vendredi 26 août 2011

France : le Socialist Park vu par The Economist (Valls sinon rien)


Pour The Economist, à l’heure où le PS serait l’un des rares partis de gauche ayant des chances de remporter des élections en Europe, exception faite de Manuel Valls, le parti Socialiste offrirait des allures de parc à dinosaures figés dans des strates dogmatiques datant du jurassique. Et l’hebdomadaire britannique d’indiquer :

Ségolène Royal, considérée comme une modérée, a plaidé cette semaine en faveur de l’interdiction des stock options et de toute spéculation sur les dettes souveraines. Dénonçant une « mondialisation anarchique», elle a appelé à ce que les valeurs humaines s’imposent à celles de la finance, une façon de « porter le flambeau d’un grand pays, la France, qui a offert au monde les principes révolutionnaire d’émancipation des peuples. »

À sa gauche, Arnaud Montebourg, une sorte de jeune particulièrement sensible, plaide pour une « démondialisation ». Il veut interdire aux banques de « spéculer avec les dépôts des clients », et abolir les agences de notation. Les marchés financiers veulent « nous transformer en leurs caniches », a-t-il déploré lors d’une fête dans un village bucolique, célébrant les joies de la France profonde avec des bouteilles de bourgogne.

« Personne ne semble lui avoir dit qu’il y a un moyen simple d’éviter la colère des marchés obligataires : équilibrez vos comptes et n’empruntez pas. » précise The Economist.

De leur côté, Martine Aubry et François Hollande, semblent tout simplement figés dans le temps, autour de 1981. Ils veulent un retour de l’âge de la retraite à 60 ans et inventer 300.000 emplois jeunes dans le secteur public. Chacun supporte M. Sarkozy dans sa réduction des déficits, mais refuse d’approuver son projet d’écrire une règle d’or dans la Constitution. Plus d’impôts, pas moins de dépenses, est leur credo.

Et The Economist de rappeler que le PS n’est pas en désaccord avec l’opinion publique, les Français étant globalement hostiles au système capitaliste qui a fait d’eux l’un des peuples les plus riches du monde. Au moins 57% disent que la France devrait ériger des barrières douanières plus élevées. Ils jugent même que la libéralisation du commerce avec l’Inde et la Chine, dont les consommateurs se jettent sur les foulards de soie français et sacs à main en cuir finement cousus, a été «mauvaise» pour la France.

Avant d’expliquer que cela est sans doute dû à la persistance de la pensée marxiste, tout en rappelant qu’une fois au pouvoir les socialistes français se sont toujours montrés pragmatiques.

Aussi, même Mitterrand a été contraint d’abandonner les nationalisations et d’embrasser l’austérité. Par conséquent même si les socialistes devaient emporter les élections en 2012, il leur faudrait sans doute moins d’un mois, ou peut-être une semaine pour avouer qu’ils «n’ont pas d’autre choix que de maintenir les déficits sous contrôle », et que « la retraite à 60 ans, c’est une bonne idée que, malheureusement, nous ne pouvons pas nous permettre. »

« Plaisanterie mise à part », poursuit The Economist, il faudrait une sacrée foi de charbonnier pour croire que la raison triompherait de leur folie fiscale, sans compter qu’ils seraient obligés de donner des gages à leur électorat, dont les coûts risqueraient de paralyser une reprise française particulièrement fragile.

N’oublions pas l’Europe. À l’heure où les dirigeants s’orientent vers plus de coordination économique, de supervision des budgets et même d’harmonisation fiscale, une victoire socialiste mettrait le façonnement d’un tel projet dans des mains incertaines.

Et The Economist de conclure « Avec Dominique Strauss-Kahn hors course il ne reste plus qu’un candidat socialiste capable de comprendre tout cela. Manuel Valls. Celui-ci ose proférer des vérités telles que «nous avons besoin de dire aux Français que les efforts budgétaires à mener seront aussi importants que ceux poursuivis après la Libération». Hélas, à 49 ans, M. Valls est considéré comme trop jeune pour être un concurrent sérieux. Le jour où les paléo-socialistes de la génération Mitterrand permettront à de tels personnages d’émerger, ce sera l’aube d’une vraie révolution. »

Article by SIL pour tous ses lecteurs chéris

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