![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEje7NLAU5VHzemisCXWerZ2xJi5XgMhttj-g5rMwkRrDB0kqwNR3xeCc72_vIk6LNelKFV0t4IdlhYT3O8nNbYq83822PQ4pD18BXq8jueoj-ykR20f5Wsyc4o7LfT583L2dSenmrLDqZB0/s200/marche-ombre.jpg)
Monsieur le Président de la République, autant sur l’affaire du SMS ou de l’appel démago-republicain à je ne sais quelle vigilance, je pouvais voler à votre secours, autant sur le «
casse-toi pôv’con » il va m’être tout aussi difficile que pour le reste de votre camp de le faire.
Sachez toutefois que je relève le défi avec d’autant plus d’aplomb que je ne serai pas moins bon dans cet exercice que mon cher Jean-Pierre Raffarin. Celui-ci, qui après avoir défendu votre volonté de passer outre l’avis du Conseil Constitutionnel en arguant du fait que vous utiliseriez tous les moyens possibles pour accomplir la tache assignée par les Français en matière de sécurité, tendant au passage le bâton pour vous faire battre étant donné que s’agissant du pouvoir d’achat on ne peut pas dire que vous passiez outre l’avis du MEDEF, celui-ci disais-je
vous défend en parlant «
d’échange viril » et de «
propos d’ordre privés » dans un contexte ou Internet «
n’est pas forcément un progrès médiatique ». Une mauvaise foi du même ordre que celle utilisée par mon bon
Alain-Gerard Slama qui vous présente lui comme une victime des excès du principe de transparence.
Si l’affaire du SMS était bien une effraction de la sphère privée, il n’en va pas de même ici. Prétendre le contraire comme le font vos gens me permet surtout de comprendre que le fautif n’est pas Internet mais bien le principe de confusion. Je comprends d’ailleurs beaucoup mieux qu’avec de tels conseillers vous vous emmêliez les pinceaux entre Privé et Public, Religieux et Politique…
Il est en effet difficile de parler d’algarade d’ordre privée dans une manifestation on ne peut plus publique et médiatique que celle du rituel déplacement présidentiel au Salon de l’agriculture. Déplacement agrémenté qui plus est d’un bain de foule on ne peut décidément moins public. Une foule qui pour ne pas avoir été sélectionnée comme dans les républiques populaires ou bananières par les cadres du parti unique est assez susceptible d’exprimer une forme plus ou moins bienséante d’opposition. Il en va ainsi quand on rencontre son public. Le Général De Gaulle que vous citiez un peu avant en exemple n’avait-il pas essuyé, lors d’un déplacement public, et ce avant l’ère d’Internet, un «
mort aux cons » qui avait appelé de sa part un présidentiel «
vaste programme, mon cher Monsieur ». Un trait d’esprit à la hauteur de la fonction. En somme un Charles la Classe s’opposant à un Nico la Casse !
Voici pour les modes de défense impossibles. Pour ce qui est possible je vois bien deux modes de défense tout à fait recevables.
Un premier qui démontrera votre amour du petit peuple. Et oui, à l’heure où le gentleman-farmer «
Fillon creuse son sillon », récolte sans semer, et où le président Chirac vous semblait venir dans ce salon tel un propriétaire terrien pour prélever le cens tant il faisait bombance, il vous a semblé utile de rendre hommage aux pécores en jurant comme un charretier. Après tout, on se doit de vous reconnaître une certaine capacité à mettre vos mains dans le cambouis. Vous dire «
tu me salis » est ainsi faire insulte à votre tempérament ouvrier, n’est-ce pas ?
Un deuxième tout aussi populaire. Il se trouve qu’en emménageant à l’Elysée, Madame Bruni-Sarkozy a ramené avec elle toute sa discothèque. Or ces jours-ci, «
Carlita » écoute en boucle tous les albums de Renaud. Une forme de solidarité avec ce thuriféraire de la cause Betancourt dont vous avez reçu pour l’énième fois une délégation officielle samedi dernier. L’un dans l’autre, devant l’outrecuidance de ce gueux de salon, un «
Casse toi tu pues et marche à l’ombre » que votre Surmoi étouffé par tout ça ou votre amygdale cérébelleuse étranglée par les poignées de mains se sont retrouvés dans l’incapacité de réprimer, a fait une malencontreuse irruption dans votre aire de Broca ou plutôt de Bronca. Un moment de fatigue, un manque de concentration.
«
Nobody’s perfect » comme l’a indiqué Bertrand Delanoë. Je dirais plutôt moi, un symptôme.
Car de vous à moi Monsieur le Président, malgré ce plaidoyer efficace, vous m’inquiétez. «
Tout ça va mal finir » comme le dirait non seulement
Jean-Christophe Cambadelis mais aussi pas mal de gens autour de moi, surtout à Droite, ce à quoi je réponds souvent, qu’à Gauche nous avions prévenu, mais bon. Avec cette différence que Cambadelis et d’autres sentent et chantent une fin à la 68 alors que ma fin à moi sent autre chose. Mon «
ça va mal finir » sent plutôt le
Paul Deschanel n°5 et cette phrase de Clemenceau «
Deschanel ? il a un bel avenir derrière lui ».
Alors pour bien vous aimer et comme vous ne semblez avoir que des potes et peu d’amis, les amis se reconnaissant à leur capacité de vous secouer, de vous dire «
Jésus c’est naze arrête » ou «
Nicolas ça suffit », quoiqu’une épouse de caractère fait tout aussi bien l’affaire, la mienne me caressant rarement dans le sens des poils, expression qui dans mon cas prend un ampleur Chewbacquesque, mais je m’égare, pour vous vouloir du bien disais-je, il est encore temps non pas de rebondir, car ça suffit les rebonds, mais de vous ressaisir.
Dans ce dessein, je vous conseillerai d’arrêter le jogging et de vous mettre aux arts martiaux. Ça vous fera le plus grand bien. Et comme le
magazine Management nous apprend que vous savez consacrer un peu de temps à autre chose qu’à gouverner, deux, trois séances hebdomadaires de
Budo Taijutsu seront les bienvenues. Le Budo taijutsu est art martial très exigent mêlant rigueur samouraï et fourberie ninja. Le meilleur pour un homme politique. Le meilleur dont l’un des plus grands maîtres enseigne à Vincennes, au cercle Christian Tissier. Je suis sûr que mon ancien senseï, Arnaud Cousergue saura vous aider à vous ressaisir. Comme certains ninjas le disent «
des coups reçus pour de vrai peuvent avoir un effet thérapeutique ».
Sinon, il est vrai que je pouvais toujours vous proposer la dianétique, cette discipline fondée par Ron Hubbarge, plus connue sous le nom de scientologie. Votre ami Tom Cruise prétend en effet que cela lui a fait le plus grand bien. Or comme j’en doute et que je vous veux du bien, moi, je vous épargnerai ce «
non-problème » supplémentaire.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma plus haute considération.
SIL de la Tourette
PS : Monsieur le Président, vous m’excuserez ce vouvoiement un peu distant et pas très amical mais comme je ne voudrais pas participer à cette campagne d’humiliation que dénonce ce flagorneur de Xavier Bertrand, susceptible
de vous pousser au suicide, tel que s’en inquiète le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca, il s’agit de prendre un maximum de précautions. Quand je vous disais que vos gens disent n’importe quoi…