BLOG RADICALEMENT DEMOCRATE, POLITIQUE, COSMIQUE, SARDONIQUE, VOYAGEUR ET VULGAIRE, PARAISSANT TRÈS SOUVENT ET S'INSPIRANT DE L'ESPRIT D'UN TEMPS OÙ LE REPUBLICAIN SAVAIT ENCORE JOUER DE SES TUBES SEMINIFERES...
mercredi 23 avril 2008
SINOPHOBE MOI, N’IMPORTE QUOI !
Voici que Monsieur d'aucun m'accuse d'être un vil sinophobe alors qu'il est de notoriété galactique que je suis no-phobe at-all. Ce n’est pas que j’aime les Chinois pour autant, mais il se trouve que dire « je n’aime pas les Chinois » c’est aussi incongru que de prétendre les aimer. En effet si on peut légitimement adorer ou exécrer certaines valeurs, un mode de gouvernement, une culture pour la juger fertile ou au contraire stérile, aimer ou détester un groupe humain dans son intégralité c’est aussi crétin que de se faire une tartine de wasabi. Pour la simple raison qu’il y aura forcement des Chinois que l’on détestera et des Chinois, surtout des Chinoises, que l’on aimera à la folie. Donc point de sinophobie ni de xénophobie de tout autre genre.
Car voyez-vous messire d'aucun, pour demeurer xénophobe, quelque soit le xénos en question, il faut continuer de voir le monde comme quelque peu étrange, considérations totalement étrangères à ma génération.
Car, revoyez-vous mon bon Monsieur, pour ma génération qui vit le monde comme un village, nourrie des images, des sons, des goûts, des parfums du village global tout entier, les êtres humains de cette planète n'offrent plus rien d'étranger. Tous les humains de ce caillou spatial sont même d’un affligeant banal. Non, point d’exotisme. Le dépaysement pour nous est dorénavant à chercher du côté du firmament.
Ici bas, rien de tout ça. On mange chinois le lundi après un concert de reggae, japonais le mardi dans des retos tenus par des Chinois, avant d’aller voir un film iranien. On passe du R&B de Rihanna à celui plus coréen chanté en japonais par la délicieuse Boa, avant d’enchaîner sur la pop sucrée d’Utada Hikaru ou de Faye Wong, concluant cette soirée du mercredi avec le soft-rock d’Hitomi Yaida, des Santos&pecadores ou encore de Mikel Erentxun. Le jeudi, c’est au tour de la new-wave hongroise des Bonanza-Banzai de nous faire voyager entre deux tranches de Depeche-Mode.
Le vendredi matin, on se réveille avec du Metallica, accompagné par l’orchestre philharmonique de San Francisco, afin de se donner du ressort, ou bien avec une petite danse arménienne histoire de vous mettre en jambe avant le week-end ; Un week-end que l’on passera à faire la fête sur de la musique brésilienne, portugaise, antillaise, caraïbaltoséquanaise ou que sais-je encore…
Et oui, nous vivons les régions du monde comme on vit les quartiers d'une ville. Nous n’allons plus sur les champs-Elysées. Nous allons au Duplex. De même on ne va pas à New-York. On y va faire les soldes avec indian-airlines qui nous passe pendant tout le voyage du bollywood plus chiant qu'exotique. Mieux, quand nous traversons la planète, ce n'est pas pour faire une excursion de 10 jours en Chine mais pour tringler de la bridée dans une tournée endiablée des boîtes de Hong Kong ou encore pour flamber dans les casinos de Macao. Pourquoi ?
Parce que l'Asie comme tout le reste n'a plus rien de dépaysant. Nous maîtrisons le maniement des baguettes, leurs chinoiseries martiales, leurs mangas mais aussi les classiques littéraires desquels ils s'inspirent. Sangoku, San Wukong, même combat. D'ailleurs je vous conseille vivement la lecture de l'adaptation en bédé du classique chinois « le Roi des singes », presenté en illustration, tout comme celle du "au bord de l'eau" toujours aux éditions Delcourt.
Nous sommes devenus à ce point asiatiques que des fois il m’arrive même de réfléchir en Chinois, en attendant de penser bientôt en chinois. Il m’arrive ainsi de me dire par exemple que la politique de l'enfant unique ce n’était pas qu’une idée géniale. Perso, j’aurais décrété, « croissez et multipliez-vous » de par le monde. Aussi, très cyniquement, la question tibétaine je l’aurais réglée depuis longtemps à l’occidental old-school-style, avec des petites réserves indiennes, des bantoustans et autres principautés fantoches.
Avouez, alors que 11 millions de franciliens tiennent très bien dans les 12 000 km2 de l’Île-de-France, que 5 millions de Tibétains sur 2 500 000 km2 (cinq fois la France) c’est de l’espace gâché. D’autant plus quand on sait que le Tibet représente le quart de la superficie d’une Chine où l’on s’y entasse à plus d’un milliard et demi dans la moitié orientale du territoire.
Aussi j’aurais créé une ou deux réserves « indiennes », bien enclavées, autour de Lhassa et ailleurs. J’aurais invité gentiment la majeure partie des Tibétains à s’y installer, en même temps que des tas de Chinois dans tout un tas de villes-nouvelles sur le reste du territoire annexé. Les Tibétains auraient pu s’adonner dans leurs réserves à toutes leurs mongoleries si truculentes, ce qui aurait favorisé le tourisme dans toute la région en même temps que l’image de la Chine. Du coup j’aurais fait la même chose avec les 10 millions de Turcs ouïghours qui gâchent les 1 600 000 km2 du Xinjiang, les 5 millions de Mongols qui ne savent que faire des 1 200 000 km2 de la Mongolie intérieure, et ainsi de suite…
Donc vraiment pas la moindre xénophobie et encore moins sinophobie vous dis-je.
Au fond c'est d'ailleurs pour ça qu'on leur taille des croupières aux Chinois. On les leur taille sans xénophobie, sans haine, sans condescendance mais plutôt comme on les taillerait aux imbéciles du quartier d'à côté. Que voulez-vous, leurs chinoiseries n'ont juste plus aucune prise sur nous.
Toutefois je ne nie pas que certains puissent manifester de la sinophobie. Les éternels d’aucuns infoutus de faire la différence entre humains et cultures, Peuples et gouvernements. Il y en a, encore, beaucoup trop, il est vrai. Sans oublier certains teubés d’activistes pro-Tibet qui se servent d’une « bonne cause » pour justifier surtout le déversement d’une « bonne haine ».
Cela étant dit, histoire de refaire dans le politiquement incorrect, j'ai quand même envie de plaider la cause de ces crétins en prétendant qu'il y a des xénophobies qui ont tout de même un peu plus de couilles que d'autres.
Ben oui quoi ! C'est facile de détester 30 000 Monégasques, 7 millions de Suisses, 10 millions de Juifs ou même 300 millions d'Américains qui ne risquent pas de nous bombarder ou de nous submerger. Par contre c'est autre chose de manifester une certaine animosité à l’encontre des un milliard et demi d'habitants de l'une des principales puissances de ce monde. Ben oui, si cela reste ridicule, ça a tout de même un peu plus de gueule, ces milliers de petits coqs gaulois qui tancent de la crête plus d’un milliards de tigres et dragons.
Sérieusement, ils se sentent vraiment en danger, atteints, menacés par la sinophobie ambiante, cette bande d’Han-là. Ils ne savent toujours pas qu'ils sont en mesure de nous foutre une branlée si besoin était. Non, ils ne le savent vraiment pas ?!? Pourvu que ça dure.
Quoique vu l’illustration en tête de billet, il y en a certains qui commencent à savoir ce que nous valons vraiment. Que de la gueule et pas grand-chose d’autre.
D’ailleurs, au passage, il va falloir arrêter de souiller mon drapeau ainsi que notre Jeanne d’arc, faute de quoi je n’hésiterai pas à dessiner Quan Yin, l’une des déesses les plus vénérées par les Chinois, en train de subir les assauts virils du roi-singe ou pire de Bujin, le dieu japonais de la guerre, histoire de leur susciter à eux aussi quelques agréables souvenirs d’îles envahissantes…
Mais revenons à la xénophobie pour finir en précisant par ces temps où il faut tout préciser, que si ce sentiment équitablement reparti à la surface du globe reste ridicule, couillu ou pas, il n’est pas du racisme pour autant. Même si le premier peut mener au second, la xénophobie reste un simple rejet de l’étranger, depuis celui du village d’à côté jusqu’à celui du plus lointain, alors que le racisme est le fait d’établir sa « race » au-dessus des autres, justifiant que l’on spolie d’autres peuples de leurs droits sur eux-mêmes ou leurs terres. En somme ce que nous avons fait lors de nos aventures coloniales et que nous avons cessé de faire. En somme ce que la Chine fait au Tibet.
Des éléments qui semblent échapper totalement à Jean-Luc MelenChine dans son drôle de billet « Je ne suis pas d’accord avec le boycott des jeux de Pékin et la propagande anti-chinoise ».
Après avoir indiqué qu’il n’est pas communiste chinois, bien qu’il utilise tous les arguments anti-Tibétains du PC chinois, Jean-Luc nous met en condition avec le coup du « racisme » anti-chinois. Aussi tous ceux qui ne seront pas d’accord avec lui, seront suspectés de racisme. Rien d’étonnant. Juste l’habituelle rhétorique gauchiste des amateurs de procès moscovites.
Viennent ensuite, tout en faisant table rase de ce qui se passe au Tibet depuis l’invasion de 1959, les accusations de pogroms anti-Chinois, comme source des événements actuels au Tibet et le petit procès bolchevique fait à Robert Ménard suspecté d’accointances avec le grand Satan américain.
Tout ça avant le chapitre « le régime théocratique (du Dalaï-Lama) est indéfendable » auquel je souscris sur le principe bien évidemment. Auquel je souscris à deux trois choses près.
Au-delà des exagérations, je constate, alors que Jean-Luc nous fait le coup du racisme anti-Chinois pour mieux nous faire avaler le comportement du gouvernement chinois, qu’il ne parle que du Dalaï Lama pour mieux nous faire oublier ce que subit le peuple tibétain. Car perso, le Dalaï Lama, je m’en branle le stupa. Il n’est victime de rien si ce n’est son éviction du pouvoir. La victime qu’ignore notre Jean-Luc est le peuple tibétain.
Du coup comparer l’invasion du Tibet en 1959 dans le cadre de la révolution culturelle, à la guerre de Vendée pendant la Révolution française, c’est non seulement crétin au possible mais surtout un non-sens qui va te revenir en pleine poire, mon pote, dans les lignes qui suivent.
Si ce qui vient ne justifie pas les crimes contre l’humanité commis en Vendée, il se trouve que ce crime à été celui de Français envers des Français. Or les Tibétains ne sont pas Chinois. À la limite, si tu tiens à faire des comparaisons à la con, ce qui est comparable avec ce qui se passe au Tibet, était la guerre d’Algérie ou d’Indochine.
Des guerres faites au nom de conceptions racistes, puisque après avoir décrété un siècle avant ces guerres, que ces terres et ces peuples nous appartenaient pour des raisons aussi obscures que la Chine estime que le Tibet lui appartient, il était devenu impensable que nous perdions ces espaces vitaux avec leur ressources. Le tout avec exactement les mêmes arguments d’amélioration de vie des autochtones qu’utilise le gouvernement chinois au Tibet comme plus cocassement notre Jean-Luc. Apparemment, pour lui, la colonisation chinoise au Tibet est un progrès. Y’a bon Tibétain !
Mais peut-être que notre Mélenchon, à l’instar d’autres gauchistes du XIXe siècle, auxquels s’opposait mon Clemenceau, va plaider les aspects positifs de la colonisation chinoise au Tibet. Non mais quel con ce Mélenchon. Vous me direz qu’on disposait déjà de pas mal d’indices mais enfin tout de même…
Et dire que ce sont les mêmes crétins qui rejettent en bloc tout argument américain dans leur guerre en Irak, alors que le terrorisme islamique leur a déclaré la guerre, qu’il ne s’agit pas d’absorber ce pays, de remplacer les Irakiens par des Américains, d’empêcher le peuple irakien de se gouverner, ni même de voler les ressources du pays comme le font les Chinois au Tibet. Encore les mêmes abrutis qui voient du fascisme ou de l’impérialisme là où il y en a pas ou peu et qui ne le voient jamais là où il est criant.
Enfin, comme je disais en introduction, rien de bien exotique là-dedans. Mélenchon est aussi con que peuvent l’être les imbéciles chinois qui défilent contre la France là-bas comme ici.
Il va falloir au passage que les Chinois de France, que j’ai vu manifester contre leur pays d’accueil m’expliquent pourquoi ils ont immigré. Est-ce parce que leur pays d’origine reste suffisamment merdique pour susciter un besoin d’ailleurs, auquel cas je ne comprends pas leur attachement à un pays qui préfère un monde de merde à « un monde meilleur », ou bien est-ce par amour de leur patrie d’origine, auquel cas il comprendront que je m’oppose à cette colonisation-là par un renvoi en charter à la case départ.
Au sujet de ces manifestations, pour conclure, je vous propose cette excellente pantalonnade du groupe « action discrète » menée au beau milieu de la manif chinoise anti-française. Ces petits gars ont du génie. Une vidéo à regarder jusqu’à la fin, puisque le pétage de plombs du secrétaire d’état aux affaires étrangères Rodolphe Aprikian, au cours duquel l’essentiel est dit, vaut son pesant de nems…
« Les battements d’ailes, en France, d’un papillon en fauteuil roulant, peuvent déclencher un ouragan de protestations en Chine », Silfucius.
Si Sil = con alors Con = SILfucius
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