuer à mettre les pieds dans le plat et de soulever des questions que personne ne semble se poser, indiquons que si la xénophobie et la haine, la nôtre au même titre que l’islamique, sont forcément à condamner et à combattre, il est à l’inverse stupide de vouloir que des cultures antagonistes ou que de peuples s’aiment à tout prix. Et oui !

Par conséquent, dans la mesure où nos portes s’ouvraient quand même, la seule chose que l’on aurait dû faire, c’était, j’insiste, d’affirmer nos valeurs, notre cadre culturel, politique et citoyen, l’aspect non-négociable de ceux-ci, afin que l’alternative « venir chez nous ou rester chez soi » soit clairement posée à ces émigrants. Mais aussi, d’une part, faire en sorte que leurs enfants puissent sortir du carcan islamique après l’avoir analysé grâce à une école qui serait restée émancipatrice puisque exigeante, et d’autre part continuer de taper sur les stéréotypes raciaux qui font que beaucoup trop de gens croient encore que l’islam et ses mœurs sont une affaire de gènes, « qu’ils ont cette haine dans le sang ».

Car si le sang humain semble charrier la même capacité de rage, leur sang à eux ne porte pas plus la haine antisémite ou infidelophobe que le sang allemand ne portait la haine raciste ou que le notre puisse le porter encore. Tout ça est une affaire d’idéologie et de culture qui a sur le sang un avantage fondamental. Les idéologies et les cultures se critiquent, se combattent, se reforment, se transforment sans avoir forcement à toucher à l’humain ou aux groupes humains dans leur ensemble, contrairement au sang dont la condamnation suscite souvent la criminelle idée de son éradication.

En ce sens, histoire de revenir à l’antisémitisme, il serait enfin bon, en même temps que l’on s’attaque au plus virulent d’entre eux actuellement à l’œuvre, à savoir celui d’importation, de regarder le notre enfin en face, afin de démonter pierre après pierre la cathédrale de stéréotypes antisémites que notre culture a bâti.

En résumé, il eut fallu et surtout il faudrait, car il n’est pas trop tard, affirmer un cadre collectif stable, celui de notre république, et combattre les éléments idéologiques et culturels qui empêchent chaque jour un peu plus nos concitoyens de vivre ensemble. C’est le seul moyen d’obtenir la concorde et de permettre à des individus émancipés de leurs différents carcans de se mélanger dans le même corps national et citoyen, et ce pour le bien de toute la société…

SILimalikoum

Illustration : Affiche du Film de Mathieu Kassovitz « La Haine ». Sorti en 1995. Un film qui s’il n’apportait qu’un éclairage très partiel sur cette haine en gestation, étant donné que les frustrations sociales étaient déjà plutôt une conséquence de la montée en puissance d’une culture de cité de plus en plus islamisée que l’inverse, se concluait sur une phrase pleine de bon sens. « Jusqu’ici tout va bien… »

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