mardi 4 février 2014

Prochoix oui mais attention aux séquelles


La Gauche-socialiste a peur. Entre les manifestations de rue et du Net,  mais aussi le récent retour en Espagne sur les lois pro-avortement, ayant inspiré dernièrement certains amendements à droite (pas illégitimes à mon sens, notamment le déremboursement, si absence de raisons médicales), une certaine gauche se met à trembler dans ses fondements. Or quand elle tremble, au lieu d’expliquer, elle éructe, « réactionnaire » par-ci, « retour de l’ordre moral » par-là, réactions fort risibles selon moi.

Oh ce n’est pas tant que je rejoins les opposants au droit à l’avortement, demeurant prochoix. Il y a juste que plus je vieillis et moins je suis enclin à tuer tout débat. L’instinct de conservation sans doute. C’est plutôt qu’en bon petit gars responsable, ce droit à l’avortement ne va pas sans responsabilités, questionnement éthiques, moraux et autres, à plus forte raison que je l’ai déjà exercé et que cela ne s’est pas fait sans séquelles.

Certes, le fœtus était mal formé et peut-être même pas viable. Cependant j’ai aimé ce petit bout d’humain avant même d’en avoir la toute première image. Et lorsque j’ai soulagé la conscience de ma femme en prononçant  la décision devant les médecins, j’en n’ai pas moins pleuré intérieurement à cet instant comme plus tard. Que voulez-vous, cet exercice d’un droit, tout bonnement effarant, de vie ou de mort, ne m’a pas vraiment plu, loin s’en faut. Et s’il y a quelque chose que je ne regrette surtout pas, ce sont mes états d’âmes de ce moment-là.

C’est pourquoi, je me refuse depuis ce jour à traiter de quoi que ce soit ceux qui ne partagent pas ma vision prochoix et qui acceptent de donner la vie et des existences « imparfaites ». Mon respect est désormais de mise.

C’est pourquoi également j’écarquille un peu plus souvent les yeux face à certains arguments pro-avortement, du genre, « il vaut mieux avorter que de devoir abandonner son enfant ». Ah bon ! Il vaudrait mieux tuer un futur bébé que de lui laisser une chance de vivre et d’être aimé par un couple en mal d’enfants. Ou encore, «mon corps m’appartient ». Pas mal celui-là aussi. Outre le fait que pas mal de femmes (souvent les mêmes) ne se posent pas ce genre de questions quand elles imposent une grossesse à leur compagnon, on a tout de même envie de leur répliquer : « et à qui donc appartient le corps du futur enfant dont on met un terme à l’existence ? »

Le droit à l’avortement est un droit de vie ou de mort, un droit exorbitant. Il impose beaucoup de responsabilités, de sens moral et éthique. Par conséquent, il justifie non pas toute fuite en avant deresponsabilisatrice, mais un débat permanent…

SILounet

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