BLOG RADICALEMENT DEMOCRATE, POLITIQUE, COSMIQUE, SARDONIQUE, VOYAGEUR ET VULGAIRE, PARAISSANT TRÈS SOUVENT ET S'INSPIRANT DE L'ESPRIT D'UN TEMPS OÙ LE REPUBLICAIN SAVAIT ENCORE JOUER DE SES TUBES SEMINIFERES...
vendredi 23 avril 2010
Ernesto Caguevara : Chier Guevara
Les options historiques se jugent dans un contexte. Il en va de même des choix d’un homme. Aussi ceux qui vilipendent l'attitude complaisante manifestée par nos démocraties libérales, EUA en tête, envers des dictatures militaires ou nationalistes pendant la deuxième moitié du XX siècle, en faisant fi du contexte de guerre froide entre le bloc occidental et le bloc soviétique, sont soit des ignorants, soit des sots, soit des gauchos confits dans leur rhétorique marxiste d'affrontement. Soulignons en effet que les EUA ne se sont jamais opposés à des renversements de dictatures ayant pour but l'installation d'une démocratie. En ce sens ils estimèrent même un temps que Fidel Castro constituait une alternative au régime du dictateur cubain Batista. Dans ce contexte, il était on ne peut plus logique que le bloc de l'Ouest empêche les communistes d'installer leurs pions où que ce soit et à plus forte raison aux frontières des États-Unis.
Comme indiqué dans la phrase introductive, c'est également dans ce contexte que doit être jugée l'action des révolutionnaires tels que le « Che » dont la légende sévit ces derniers temps aussi bien au cinéma que chez nos jeunes et moins jeunes gauchos, notamment Olivier Besancenot qui se veut l'un de ses héritiers. Comment juger le Che ?
Peut-on en vouloir à ce petit aristocrate argentin d'avoir été ému par la misère qui sévissait aussi bien sur son continent que dans une grande partie du monde ? Peut-on le blâmer de détester la dictature et d'avoir voulu changer les choses y compris par la lutte armée ? Bien sûr que non ! Alors pourquoi devrait-on chier Guevara, me demanderez-vous ? Élémentaire mes petits cocos. Parce qu'à l’inverse d’autres révolutionnaires, il n'a jamais eu pour objectif de remettre le pouvoir entre les mains du peuple mais de l'exercer en son nom. Parce qu'il a combattu la dictature au nom d'une autre, pour en installer une autre.
Et oui, qu'il ait dézingué quelques fachos et autres cadres du régime de Batista, y compris après des semblants de procès ou d'une façon bien plus expéditive encore, c'est triste, ce n'est pas mon idéal, mais tout comme la guerre est la guerre, la révolution c’est la révolution. Je ne lui jetterai donc pas la pierre pour ces raisons. Même les plus belles révolutions ont toujours été à deux doigts du bain de sang.
Par contre qu'il ait fait exécuter et ait exécuté lui-même froidement des innocents pour l'exemple, pour le plaisir, parce qu'ils ne lui revenaient pas, ou parce qu'ils contestaient son commandement, comment le justifier ?
Tout comme va excuser, après le renversement de la dictature de Batista, le fait d'écarter les démocrates, de les emprisonner sans aucune forme de procès dans le système de « camps de travail correctif » dont il est l'instigateur et qui sert aujourd'hui encore à emprisonner les opposants au régime castriste mais aussi des « déviants » de toute sorte.
Non, le commandant Guevara n'a jamais été de la trempe d'un révolutionnaire tel que Fernando Salgueiro Maia, ce jeune capitaine du MAF, le Mouvement des Forces Armées, qui le 25 avril 1974, renversait l’infâme régime Salazariste. Lui et ses camarades jurèrent fidélité au peuple portugais, firent la promesse de remettre le pouvoir entre ses seules mains et refusèrent d'abattre une dictature pour en installer une autre. Un Salgueiro Maia ayant toujours eu à cœur d'éviter que le sang coule, y compris celui des caciques du régime, reconnaissant ses limites lorsqu'il recherchait l'appui de ceux qui seraient capables d'éviter l'effondrement du pays et qui n’ambitionna ni titres, ni honneurs, s'effaçant totalement devant l'histoire et le libre choix de son peuple mais pas seulement. Son action allait libérer par la même occasion une demi-douzaine de peuples africains prisonniers jusqu’alors de l’empire portugais. Un révolutionnaire à tel point discret et fidèle à ses idéaux que son nom demeure encore peu connu.
Rien de tout ça chez Guevara. Piètre commandant, piètre gouvernant, infidèle à ses trois femmes, infidèle même à Cuba et son Fidel Castro, ce révolutionnaze n'en demeurait pas moins imbu de lui-même, fidèle finalement qu'à son ego, son arme, son caquetage automatique et sa suite ininterrompue d’aveuglements.
Quel merveilleux penseur que ce médecin admirateur de Staline, capable d'affirmer « celui qui n'a pas lu les quatorze tomes des écrits de Staline ne peut pas se considérer comme tout à fait communiste ». C'était avant de se sentir trahi par les Russes lors de la crise des missiles de Cuba. Il se tourna alors vers l'Asie, la Chine de Mao et son grand bond dans le sang mais aussi la Corée du Nord qui d'après lui était un « modèle dont Cuba devrait s'inspirer ». La Corée du Nord. Intéressant. Finalement, comme tout bon gaucho, il finit par conclure que le seul à avoir raison c'était lui et que la révolution Chubaine était le seul communisme digne d'exportation, notamment en Afrique. Pour ce faire, lucidité encore, il n'hésita pas à s’allier avec des visionnaires tels que le congolais Laurent-Désiré Kabila, futur dictateur…
Une telle pensée pour quel bilan. Le néant ou plutôt rien en dehors de la mort. Car à part son indéniable efficacité en tant que « procureur suprême » lors de l'épuration du régime de Batista, on ne peut pas dire qu'il ait brillé par sa capacité à bâtir. Successivement Dirigeant de l'Institut National de la Reforme Agraire, président de la Banque Nationale de Cuba et ministre de l'industrie, son action ne fut couronnée que d'échecs patents. Ce qui ne l'empêchera pas plus tard de rédiger un traité d'économie. Le Gaucho dans toute sa splendeur. Théoriquement omnipotent mais pathétique en pratique.
Finalement un bel impuissant que ce révolutionnaze. Comme souvent d'ailleurs. L'illustration parfaite de ce principe de mort intrinsèque au marxisme. Une conclusion qui commence à effleurer certains esprits. Alain Souchon en a même fait une chanson, « popopopo ». « Le pistolet sur la tête, du fonctionnaire bête, du paysan analphabète, ce héros romantique, qui aimait le petit déclic, et l'efficacité des armes automatiques ». Une conclusion évidente sauf pour les révolutionnazes du même acabit que je conchie de la même façon. Tiens, allons vider le pot, « popopopo »…
SILgueiro Maia
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