mercredi 16 avril 2008

LE GAUCHISME, LA CHANCE DES BRANLEURS


Dans le cadre des Bacchanales médiatiques dédiées au mai 68 des bobos, alors que le mai 68 des ouvriers tout comme l’expression de la volonté du Peuple à travers les élections du mois de juin 68 sont beaucoup moins mis en lumière, je vous propose le petit voyage historique suivant.

En 1931, le comte Sforza, diplomate italien en exil, défendait la démocratie en démontrant que le fascisme était la chance des médiocres comme le gouvernement de ceux-ci.

Bien qu’il effleure la même conclusion pour les dictatures d’extrême gauche, on a longtemps oublié qu’à cet extrême, les médiocres pullulent tout autant. Des médiocres d’extrême gauche que l’on connaît depuis sous le qualificatif de « branleurs » et qui vivent tout autant d’un ressentiment, d’une haine devenue trop souvent acceptable, de la haine social.

Le Fascisme, la chance des médiocres et le Gauchisme, la chance des branleurs… Un point commun de plus entre ces deux extrêmes haineux.

SILgueiro Maia

Propos tenus en 1931 par le comte Carlo Sforza (1873-1952), ancien ministre des Affaires Etrangères, ambassadeur en France en 1922. À l'arrivée de Mussolini au pouvoir, il démissionne de son poste d’ambassadeur à Paris et mènera une campagne de tous les instants contre le fascisme :

"Il a été à la mode ces dernières années, un peu partout en Europe, de médire de la démocratie comme d'une forme de gouvernement des plus médiocres, tandis que la dictature serait, elle, le régime où les meilleurs auraient leur chance, à l'abri de l'aveugle sort des urnes. C'est le contraire dont l'expérience a fourni la preuve: la dictature a montré très souvent n'être que la voix d'une foule ivre et de ses lois - les lois de la foule ivre -, à la Lynch. Tous les dictateurs se sont montrés des démagogues, surpassés seulement par des aspirants-dictateurs, à la Hitler. Jamais un Premier ministre de l'Europe libérale n'a déversé sur des foules des tirades aussi démagogiques que celles dont deux ou trois dictateurs au pouvoir se sont faits les spécialistes.

Lorsque les dictateurs font appel aux passions populaires, c'est presque toujours aux passions les plus dangereuses qu'ils s'adressent: ils se trouvent obligés de réveiller des sentiments de guerre, de nationalisme déchaîné. En effet, les dictatures ne peuvent durer et prospérer que dans une atmosphère de guerre. Si leur politique étrangère reste ou semble [pour le moment] pacifique, c'est seulement parce qu'elles se sentent liées par une atmosphère internationale qu'elles ne sont pas assez fortes pour défier. Mais qu'une fissure se forme, et toute dictature se mettra à espérer que le jeu sanglant approche à nouveau.

On pourrait dire que cette excitation des passions nationalistes chez les masses constitue la caractéristique commune et essentielle des dictateurs d'après-guerre, Staline y compris, malgré son évangile internationaliste
."

in Dictateurs et dictatures d'après-guerre, Gallimard 1931, cité in Le Monde contemporain, coll. d'histoire Louis Girard, Bordas, 1968, p. 630.

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