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lundi 12 avril 2010
La pédocriminalité et les héritiers d’une culture de la perversion
Histoire de participer à l’édification des masses, voici ce que je répondais dernièrement à un pervers qui, à la suite de mon précédent billet sur les pédocrimes d’une partie du clergé catholique, osa prétendre que la pédophilie serait une démarche trop « hermétique », voire raffinée pour les gens comme moi.
« Hermétique« … Mais c’est qu’il ferait passer la pédophilie pour un mystère éleusinien, celui-là. Portenawake ! Il n’y a rien « d’hermétique » ou de mystérieux dans la pédophilie. C’est même très simple. Tout le reste (les plaidoyers des pédophiles) n’est que blabla, une façon de tordre la triste réalité, les mé-faits, l’évidence du crime, une façon méprisable de chercher une justification à cette perversion. C’est très simple disais-je…
Il s’agit pour des prédateurs et des lâches d’obtenir de la part d’enfants des faveurs sexuelles qu’ils n’obtiendraient peut-être pas aussi facilement de majeurs sexuels de sexe opposé ou de même sexe. Il s’agit de profiter de la curiosité de l’enfance (y compris en matière sexuelle), de son besoin d’affection et d’attention, pour l’abuser, pour se faire plaisir, arracher un trophée à l’Innocence, obtenir une exclusivité, obtenir la primeur du fruit le plus sacré de la Vie qui soit. Le côté obscur du chasseur-cueilleur en somme.
Il s’agit de meurtrir l’esprit mais aussi la chair d’un enfant en dévastant l’intimité d’une fillette ou celle d’un garçonnet. Accessoirement, avant que puberté se fasse et que le corps soit formé pour cela, cela fait mal…
Il s’agit pour des adultes de tuer l’adulte ou le parent, en profitant de la méconnaissance de la loi par l’enfant pour obtenir quelque chose d’interdit, au lieu d’enseigner à l’enfant la loi (et donc le faire grandir) qui régit sa société ou culture (en la matière, notre loi dit : la sexualité se découvre éventuellement entre mineurs sexuels puis se vit entre majeurs sexuels). Car même si un enfant pouvait s’avérer particulièrement curieux ou provoquant en la matière, le rôle du parent et de l’adulte n’est pas d’abuser de cela ou de se laisser aller mais de rappeler la loi, de l’éduquer, demeurer l’adulte, celui qui sait ce qui se fait ou ne se fait pas. À titre d’exemple, quand bien même la gamine l’aurait cherché ou la mère de celle-ci poussée dans les bras du cinéaste, c’est ce que Polanski aurait dû faire (d’ailleurs je ne comprends pas comment des professeurs de philosophie morale tels qu’Alain Finkielkraut n’arrivent pas à percuter cette évidence morale).
Il s’agit aussi, visiblement, pour une culture ou une société de passer à côté de l’éducation de ses membres, en n’expliquant pas tout ça, en ne posant pas le problème, mais en opposant un simple tabou à quelque chose (la sexualité) qui tient forcément de « l’ambigu », du fascinant, preuve que cette société n’a pas résolu la question, a encore trop peur, n’est pas tout à fait prête à affronter ce « démon » les yeux dans les yeux, à se poser un certain nombre de questions. Comment ce qui fait du bien (la sexualité) peut-il faire du mal ? Pour les raisons ci-dessus (entre autres) ! Doit-on se priver de toute émotion esthétique, de toute tendresse, de tout amour, avec un enfant ? Non, tant que l’on ne confond pas tout ça avec la sexualité…
Oui, j’ai l’impression que dans pas mal d’esprits tout cela n’est pas très clair, sinon, beaucoup d’entre nous (quand on voit le nombre de cas de pédophilie, on peut le dire) ne seraient pas ballottés entre tabou et une sorte fascination (l’hystérie de certaines affaires tournant autour de simples photos d’enfants nus étant pour moi un autre symptôme de cette ambiguïté, de ce conflit, de cette névrose collective ; considérer un enfant nu -un adulte aussi, de toute façon- comme forcement objet de sexualité me parait pour le moins étrange). Comme quoi l’éducation morale de notre espèce est un chemin qui ne se terminera sans doute jamais…
SILcéron
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