lundi 25 mai 2009

AGIR CONTRE LA HAINE, TOUT N’EST PAS PERDU


Bon, l’hyperespace c’est bien joli, mais il nous faut bien revenir sur le plancher des vaches ou plutôt sur celui de veaux et autres hyènes qui ruminent leur haine. Avec toutefois une bonne nouvelle qui, à l’inverse de ce que j’exprimais suite à l’agression du Jean-Kevin dans un Noctambus par une demi-douzaine de fafounets à casquettes, me fait dire que tout n’est pas perdu. Oui, à l’évidence, dans le Sud-est, face à une agression raciste, tout le monde sait réagir comme il se doit.

Dimanche 10 mai 2009, au retour d’un meeting du Front National, animé à Marseille par Jean-Marie Le Pen, un car de hooligans frontistes s’arrête sur l’aire d’autoroute de Vidauban. Cinq zombis aux crânes rasés descendent alors du bus en beuglant « La France aux Français ; Le Pen président ; à mort les noirs ou les Arabes ; heil Hitler ». Suite à quoi ils se jètent comme une seule bête sur un jeune homme de couleur noir qui prenait un café devant la boutique de l’aire de service. L’un d’entre eux (le mineur de la meute) hurlant « on va niquer ta mère, sale arabe » pendant qu’il portait ses coups.

Assistant à la scène, un courageux client décide de protéger la victime pendant que le personnel de la station-service appelle les gendarmes du peloton autoroutier qui intercepteront un peu plus tard au péage de Fréjus le bus et les agresseurs.

Un « client » qui n’est pas le seul à avoir manifesté une réaction salutaire. La Justice a condamné les agresseurs, après les avoir cités en comparution immédiate, à des peines de prison ferme pour ces faits de « violence ayant entraîné une incapacité de huit jours, avec les circonstances aggravantes de la réunion, de l’état d’ivresse et de l’appartenance réelle ou supposée de la victime à une race ou une religion ».

La victime n’ayant quant à elle toujours pas digéré d’avoir ainsi « catalysé la haine de l’étranger ». On peut le comprendre. Et puis, après-tout, la réaction de cette victime est quand même plus saine que celle qui consisterait à chercher des excuses (l’alcool, la frustration sociale, la bêtise, la jeunesse, le chômage…) à ce genre de comportements bestiaux, comme ce fut le cas lors de l’agression du Noctambus.

Alors certes, il y aura toujours deux, trois neuneux de gauchistes ou bobos bien-pensants, enseignant à Sciences-piPo-Paris, pour nous expliquer qu’il existe une différence entre l’agression du Noctambus et celle de l’aire de Vidauban. De quoi justifier dans le premier cas l’absence de réaction des témoins, de la victime et de la Justice. Pour ma part, je les laisse patauger dans leur pathétique posture rhétorique, pendant que s’étalent tous les points communs. Mêmes insultes à base de « sale blanc » ou « sale arabe » ; même sentiment suprématiste d’appartenance à une idéologie, religion, « race » ou communauté ; même comportement de meute ; même stupidité, prouvant au passage s’il en était besoin, à quel point les pensées totalitaires abrutissent ou vont à ravir à tous les abrutis ; même tendance à enfumer le peu de conscience qui reste avec des vapeurs éthyliques ou cannabiques ; même lâcheté. Et puis, encore une histoire de bus. Triste coïncidence, non ?

Enfin, ironie mise à part, et façon de parler, j’espère que la victime ne broiera pas trop longtemps du noir. Qu’elle sache que l’on est avec elle, qu’elle est des nôtres, à la différence de toutes ces hyènes engendrées par la Haine raciale, sociale ou religieuse…

ArtémiSIL

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